Jour 8 de ma renaissance
Depuis quand les bibliothécaires sont-elles autant conviées à des réunions ? J'avais passé ma journée accompagnée de mes pairs. Une convention de petits rats de biblio, ooouh, excitant... Ce fut chiant à mourir. J'ai dû me demander au moins une bonne centaine de fois, ce que je foutais là. Pourquoi le lycée tenait tant à ce que je me remette à niveau ? Je n'ai jamais cessé de travailler depuis que j'ai commencé mon métier. Et c'est clairement pas chez les petits rats qu'on évolue en masse. Une journée de perdu à ne pas pouvoir mettre en place toutes les idées que j'avais eu pour mon établissement. Lorsque la fin de la journée sonna, j'étais limite entrain de courir tel une souris fuyant avec son bout de fromage. Non, malheureusement, j'ai fait la demoiselle civilisée discutant avec un homme ennuyeux sur l'indexation des livres. Souris, Iris, souris. Et là, La Providence pensa à moi. Le deuxieme de la Fratrie qui m'appelle. C'était peut-être pas mieux. Je coupe mon interlocuteur avec un sublime sourire - sincère cette fois et lui tourne le dos.
En réalité le Destin me met à l'épreuve, j'ai dû contrarier une personne pour subir ce début de soirée affreux. Me voila dans la voiture, en panique, roulant très mal - et sans avoir le permis - pour emmener mon grand frère, aux urgences. Ce débile, c'est ouvert le doigt et l'ongle a sauté. J'ouvre la fenetre en grand, je vais tourner de l'oeil. Pourtant, je le vois tremblant et en sueurs, je ne comprends pas.
J'arrive à grand fracas me garant n'importe comment - c'est déjà un miracle que je n'ai écrasé personne, bien que fauché quelqu'uns m'aurait peut-être detresser.
Je l'aide à sortir en le prenant sous une de mes épaules. Putain, il pèse un poids de vache et j'ai rien contre elle. Je le traine jusqu'à l'intérieur, l'échouant sur une chaise inconfortable.
Les urgences.
Clairement, un cauchemar pour moi. J'ai l'impression que je vais y perdre la vie. Comme dans TWD où les zombies sont les patients qui attendent avec leurs microbes. Ca y est, je sais, je vais mourir. J'enregistre mon frère et on attend son tour.
Deux heures à l'entendre se plaindre, deux heures que personne ne nous prend en charge. Il tremble toujours autant mais son mal n'inquiète personne. Deux que je fais les cent pas, je suis entrain de monter en pression. Je vois une blouse blanche passer mais elle m'ignore quand je tente de discuter.
Et mon cerveau vrille, le manque de politesse m'est insupportable. Et je me mets à hurler dans les urgences, morte d'inquiétude pour mon frère.
- Y-A-T-IL UN PUTAIN DE MEDECIN OU JE NE SAIS QUOI POUR S'OCCUPER DE MON FRERE ? IL NE TREMBLE PAS POUR LE FUN!