Shut up please ! You're wrong...I'm right !

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Bureau de Mary, Westmister

Je soufflais lorsque l’une des ampoules de mon élégante lampe bouillote se mit à clignoter, manifestant ainsi le fait qu’elle était trop faible. J’avais la désagréable impression de changer d’ampoule tous les jours. Le parlement n’avait-il pas les moyen de payer des ampoules correctes pour les bureaux de Westminster ? Je regrettais également que l’on m’ait laissé l’une des pièces les plus sombres du palais.

« Lynn, pourriez-vous me changer l’ampoule de la lampe s’il vous plait. Demandais-je d’un ton autoritaire à la jeune stagiaire de mon assistant qui se tenait là. »

J’aurais certes parfaitement pu la changer moi-même. Mais depuis mes huit ans, j’avais appris à être servie plutôt que servir. J’avais vite compris que si je me laissais marcher sur les pieds, alors les gens n’auraient plus de respect pour moi, ils me trouveraient faible et facilement manipulable pour que je corresponde parfaitement à leurs attentes. Quoi qu’il en soit, aussi discrète qu’une petite souris, la jeune blonde changea l’ampoule avec une rapidité telle que je n’eus pas le temps de m’en rendre compte.

« Merci à vous, lâchais-je simplement sans lever le nez de mes documents. »

Je travaillais sur un discours concernant une britannique qui avait été agressée sexuellement par deux ressortissant nigériens. L’affaire avait rapidement pris une tournure politique lorsqu’il avait été confirmé que les deux hommes n’avaient pas de papiers, aussi, je me devais d’y réagir rapidement. Mais un nouveau soupire quitta ma poitrine lorsque cette fois çi, c’est la cartouche de mon stylo-plume qui se trouva pratiquement vide. Bien que je possède un ordinateur, je continuais à écrire chacun de mes discours à la main. Il me semblait plus aisé de manifester mon ressentit à travers une plume plutôt qu’à travers un clavier.
Je levais donc enfin le nez pour attraper une nouvelle cartouche lorsque j’aperçu un visage familier à l’entrer de la pièce. Madame La Maire, Margaret Johnson se tenait là et je devinais rapidement l’objet de sa visite. Une fuite au sein de l’un de ses services avait annoncé qu’un milliard de Livres allaient être déboursé pour la construction d’un centre d’accueil pour migrants au cœur d’une zone naturelle protégée. J’avais donc publiquement dénoncé cette idée, insistant sur le fait qu’elle soit le fruit d’une totale irresponsabilité de la part de la mairie.

« Madame la Maire ! Que puis-je pour vous ? demandais-je avec un petit sourire forcé. »

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Bureau de Mary, Westmister

La blonde venait d’arriver au bureau quand on l’informa de ce qui se passait. Autant dire que l’envie d’étrangler sa possible adversaire était élevée. Elle avait des dizaines et des dizaines de problèmes à régler. Entre son mariage qui se terminait en divorce et le fait qu’on voulait lui enlever la garde de ses enfants, elle ne pouvait pas dire qu’elle avait une vie super.
Alors ce matin quand on l’informa que Mary Fraser avait réagi à une information fausse, autant dire que Magie n’avait qu’une envie, c’était aller dans son bureau et étrangler son adversaire. La maire de Londres était contre la violence, mais depuis plusieurs semaines, elle ressentait le besoin de frapper dans quelque chose. Peut-être devrait-elle se mettre à un sport de combat pour se défouler. Mais cela ferait encore jaser. Une femme politique qui apprenait à se battre c’était étrange. Beaucoup trop étrange.

Autant dire que lorsqu’elle termina ses réunions de la journée et qu’on lui apprit qu’elle avait une pause, elle n’hésita pas le moins du monde. Les élections municipales étaient pour bientôt et elle espérait pouvoir montrer qu’elle était à la hauteur. Pour cela elle devait éteindre l’incendie que son adversaire politique avait mis en place. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle enfouissait les dossiers dans son sac. Son assistant continuait de préparer les dossiers et de gérer ses rendez-vous pendant qu’elle irait mettre le feu chez son adversaire.

Le trajet fut plutôt long mais cela ne choquait pas la jeune femme. La politicienne connaissait les caprices du trafic londonien et elle n’était pas pressée non plus, après tout cela risquait d’être assez compliqué. Arrivée devant le bâtiment en question, elle entra pour demander à voir la brune avant de se rendre dans le bureau qu’on lui avait indiqué. Entre le trajet et les réunions, la maire avait réussi à se calmer.

- « Bonjour. » fit-elle en entrant avant de reprendre. « Vous savez très bien pourquoi je suis ici. » se contenta-t-elle de répondre avant de s’asseoir sur le siège en face d’elle. « Cela vous plait de colporter des mensonges, n’est-ce pas ? »

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Bureau de Mary, Westmister

Margaret savait parfaitement ce que voulait la brune en face d’elle. La discréditer lui permettrait d’étendre ses idées de conservateurs et c’était loin de lui plaire. Autant dire qu’elle comptait bien rétablir la vérité quitte à discréditer son adversaire politique. De toute façon, sa conseillère en communication pourrait parfaitement s’en charger. Chacun avait les atouts dans leur manche et c’était son cas à elle comme beaucoup de politicien d’ailleurs. C’était la sienne qui lui avait permis d’être élue à la mairie de Londres, ce serait elle qui gérerait les problèmes dut à son divorce et ce serait encore elle qui gèrerait sa campagne pour Downing Street.

- « Ne feignez-vous pas l’ignorance, cela vous va très mal. » se contenta de répondre la blonde.

L’excuse de Mary Fraser ne lui fit rien. Magie savait de quoi il en régissait. Un politique ne pouvait pas se permettre de colporter de fausses informations. Cela marchait à peine outre Atlantique donc il était temps qu’elle change de tactique si elle voulait la discréditer.
Cependant la blonde se contenta d’acquiescer.

- « Vous devriez faire plus attention aux personnes qui vous entourent et vous conseillent. » se contenta-t-elle de lui dire.

Margaret ne voyait pas vraiment ce qu’elle avait à dire. Outre le fait qu’elles soient toutes les deux opposantes politiques, les deux femmes pouvaient être amies même si cela s’avérait compliquer dans certaine situation. Autant dire que la maire de la ville ne comptait pas lui confier ses problèmes personnels et vices versa. Seulement la réflexion de la brune la fit esquisser un rictus. Elle se permettait de donner des conseils alors qu’elle semblait elle-même avoir des problèmes avec son cabinet.

- « Il y a déjà des centres dans la capitale, je ne vois pas en quoi un de plus pourrait vous déranger. Il ne fera aucun dégât écologique et utilisera des bâtiments déjà existants qu’il faut simplement remettre aux normes. » se contenta de répondre la maire d’une voix déterminée.

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Etrangement, bien qu’elle soit totalement à côté de la plaque, la remarque de la maire de Londres me fit plaisir. Au moins, elle mettait en avant mon combat pour l’écologie qui était probablement celui qui me tenait le plus à cœur avec celui qui visait à donner aux femmes une place tout aussi importante que celle des hommes en notre société. Mais en l’occurrence, le bâtiment du centre en lui-même ne me dérangeait pas. Ce contre quoi je voulais luter, c’était pour ce qu’il y aurait à l’intérieur. Londres n’avait pas besoin de ça. Elle avait déjà bien assez souffert pour ne pas avoir à accueillir davantage de terroristes potentiels. Les migrants et autres réfugier politiques renforcent la force d’un pays, me disait-on parfois. Ce à quoi je répliquais d’un ton acerbe que la mort de mes parents n’avait pas renforcé le Royaume Uni.

« Donc vous confirmez la création de ce centre ? me contentais-je de relever dans un premier temps. »

Je me levais et quittais mon bureau pour aller m’appuyer contre la fenêtre. Là, j’observais des péniches naviguant sur la Tamise et derrière elle, l’imposant Hôpital Saint Thomas sans vraiment les regarder. Poser ainsi mes yeux sur la ville m’aidait simplement à réfléchir lorsque je m’apprêtais à prendre une décision importante. Fort heureusement, la conversation que j’échangeais avec Margaret Johnson n’avait là rien d’officiel. Il n’y avait là ni presse, ni député, ni ministre, ni électeurs ou électrices. Je me sentais donc libre de parler avec le cœur.

« Bien des pays dont vous voulez accueillir les ressortissants dans vos centres n’ont aucun respect pour la genre féminine, soupirais-je. »

Mon regard quitta alors l’extérieur pour se poser sur la maire.

« Plus ils seront nombreux, plus ils pourront détruire tout ce que des femmes comme vous et moi avons bâti. Ces droits pour lesquels nos ancêtres avant nous se sont tant battus. »

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Margaret avait parfaitement conscience des différences d’opinions entre elle et Mary Fraser. Seulement elle ne laisserait pas des idées aussi saugrenues que celles de la brune pourrir dans son crâne. Même s’il y avait un risque dans chacune des décisions qu’elle pouvait prendre, elle ne laisserait personne décider pour elle, bien au contraire. Si une partie de ses idées venaient de son partie, elle ne laisserait personne lui dicter ce qu’elle devait faire ou non, elle avait été élue. Sa place, elle la méritait et peu importe si d’autre personne n’était pas d’accord avec ça. La brune ne faisait pas exception et les arguments qu’elle tenait n’avait aucune valeur à ses yeux.

- « Je connais très bien vos idées, je sais parfaitement que ce centre ne vous plait pas. » lâcha-t-elle simplement sans chercher de justification.

Margaret n’avait pas à le faire. Aider des personnes à survivre parce que leur pays était en guerre était quelque chose de normal pour elle, naturellement même. On ne laissait pas des enfants, des femmes et des hommes vivre sous le coup des bombes qui tombaient dans leur pays. Ce n’était pas humain de faire ça.
La blonde se contenta de regarder son adversaire politique regarder par la fenêtre. Elle savait très bien qu’elle ne pourrait pas accepter ce centre mais la blonde était prête à se battre pour montrer qu’elle avait raison. Un soupir quitta ses lèvres alors que Mary reprenait la parole avec l’argument de la condition de la femme.

- « Alors vous suggérez que je laisse les femmes qui se battent dans ce pays pour avoir de meilleurs droits se débrouiller seules dans un pays oppressant et en guerre ? » demanda-t-elle en regardant la brune. « Nous avons la chance dans un pays qui peut aider le peuple en détresse d’un autre. Ce serait égoïste que de regarder ce qui se passe ailleurs sans rien faire. » lâcha simplement Maggie avant de reprendre. « Les territoires n’appartiennent à personne. Les frontières ont été créé par l’homme mais en aucun une terre appartient à un peuple ou à une personne. » rappela-t-elle simplement.

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En entendant les propos de la maire, je levais les yeux au plafond en soupirant.

« Vous déformez mes propos, madame Johnson, soufflais-je en reposant mes yeux vers l’extérieur. Votre centre ne fait que déplacer le problème. Ce que nous devons faire c’est d’aider ces femmes dans leurs pays. »

Sans crier gare, une averse commençait à tomber. Les passants sur le Westminster Bridge se mirent à se hâter ou même à courir. Certains armés d’un parapluie, d’autre non. Les voitures semblaient elle aussi avoir accéléré au point d’éclabousser les piétons. Comme si leurs conducteurs craignaient eux aussi d’être trempés par l’averse. La bétise humaine était parfois si grande autour de nous. Pourtant, malgré nos divergences, je ne comptais pas Margaret Johnson parmi les imbéciles de ce pays. Ses arguments étaient louables. Bien qu’ils ne prennent pas en compte la réalité de notre monde. Aussi, je me retournais vers elle d’un air aimable et intrigué.

« Que faites vous des femmes qui n’ont pas pu faire le voyage jusqu’à Londres ? Toutes celles qui restent dans leur pays, plus persécutées que jamais ? »

Ses propos au sujet des frontières et l’appartenance ou non à un territoire n’étaient pas non plus tout à fait exactes à mes yeux.

« Dans ce cas, vous réfutez le droit de propriété ? Accepteriez-vous que quiconque, le premier des inconnus, entre sans la moindre autorisation spéciale de votre part, dans votre jardin, ou bien même dans votre maison ? »

Comparer une maison, une simple propriété, à un pays tout entier n’était peut-être pas si pertinant que ça. Mais l’idée était là. Si tant d’hommes et de femmes s’étaient battu pour avoir une Terre, au prix de leur vie, c’était pour une raison. Une raison louable à mes yeux.

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C’était presque triste de voir deux femmes aussi fortes politiquement se jeter la balle comme si elles se détestaient. Le monde politique était horrible et si jamais les deux femmes étaient vues ensemble à boire un café, cela pourrait réduire leurs efforts à néant, accusant l’une comme l’autre d’être passé de l’autre côté. Comme si un simple café pouvait détruire une vie entière d’arguments et d’idées politiques. C’était absurde aux yeux de la blonde. Pourtant c’était ce que répétait sans cesse son bureau et toutes les personnes qui travaillaient pour elle. Maggie avait bien du mal à force, surtout depuis que Jake avait demandé le divorce et qu’elle essayait d’arrachepied à sauver leur mariage. Seulement ce n’était pas uniquement pour les apparences qu’elle faisait ça, Margaret avait réellement besoin de savoir son mari à ses côtés.

Seulement la suite de la conversation de la brune étonna la maire de Londres. Elle ne pouvait rien faire de là où elle était. Si elle donnait sans cesse à des associations pour venir en aide à l’étranger, c’était autrement différent ici. La mairie de Londres ne pouvait pas agir dans un conflit international.

- « Je travaille à la mairie de Londres, pas à Downing Street. Je ne peux rien faire pour ces femmes quand elles sont dans leur pays sinon je le ferais. » fit remarquer Margaret en tentant de comprendre où voulait en venir son adversaire politique.

Seulement plus la conversation avançait et plus elle avait l’impression que cela ne suivait plus vraiment une véritable logique. Le froncement de sourcil de Margaret devait répondre pour elle-même.

- « Etes-vous véritablement en train de comparer la propriété que j’ai acheté à des pays en guerre pour une question d’annexion de région ? Parce que je n’ai tué personne pour obtenir la propriété et je ne suis allée en guerre contre personne. » lâcha-t-elle simplement en tentant de cacher son trouble.

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En effet, la mairie de Londres n’était pas Downing Street. Mais la maire était une personnalité ayant un minimum d’influence dans la vie politique britannique, bien plus que la simple député que j’étais. Pour beaucoup d’étrangers, Londres représentait l’Angleterre tout entière. Si quelque chose se faisait ou ne se faisait pas au sein de la capitale, alors de l’autre coté de la Manche ou de la mère du Nord, on prendrait cela comme une généralité pour le pays tout entier. Si Margareth Johnson refusait de cautionner la politique d’immigration du gouvernement, alors celle-ci n’aurait plus de sens. C’est ainsi qu’elle pourrait aider les femmes dans ces lointains pays.

« Nous pouvons toujours agir, jugeais-je. Des femmes dans notre situation se doivent d’aider celles qui n’ont pas cette chance. J’ai aussi parfaitement conscience que je n’en fais pas assez. »

Je fronçais à mon tour les sourcils face au questionnement de la maire.

« Non, ce n’est pas ça du tout. Je ne faisais que réagir à vos propos concernant le fait que selon vous, un territoire n’appartient à personne. »

Pourtant, la comparaison pouvait se faire. Même si un simple terrain n’était pas une région tout entière, il restait néanmoins un territoire. Quant au fait de devoir tuer…J’étais persuadée que Margareth Johnson n’avait jamais assassiné quelqu’un, ni commandité un meurtre. Mais de nos places respectives, nous faisions probablement partie des responsables indirectes du destin tragique de nombreux britanniques.

« Je sais que vous voulez faire de votre mieux, et je suis heureuse que la maire de Londres soit aussi prête que moi à se battre pour les femmes. Mais…cette histoire de centre… »

Je baissais le regard en me pinçant légèrement la lèvres inférieure.

« Mes parents ont fait beaucoup pour les migrants, et vous savez comment ces personnes les ont remerciés….Méfiez-vous madame la maire. »