si j’mens, j’vais en enfer. (arthur)

(01) arthur, c’est le deuxième enfant de la famille strauss, le gamin du milieu. celui dont on s’occupe quand on a arrêté de surveiller le petit dernier, quand on voit que le premier s’en sort bien dans la vie. mais il s’en ait jamais plaint, ça lui a juste donné plus de liberté. (02) c’était le gamin un peu rêveur, maladroit, à côté de la plaque qui préférait regarder les nuages que de se concentrer. il gribouillait dans ses cahiers, se faisait gentiment chambrer pour son manque d’attention. tout a changé quand il est entré au lycée, il voulait plus cet image de garçon rêveur, il voulait être comme son père. (03) son père, ça a toujours été son modèle. mais il lui en a toujours voulu de ne pas avoir été assez là pour lui, à cause de tournage, de cérémonie. d’ailleurs, il déteste qu’on l’associe directement à son acteur de père dès que quelqu’un lit son nom de famille. il est pas qu’un fils de, bien que parfois, ça l’arrange. (04) arthur a jamais eu la prétention de vouloir faire une grande université, ni de suivre les traces de son père. il a trouvé sa propre voie dans le dessin et dans la peinture. il sait pas pourquoi, mais il s’est avéré doué pour les arts plastiques. (05) après la popularité au lycée, venait celle à l’université. son nom de famille l’a propulsé dans les hautes sphères des universités anglaises. ça l’a jamais empêché d’aller boire un verre et de soutirer son numéro de téléphone à la jolie serveuse du bar du coin. (06) ele était la, son plateau dans les mains, à tourner entre les tables. arthur, des qu'il l'a vu, il a mis sa casquette de séducteur, il y avait les regards, les sourires, les sous entendus glisses l'air de rien. il a laissé son numéro de téléphone sur l'addition, elle a pas appelé. alors il y est retourné, parce qu'il voulait pas rester sur une défaite. même chemin, même résultat. leur petit jeu a duré exactement deux semaines et deux jours. elle a cédé, elle l'a appelé. arthur s'est précipité sur son téléphone comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. c'est comme ça qu'a débuté leur histoire, entre une tasse de café et des parts de tarte à la myrtille. (07) un an et demi, même lui, il n'y avait pas cru. parce qu'il était un fils de, tout lui tombait dans l'gosier, elle, elle avait du bosser toute sa vie. ils passaient leur temps à s'engueuler, à se réconcilier et entre les deux, ils prenaient le temps de s'aimer. et puis, un soir, il est rentré. aucun signe, plus aucune de ses affaires, juste le vide. impossible de la joindre, rien, le néant. elle était partie, embarquant son cœur avec elle. juste un mot, qu'il a découvert après "je suis désolée, c'est mieux pour tout le monde." (08) c'est à ce moment, qu'il a commencé à semer la pagaille, à finir ivre dans le caniveau, à jouer les don juan. c'est à ce moment là qu'il a commencé à dérailler, à cause d'une fille. il s'pointe en cours une fois sur cinq, c'est con, il est doué. il passe ses soirées dehors, profite de son influence. il a juste besoin d'un peu d'aide pour ouvrir les yeux.