Il est de certaines plaies que le temps ne peut effacer. Qui années, après années, continue de suppurer, encore et encore. Et de ses failles noires, béantes, s'échappent certains démons que le passé s'acharne à envoyer des entrailles de ses ombres. Et dans la sorgue, qui ce soir là, s'illumine de ses diamants stellaires, il gronde, dans les avenues de la ville. Le cavalier fantôme. Comme débarqué de l'antre intangible des non-vivants, le temps d'une nuit, d'une parole, d'une promesse. L'Autre-Monde l'a envoyer chevaucher ce destrier métallique qui sous ses mains pleines de bagues d'aciers et de têtes squelettiques trace sa route de slalomes et de feus rouges dépassés. Il file, dans le vent, du point lumineux de ce phare, qui dans le crépuscule semble être une lointaine nova sur le point de s'insurger de ses flammes solaires. Il a quitté Little Death sans un mot, sous le regard interloqué de ses frères, ses soeurs, avec ce costume noirâtre, ce masque de loup dévorant ses traits ombrageux. Rejoindre là, les abysses d'un lointain passé, qui aujourd'hui surgis comme une vague d'écume nostalgiques, mélancoliques. Une bouffée de chagrin et d'amertumes aigres. Et lorsque la cylindrée s'est arrêté dans un murmure tonitruant, sous le passage de ces aristocrates grimpant les marches d'un domaine ceinturé de pins forestiers, lui que d'être là, à relever son masque jusqu'à la lisière de ses lippes afin d'en faire glisser une cibiche tout en regardant la rangée de berlines amoncelées comme des marques de prestiges. Lui, roi de la fange et des magouilles, au beau milieu de ces artifices éclatant jusqu'à ses rétines de façon désagréable. Et qu'importe si avec cette dégaine de bad boy débarqué des bras tentaculaires d'Hackney, les vigiles aperçoivent cette chaîne pendante et ses mains couvertes de motifs obscurs, ils le laisseront passer. Après maintes négociations et une paire de billets glissés entre leurs poches avides, le voilà là. Loup au beau milieu de la bergerie, sous ses lustres centenaires aux flammes voraces, à déambuler de noir dans ce cortège de couleurs et de lumière. Si certains considère les rues aux allures de coupe-gorge comme territoire hostile, c'est ici, en la présence de cette richesse outrageuse, extravagante, que se trouve l'hostilité et sa fausse diplomatie. Ces sourires vaniteux et ces morgues revêches, gorgées d'orgueils. Mais qu'importe. Parce que ce soir. La nuit lui porte profit et ses ombres damnées, s'échappant dans ces souffles âpres de cette cibiche qu'il fini par écraser dans l'une des coupes de champagne qu'un serveur porte à sa portée. Et là, sous ce masque de loup de mauvaise augure, la traque de ses yeux virevoltent entre ces éclats aveuglants, ces mers calmes et pourtant ces écumes sauvages qui se dressent comme des dents de scie prête à pourfendre récifs et falaises. Puis cette crinière. Abreuvé d'encres et de boucles indécises. Cette cascade de plumes noirâtres dévalant d'un dos nu, alors qu'une nuée de jeunes hommes guindés suivent du regard et de leurs pas. À l'affût. Et pourtant, c'est lui, qui dans sa poursuite fini par la rejoindre en premier, ses prunelles azuréennes, sous son masque, transperçant les dédales d'un brun chaud, de bistre, des siennes. « Ces types vous embêtent ? Si c'est le cas, je peux m'en occuper. »
Sujet: Re: ghost riders in the sky (nora) Jeu 15 Aoû - 12:17
Elle jette un coup d'oeil à son téléphone Nora, lasse d'assister au gala mondain qu'organisait sa mère. Elle aimait la simplicité Nora, elle n'était pas attirée par les mondanités, faisant simplement acte de présence pour satisfaire la notoriété des Bradford. Elle se laisse entraîner par les présentations mondaines, tentant de faire bonne figure pour plaire à ses parents. Mais elle n'est pas heureuse dans sa robe haute couture Nora, alors elle s'éloigne des artifices, profitant de la brise fraiche pour atténuer ses pensées tumultueuses. Elle sourit aux salutations des amis de ses parents, prenant une énième inspiration avant de jouer à nouveau le rôle de la fille idyllique et regagnait l'entrée. Elle avait aperçu Nora, les regards de ces hommes envieux braqués sur elle. Nora, elle avait remarqué les chuchotements sur son passage et elle était contrainte de sauver les apparences, ses grands airs hautains qui la rendaient inaccessible. Mais ils cherchent son contact, ils cherchent à attirer son attention et Nora, elle décide de les fuir, à pas de loup. Elle finit par être interpellée par un homme, qu'elle n'avait jamais vu. Elle l'observe silencieusement, faisant un geste de tête négatif. "Non, non ça devrait aller." Elle répond doucement, son regard qui ne quitte pas le sien. "Est-ce qu'on se connait? Je ne crois pas vous avoir déjà vu." Nora, elle était persuadée qu'il ne s'agissait pas d'un ami de ses parents. Parce qu'aucun d'entre eux n'aurait volé à son secours. Souvent spectateurs, ils n'auraient jamais pris la peine de s'assurer de sa sécurité.
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Sujet: Re: ghost riders in the sky (nora) Ven 16 Aoû - 19:36
« Si je vous disais que oui, vous seriez prête à me croire ? » Délaisser sa confiance à un étranger ? Quoi de plus pire. Lui, dans ses habits de noir, comme un endeuillé venu recueillir vengeance pour les chuchotis de ses chimères spectrales. Parce qu'il n'était qu'un étranger, un inconnu. Et l'inconnu était terrifiant, un vide, ou tourbillonne des atomes de néant et les paroles se fracassent, se fige, dans le silence, ou les gestes se font amorphe et les sentiments malédictions. Et il pourrait presque le lire, sur le visage de cette enfant devenue une femme plantureuse. Les quelques photos qu'on lui avait envoyé n'était plus que des traces invisibles du passé. Aujourd'hui, n'en demeurait qu'une splendide femme élégante à la longue crinière de jais et aux yeux de bistres. Quoi qu'un peu triste. Il fallait la voir, seule à déambuler dans ses habits de lumière comme si la solitude avait revêtu son corps comme une deuxième peau. Le long des éclairs de ces lustres enchantés ou sa peau se moirait d'éclats satinés. « On ne s'est jamais rencontrés officiellement. » Il lui offrit son bras comme refuge, elle même était libre de l'accepter ou bien de lui refuser. Après tout, il n'était qu'un étranger dans ces terres dorées, d'artifices et d'apparats. La nuit était son domaine et son empyrée glorieuse, noirâtre et béante comme une gueule monstrueuse, son refuge. « Libre à vous de savoir le pourquoi du comment, je vous laisse le choix. »
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