L'amitié sert aussi à partager le poids de ses secrets (Brilsa)

L'amitié sert aussi à partager le poids de ses secrets

Appartement de Blight, automne 2019
Je grognais lorsque la sonnerie de mon téléphone sonna ce dimanche-là. Ouvrant à peine l’œil parce que j’étais encore trop fatigué pour pouvoir me réveiller complètement, je jetais un coup d’œil rapide à l’écran trop lumineux de mon téléphone afin d’y lire le message qui s’y affichait. Elsa allait débarquer d’ici une heure. Je manquais d’exprimer un « Bordel, à cette heure-ci ? », mais en voyant l’heure indiquée en haut de l’écran, je compris que mon amie n’était pas si matinale que ça. Il était 11h30 du matin.

Pourtant, je refermais les yeux et m’effondrait de nouveau comme une masse sur mon lit. J’étais vraiment beaucoup trop fatigué pour me réveiller tout de suite. Enfin mon corps était fatigué, mais mon esprit, lui, commençait à cogiter. Pourquoi étais-je resté si longtemps à discuter avec ma fille sur Skype la nuit dernière, sachant que je savais qu’Elsa allait passer aujourd’hui ? Allais-je réussir à me réveiller avant qu’Elsa arrive ? Est-ce qu’Elsa et ma fille s’entendraient bien ? Peut être même se connaissent-elles sans que je le sache ? Qu’est-ce qu’Elsa penserait de moi en me voyant dans cet état au milieu de la journée ? Est-ce qu’elle allait me juger ?

Cinq minutes après, mon téléphone sonna de nouveau. Enfin, je pensais que cinq minutes s’étaient passé, alors qu’en réalité, c’était plutôt une heure ! Fort heureusement pour moi, Elsa avait un retard de cinq minutes (merci la circulation londonienne). Cette fois, je parvins à me réveiller. Ni une ni deux, j’enfilais rapidement un pantalon, je passais dans ma salle de bain pour me débarbouiller la figure et me passer un coup de peigne, je refermais mon lit, j’ouvrais mes volets, j’avalais une gorgée d’un reste de café froid tout en versant des croquettes dans la gamelle du chien qui dormait comme un loire et je cherchais rapidement une occupation pour faire comme si j’étais réveillé depuis des heures. J’avais l’étrange impression d’être un adolescent qui fait tout pour que la personne qu’il courtise ne voit pas ses défauts.

Lorsque Elsa sonna à la porte de l’appartement, elle connaissait le code pour entrer dans l’immeuble, je jetais un dernier coup d’œil au miroir du hall d’entrée afin de vérifier mon apparence et je la laissais enfin entrer dans mon appartement. Comme d’habitude, rien ne trainait par terre.

« Salut toi, fis-je en l’embrassant sur la joue. »

Au fond de moi, j’avais envie de l’embrasser sur la bouche. Mais notre relation n’en était pas encore là pour le moment. Peut être était-ce mieux ainsi, car je tiltais que je ne m’étais pas encore lavé les dents. Mon haleine sentait le café froid !

« Euh, pour tout te dire, j’ai eu un soucis. Donc je n’ai rien préparé pour ce midi. Mais on peut commander si tu veux. »

J’évitais au mieux de ne pas l’importuner avec mon haleine.

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Appartement de Blight, automne 2019
Son téléphone à la main, elle regardait le mail qu’elle venait de recevoir. Un client soupçonnait sa femme de le tromper. D’habitude Elsa refusait ce genre d’affaire tout simplement parce que ça ne l’intéressait pas. faire le pied de grue devant un hôtel ou un restaurant c’était clairement quelque chose qu’elle détestait. Mais cette fois-ci, l’affaire était très bien payée et la jeune femme sentait qu’il y avait anguille sous roche. Elle détestait ça, mais elle devait le faire. Alors elle avait vêtu une tenue qui ne laissait clairement pas de place à l’imagination. Depuis deux semaines qu’elle la suivait, Elsa n’avait rien trouvé d’anormal sauf un club très select que sa cible côtoyait presque deux fois par semaine. Alors Elsa avait décidé de passer à l’action. Une robe rouge un peu trop moulante, un long manteau digne des plus grandes stars et des escarpins aux pieds, elle se dirigea vers la porte pour y entrer. Bien sûr, elle avait son carton d’invitation qu’elle avait piraté sur internet.

Alors quand elle passa la porte pour se rendre compte que cette soirée privée n’était en fait qu’une espèce de club échangiste, un sourire se dessina sur ses lèvres. Le voilà le secret de sa cible. Le bâtiment abritait un petit club très pue légal à l’extérieur de la ville pour ne pas attirer les soupçons. Elle s’empressa de prendre discrètement les infos et les photos dont elle avait besoin pour son client. Une heure plus tard alors qu’elle allait partir, un homme se pointa devant elle, lui faisant les yeux doux. Elsa se retint de l’envoyer paître avant de finalement s’éclipser, prétendant un appel important. Bien sûr il n’en était rien, elle cherchait simplement à joindre celui qui allait la sauver : Blight.

La blonde sortit donc du bâtiment, se laissant tomber sur le siège de sa voiture. Elle appela son meilleur ami afin de le prévenir qu’elle allait se pointer chez lui. Après tout il est presque 9h et passer la nuit dans une espèce de boîte sexuelle est loin de lui plaire. Elle le prévint donc avant de démarrer le moteur. Bien sûr son esprit divague tout le long de la route. La blonde ne comprend pas pourquoi tant de personnes ont besoin de tromper. Dans ce cas, autant ne pas s’engager dans une relation comme elle. Elle avait passé la nuit dans un club où la plupart des choses que les gens voulaient c’était du sexe. Des gens généralement déjà en couple mais qui avait besoin d’autre chose. Loin d’être son cas.

La circulation l’empêcha d’être à l’heure si bien qu’elle envoya un message à Blight pour le prévenir. Elle se gara dans le parking sous terrain, oubliant complètement qu’elle était toujours dans la même tenue que la veille, elle jura. Bon, elle piquerait un jogging à Blight puis tant pis. Elle entra dans le bâtiment avant de monter devant le bon appartement. Frappant à la porte, elle attendit qu’il vienne lui ouvrir. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand il l’embrassa sur la joue et elle entra dans l’appartement.

- « Salut toi. » souffla-t-elle.

Elle l’écouta lui avouer qu’il avait eus un souci et donc rien préparé pour manger. A vrai dire la blonde n’avait pas spécialement faim pour le moment, elle pouvait donc attendre le temps qu’il fallait. Passant une main dans ses cheveux, elle se contenta de sourire.

- « Tu peux le dire si tu as fait la grasse matinée. » lâcha-t-elle doucement. « J’avais envie de te voir après la nuit épouvantable que je viens de passer. Un de mes clients soupçonnait sa femme de le tromper mais il s’est avéré qu’elle passait trois soirs par semaine dans une espèce de club du sexe. » lâcha Elsa avec un sourire. « Je suis désolé pour ma tenue, je suis sortie du club ce matin, il me fallait toutes les infos possibles. » avoua-t-elle avant d’enlever ses talons pour laisser ses pieds repirer.

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Appartement de Blight, automne 2019
J’observais Elsa plus en détail tandis qu’elle me racontait sa dernière aventure nocturne. C’est vrai que sa tenue n’était pas spécialement adaptée à une rencontre dominicale entre amis, mais cela ne m’avait pas spécialement dérangé en la voyant rentrer. Au contraire même, dans cette tenue elle était particulièrement sexy. A chacun de mes coups d’œil sur son corps et encore plus lorsqu’on finissait par coucher ensemble, j’avais l’impression de tromper Sarah. Mais Sarah était morte depuis des années et je ne voyais personne d’autre qu’Elsa pour m’aider à tourner la page. Il m’arrivait parfois de me poser une question. Si j’étais encore un homme marié à Sarah, aurais-je été attiré à ce point par Elsa ?

« Et tu me racontes tout ça pour me proposer une petite soirée sexe dans ce club ? demandais-je d’un air faussement sérieux, avec un léger rictus »

Elle savait parfaitement que je n’étais pas du tout amateur de ce genre de club illégal. Spencer en possédait un et m’avait proposé d’y passer une soirée afin de me remercier de tout ce que je faisais pour lui. J’avais tout de suite refusé et j’en étais particulièrement heureux à présent. Si le club dont parlait Elsa était celui de Spencer, qu’aurait-elle pensé de moi en me voyant là bas en compagnie de je ne sais quelle femme n’ayant pas le moindre intérêt à mes yeux ?

« Tu veux peut-être prendre une douche ? proposais-je. »

Ce n’est pas qu’elle ne sentait pas bon. L’odeur naturelle d’Elsa m’avait toujours été agréable. Mais après une nuit quasi blanche, elle avait peut être envie de se changer un peu.

« Tu sais où se trouvent les serviettes, et tu n’auras qu’à te servir dans les placards si tu veux te changer. »

Un moment, j’hésitais à lui proposer qu’on y aille ensemble. J’avais moi aussi besoin d’une douche et on avait déjà partagé des moments intimes dans ma salle de bain. Mais à la place je décidais de la laisser y aller sans moi.

« C’est bon ! Tu n’as pas à me juger ! murmurais-je à Les arts dédiés, mon vieux chien à moitié aveugle qui venait de se réveiller et me regarder d’un air blasé. »

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Appartement de Blight, automne 2019

- « Bien sûr que non ! » lâcha-t-elle avec un sourire. « Enfin, tu fais ce que tu veux mais je te ne vois pas mettre les pieds dans un tel établissement. » rit-elle simplement avant de poser son manteau sur un porte manteau.

Même si elle était bien dans sa robe, elle avait bien envie de se changer. La jeune femme savait pertinemment que Blight devant apprécier ce qu’il voyait mais elle avait bien envie d’enfiler un jogging et un vieux pull pour s’affaler dans un canapé. Mais elle n’en fit rien pour le moment. Cela lui faisait du bien de le voir. Elle ne le dirait jamais, mais Blight était ce qui s’apparentait le plus à une relation amoureuse pour elle, même s’il n’y avait pas vraiment de sentiments. Enfin de son côté.
Elle haussa un sourcil quand il lui proposa de prendre une douche. Elsa savait pertinemment à quoi ressemblait sa salle de bain pour y avoir déjà passé quelques heures dedans. Elle se dirigea donc naturellement vers la chambre pour se servir dans le placard.

- « Tu veux la prendre avec moi ? » demanda-t-elle finalement d’une voix charmeuse.

Pas qu’elle n’aimait pas prendre une douche seule, mais quand on pouvait avoir un homme comme Blight sous le même jet d’eau, elle ne disait pas non. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle se rendait compte qu’elle avait ouvert le mauvais placard.
Cependant, Elsa ne s’attendait pas à trouver de vêtements féminins dans le placard en question. Si son cœur rata un battement, elle se retint de dire quoi que ce soit, refermant le placard sans rien dire. Ils ne s’étaient jamais vraiment engagé donc elle n’allait pas se prendre la tête pour ça mais elle se sentait un peu trahi. Elle aurait aimé le savoir s’il voyait une autre femme.

Refermant le placard après avoir pris une serviette, elle alla à la salle de bain, se débarrassant de ses vêtements pour aller sous la douche sans vraiment attendre de réponse du brun. S’il en avait envie, il pouvait la rejoindre. Pour le coup, elle ne s’attendait pas à se retrouver face à une telle situation. S’il était marié, il aurait pu le lui dire, cela aurait simplifié beaucoup de choses. Quelques minutes plus tard, elle quitta l’eau chaude la douche pour s’enrouler dans une serviette, ses cheveux encore humides. Elle quitta la salle de bain pour prendre des sous-vêtements de rechange qu’elle avait dans son sac.

- « Et toi ta journée d’hier ? Tu as fait quoi ? » demanda-t-elle d’une voix inquisitrice.

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Appartement de Blight, automne 2019

La proposition d’Elsa pour que je prenne ma douche avec elle était tentante. Mais j’y renonçais. Elle avait besoin de repos, je n’étais pas certain que le fait de la rejoindre soit judicieux. A la place, je me posais quelques instants sur mon canapé et attrapais un magazine machinalement pour le feuilleter. J’étais toujours crevé et je manquais de m’endormir. Alors, je me levais pour préparer un café. Je doublais la dose pour qu’Elsa puisse en boire.
Pendant qu’il passait, je me repassais de l’eau sur le visage pour me réveiller. J’étais donc aussi trempé qu’Elsa lorsqu’elle sortit de la salle de bain, enroulée dans une épaisse serviette. Elle récupérait des affaires dans son sac quand elle me demanda ce que j’avais fait la veille.

« Oh tu sais…Rien de spécial, racontais-je. Des courses le matin, mon frigo était vide. Et l’après-midi, j’ai fait un jogging. Je suis rentré juste à temps avant de me prendre une averse. Je me suis posé pour jeter un coup d’œil au dossier d’une enquête en cours. Un connard de violeur en série qui sévit partout en Europe. Je n’ai rien trouvé de concluant, et ça m’a profondément gonflé. Donc je suis retourné dehors pour prendre l’air, et je suis tombé sur un pote. On s’est pris une bière, mais il n’est pas resté longtemps, car il avait une place pour le matche des Gunners. Donc, je suis rentré ! »

Il m’avait proposé de l’accompagner, mais là encore, je n’étais pas encore complètement anglais. Il m’arrivait de regarder quelques compétitions à la télé, mais je n’avais pas de plaisir à me rendre dans des stades de Foot ! Je baillais tout en songeant qu’il fallait que je justifie ma fatigue.

« Puis le soir, j’ai fait un Skype avec quelqu’un en Amérique. On a terminé assez tard, donc moi non plus, je n’ai pas des masse dormi. »

Le café était à présent prêt. J’en profitais pour changer de sujet.

« Satisfaite ? Mon alibi tient la route Détective ? »

Je ricanais avant de reprendre.

« Bon, va t’habiller pour qu’on puisse boire ce café ! »

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Appartement de Blight, automne 2019

Elsa ne le montrait pas mais elle avait du mal à comprendre le pourquoi du comment. La jeune femme avait toujours mis en avant qu’il n’y avait rien de spécial entre eux, juste une espèce de relation ambiguë qu’elle appréciait sans autant vouloir s’engager. C’était son problème de toute façon, la détective était incapable de vouloir une relation amoureuse, elle aurait l’impression de la foutre en l’air au moindre problème. La jeune femme était comme ça, incapable de faire quoi que ce soit qui pourrait l’aider à avancer, à croire qu’elle préférait vivre dans le passé plutôt que d’essayer d’avancer. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle cherchait quoi dire. Enroulée dans sa serviette, elle demanda au brun ce qu’il avait fait la veille. A l’origine, il n’y avait pas de sous-entendu, mais maintenant, elle voulait savoir ce qu’il cachait. Pourquoi il y avait des vêtements de femme, qui ne lui appartenait pas, dans le placard.

Alors inconsciemment, elle écouta méticuleusement tout ce qu’il pouvait lui dire, tous les mots qu’il utilisait, elle s’en servait presque contre lui afin de savoir quoi dire, quoi faire. Mais la blonde n’avait pas envie de faire ça avec lui, c’était quelque chose qu’elle avait toujours refusé de faire et maintenant elle avait l’impression de se méfier de l’une des seules personnes en qui elle avec confiance. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle tiquait sur le skype mais elle ne répondit rien, se contentant de sourire.

- « Comme si c’était un interrogatoire puis tu sais que je ne procède pas de cette façon quand je veux vraiment une information... » souffla-t-elle en levant les yeux au ciel.

Elsa haussa un sourcil alors qu’il lui répondit d’aller s’habiller et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres.

- « Tu peux me faire gober que ta journée n’est pas intéressante, mais pas le fait que tu n’aimes pas me voir enroulée dans cette serviette. » lâcha-t-elle avant de lui tourner le dos pour aller dans la chambre et enfiler un des T-shirt du brun.

Pour le coup, elle avait envie de le provoquer alors elle se contenta du T-shirt, de toute façon, il était assez long pour faire une espèce de mini robe. Le rejoignant dans la cuisine, elle prit la tasse à café qu’il lui tendait avant de s’asseoir dans le canapé.

- « Et donc, tu discutais avec un américain pour une de tes affaires ? » demanda-t-elle simplement, cachant son trouble pour les vêtements féminins qui se trouvaient dans son placard.

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Appartement de Blight, automne 2019

Elsa n’avait pas tout en fait tort quand elle devina que la voir enroulée dans une de mes serviettes de bain ne me dérangeait pas. Mais je n’étais pas du genre à l’admettre alors, je me taisais tandis qu’elle quittait le séjour pour retourner dans ma chambre. A son retour, elle portait l’un de mes T shirts trop grand pour elle. Je la regardais avec un sourire, cela lui faisait une sorte de robe très courte qui mettait ses élégantes jambes en valeur. Elle attrapa la tasse de café que je lui tendais avant de se laisser tomber à côté de moi sur le canapé confortable. Là, elle me questionna sur ma conversation Skype.

J’entrais alors quelques instants dans un mutisme inhabituel. Je le cachais en portant mon mug de café à mes lèvres. Peut-être était-il le temps de lui dire la vérité. On dit toujours que plus la vérité arrive tôt, plus le mensonge est facile à pardonner. C’était quelque chose qu’on ne cessait de dire à nos témoins ou nos suspect lors d’enquêtes. Pourtant, lorsque je reposais mon mug sur le verre de la table basse, je ne m’étais pas encore décidé à me confier à elle. Je ne voulais pas la perdre.

« Eh bien…Pour tout te dire, c’est avec une femme que j’ai parlé jusqu’à pas d’heure. »

Je souriais d'un air un peu moqueur

« Vous n’êtes pas trop jalouse Madame Newman j’espère ? »

Je changeais de position pour changer de conversation.

« Et tu as vu quelques célébrité dans ce fameux club de sexe ? demandais-je d’un air sérieux. »

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Appartement de Blight, automne 2019

La blonde s’était tranquillement installée dans le canapé, ne cherchant même pas à cacher son unique sous vêtement. C’était l’avantage avec Blight, elle n’avait pas besoin de faire quoi que ce soit pour cacher ce qu’elle avait envie de faire. Autant dire qu’elle comptait bien profiter de ce dimanche pour ne rien faire, ou du moins, faire ce qu’elle veut et cela commençait par un café dans le canapé avec l’homme qu’elle appréciait le plus. Elsa savait très bien qu’elle devrait arrêter cette relation avant qu’elle n’atteigne un point de non-retour. Enfin si ce n’était pas déjà fait. Les vêtements féminins lui avaient bien mit la puce à l’oreille et à présent son cerveau essayait de collecter toutes les informations qu’elle pouvait avoir de lui.

Autant dire qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui avoue de but en blanc que la personne avec qui il avait passé la nuit était une femme. La détective retint un commentaire, cachant la jalousie qui la rongeait petit à petit. Ils ne s’étaient rien promis, ils étaient des amis proches avec un peu de sexe quand l’un ou l’autre en avait besoin. Rien de plus. Rien de moins.

- « J’ai passé la nuit avec des hommes dont les regards se tournaient sans cesse vers moi. » renchérit-elle simplement en cachant ce qu’elle ressentait vraiment. « Vous n’êtes pas trop jaloux Monsieur Langston j’espère ? » qu’elle renchérit sans cacher la provocation dans sa voix.

Cependant il détourna la conversation, l’amenant sur les personnes qu’elle avait vues ou non dans le club. Elsa pouvait parfaitement jouer sur le secret professionnel et ne rien lui dire, mais elle savait aussi que si elle avait besoin d’informations, il lui donnerait ce dont elle avait besoin donc elle devait lui rendre la pareil pour le coup.

- « Tu as besoin d’informations sur certaines ? » demanda-t-elle en portant sa tasse à ses lèvres. « Comme toujours il y avait quelques politiciens et une ou deux stars connus, mais rien ne bien importants. Pas de trafiquants connus ou de dealers de drogues si c’était ça ta question. » lâcha-t-elle simplement.

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Appartement de Blight, automne 2019

Bien entendu que j’étais jaloux des hommes qui avaient eu la chance de reluquer Elsa pendant la nuit. Au fond, nous formions presque un couple ordinaire. J’avais la chance de pouvoir la voir quand je voulais et nous couchions ensemble de temps en temps. Mais ce n’était pas suffisant à mes yeux. J’étais tombé amoureux d’elle alors je voulais que notre histoire évolue. Je souhaitais qu’elle me promette que j’étais l’unique homme dans sa vie, tout comme elle était la seule femme dans ma vie.

Souhaitant éviter la question qu’elle me posait au sujet de la conversation que j’avais eu avec ma fille, je lui demandais qui elle avait vu à son fameux club de sexe. Elle me répondit, et bien que cela ne m’intéresse pas vraiment, je notais tout cela dans un coin de ma tête, mon instinct de flic prenant le dessus. C’était le genre d’informations dont je pourrais avoir besoin pour une enquête future. Je posais alors mes yeux sur ses jambes pratiquement dénudées. Elles étaient parfaites. Sans le moindre défauts. Combien d’hommes avant moi et après moi avaient eu la chance de poser leur main dessus ? De profiter de la chaleur qu’il y avait entre elles ? Les histoires qu’avaient eu Elsa avant moi m’importaient peu. Elle ne savait rien de Sarah alors je pouvais accepter de ne rien savoir sur son passé. Mais je voulais savoir si elle avait eu d’autres hommes en plus de moi depuis qu’on se fréquentait.

« Et…Tu n’as fait qu’observer ? finis-je par lui demander de manière un peu insistante. Ils t’ont juste reluqué ? Ou c’est allé plus loin ? »

Je soupirais tout en posant ma tête contre le dossier du canapé. Ce n’était probablement pas en faisant ça que je réussirais à changer notre relation. La confiance n’était-elle pas la base d’un couple ?

« Excuse-moi ! Tu n’as pas à me répondre ! »

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Appartement de Blight, automne 2019

Leur relation était loin d’être anodine. Elsa savait parfaitement qu’ils se comportaient comme un couple et le seul frein dans tout ça, c’était elle. Pourtant, là à ses côtés dans le canapé, elle se sentait bien, comme si c’était sa place. Mais la blonde se sentait bien incapable d’offrir plus que ce qu’elle lui donnait déjà. Le meurtre de ses parents et l’affaire non résolue la bloquait dans le passé comme si elle ne pouvait pas avancer si elle n’avait pas débloqué toute cette histoire. Pourtant elle savait parfaitement que Blight pourrait la rendre heureuse. Après tout elle l’était parfaitement ici dans ses bras.
Mais c’était impossible. Elle ne pouvait pas s’attacher à quelque chose qui n’existait peut-être pas. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle chassait tout ça de son crâne. La privée ne pouvait se laisser avoir par de telles pensées. Fuir était la première chose qui lui venait à l’esprit quand elle se retrouvait dans une situation trop compliquée et s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas, c’était partir. Même si elle refusait de le croire, elle tenait bien trop à Blight pour laisser leur relation.

Un sourire narquois se dessina finalement sur ses lèvres quand il lui posa la question sui avait dut lui brûler les lèvres depuis qu’il savait qu’elle avait passé la nuit dans le club. Ce qui était plus touchant, c’est qu’il s’empressa de s’excuser pour lui dire qu’elle n’était pas obligée de répondre. Posant sa tasse de café sur la table basse, elle posa sa main sur la joue de son amant pour le forcer à la regarder.

« Trois m’ont embrassé. » avoua-t-elle finalement avant de baisser les yeux.

Mais c’était bien loin de lui faire le même effet que lorsque c’était lui qui l’embrassait. Elsa se redressa pour se mettre à califourchon sur lui, avant de poser son front contre le sien, sa main caressant doucement sa nuque. Pourquoi était-elle incapable d’aller plus loin que ce qu’ils avaient déjà ? Il était clair que Blight était celui qu’il lui fallait, mais elle avait peur de tout gâché, comme elle avait toujours fait.

- « Cependant rien ne vaut ta compagnie. » souffla-t-elle simplement. « J’aurais aimé pouvoir passer la soirée avec toi plutôt que là-bas. » avoua-t-elle en l’embrassant doucement sur la joue.

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Appartement de Blight, automne 2019

Sans être particulièrement possessif, j’avais toujours été d’un naturel assez jaloux. Bien que j’eu une totale confiance en elle, je n’aimais pas que Sarah passe du temps avec certains de ses collègues ou des amis célibataires ou infidèles. A présent, l’idée d’imaginer des hommes prendre Elsa comme une simple distraction sexuelle dans le club où elle avait passé la nuit me répugnait. Trois hommes l’avait embrassé. Je grimaçais tout en sachant qu’elle me disait peut-être ça pour me rendre jaloux. Elle savait parfaitement que c’était facile. Elle savait aussi comment me plaire, comme par exemple en se plaçant à califourchon sur moi. Ou en me disant me disant qu’elle aurait préféré que je sois avec elle.

« Eh bien, la prochaine fois que tu t’y rends, appelle-moi ! Je devrais réussir à me libérer.»

Je regardais autour de nous d’un air faussement blasé.

« J’y trouverais peut-être une riche héritière en quête du grand amour. »

Je souriais en reposant mes yeux sur elle. Je n’avais nulle besoin d’une riche héritière. Elsa était mon nouveau grand amour, j’en étais persuadé. Elle était ma chance d’être heureux après la mort de Sarah. Je ne la méritais peut-être pas avec ce qui se passait avec Spencer. Mais je n’avais pas envie de laisser passer ma chance. Surtout pas quand elle était là, sur mes genoux sa tête si proche de la mienne.

Sans quitter mes yeux des siens, je plaçais mes mains sur son dos pour la rapprocher de moi. J’avais envie d’elle et son invitation à me rejoindre dans la douche ou le fait qu’elle se soit mise dans cette position me montraient que c’était réciproque. Alors je l’embrassais avec passion. Je voulais qu’elle ressente à quel point je tenais à elle. Je voulais qu’elle comprenne qu’elle n’était pas qu’une amie avec qui je couchais.

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Appartement de Blight, automne 2019

La blonde connaissait trop bien son petit ami. Enfin son amant. Elle n’arrivait toujours à savoir comment le qualifier. Son esprit était encore troublé par les vêtements de femme qui se trouvaient dans son placard. Seulement elle ne pouvait pas lui en parler, pas alors qu’elle faisait comme si elle n’avait pas besoin de leur relation. C’était un mensonge. La détective serait malheureuse si leur relation venait à se finir mais elle était bien trop fière pour lui en parler.
La jeune femme savait parfaitement qu’il voulait la provoquer en parlant d’une héritière qu’il pourrait trouver. Elle n’y croyait pas une seule seconde et elle ne put s’empêcher de sourire face à sa réflexion.

- « Les riches héritières sont souvent ennuyeuses. » ajouta-t-elle simplement pour le provoquer.

La blonde ne savait pas vraiment quoi lui répondre d’autre. La jalousie était un vilain défaut et elle avait conscience qu’elle pouvait l’être de temps en temps. Mais elle ne le montrait pas. Elsa ne pouvait pas lui laisser une seule chance de croire qu’elle l’était. Leur relation était parfaite à ses yeux mais plus ils avançaient dans le temps, plus elle sentait qu’il voulait aller plus loin. C’était égoïste de sa part, cela ne faisait aucun doute, mais elle ne savait pas gérer la situation pour le moment.

Alors elle l’embrassa quand il posa ses lèvres sur les siennes. Pour rien au monde elle ne voulait être ailleurs à cet instant. Blight était celui qu’elle avait besoin à ses côtés malgré tout ce que ses frères pouvaient penser, malgré ce que pouvait dire Magda, elle avait besoin de lui beaucoup plus qu’elle n’osait se l’avouer.
Haletante, elle rompit le baiser, souriant au brun, ses mains autour de son cou. La blonde savait ce que cela signifiait et ce qu’ils voulaient tous les deux. Elle caressa sa joue avant de l’embrasser de nouveau.

- « Je devrais peut-être te laisser avec tes idées de riche héritière. » finit-elle par souffler à son oreille pour le provoquer avant de se relever de sa place en le défiant du regard.

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Appartement de Blight, automne 2019

"Peut être ! Mais pas leur compte en banque ! remarquais-je quand elle affirma que les milliardaires étaient ennuyeuses."

Nous étions dans un jeu ou chacun passait son temps à provoquer l’autre en action ou en parole. Et cela me plaisait toujours au plus haut point. J’aimais la forte complicité que je partageais avec Elsa. Grace à laquelle nous savions parfaitement que l’autre ne prendrait pas mal notre comportement.

Tandis qu’elle se levait après m’avoir rendu mon baiser avec passion avant de me provoquer en proposant de me laisser, je feignis de n’en avoir pas grand-chose à faire. En réalité, bien entendu, j’aurais aimé qu’elle reste dans mes bras encore un peu. Faisant donc mine de ne pas avoir grand-chose à faire d’elle, je haussais les épaules puis j’attrapais le programme TV qui trainait sous la table basse pour faire semblant de le lire. Au bout d’un moment, je levais la tête pour la regarder, d’un air remplis de faux reproches.

« Dis-moi ? Tu ne devais pas y aller ? demandais-je tout en reposant le magazine sur la table. Tu pourrais au moins mettre une tenue moins provoquante s’il te plait Elsa ? Je ne sais pas, je dois bien avoir un jean qui pourrais peut-être t’aller. Mais couvre donc tes jambes. Tu comprends…Si une milliardaire débarque ici à l’improviste, ce qui est fort probable, je ne voudrais pas qu’elle s’imagine qu’il y a quelque chose entre toi et moi. »

Je soupirais d’un air faussement exaspéré par le comportement de la femme que j’aimais. Puis je reprenais mon magazine en le levant assez pour me cacher les yeux, et surtout le sourire amusé qui s’était dessiné sur mon visage. J’ignorais totalement jusqu’où allait aller ce jeu. Après tout, Elsa était bien du genre à quitter mon appartement, juste pour me provoquer. Je n’avais cependant aucune idée si je la laisserais partir aussi vite. Renoncer à un dimanche en sa compagnie n’était pas si aisé que ça après tout.

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Appartement de Blight, automne 2019

Elsa s’amusait de la situation. Blight avait une fâcheuse tendance à toujours la provoquer pour voir jusqu’où elle pouvait aller et la blonde n’en avait pas. Enfin, il n’avait pas encore réussi à les trouver. A vrai dire, la jeune femme ne savait pas elle-même pourquoi elle agissait ainsi. Elle pourrait être heureuse avec le brun si elle acceptait de suivre son coeur au lieu de complètement paniquer à l’idée de lui dire ce qu’elle ressentait. La peur de le perdre, d’apprendre des secrets ou qu’il décide de ne plus la voir lui faisait mal. La simple vue des vêtements d’une autre femme lui faisait mal. Pourtant elle ne disait rien. Elle ne pouvait rien dire puisqu’elle-même avait embrasser des hommes cette nuit afin de pouvoir avoir les réponses qu’elle cherchait. Si elle n’avait aucun problème à se servir des gens, elle commençait à se sentir mal de faire tout ça à Blight.

- « Je ne savais pas que l’argent était ce qui comptait à tes yeux. » souffla-t-elle.

Alors quand il la regarda en lui demanda de s’habiller de manière moins provocante, la jeune femme haussa un sourcil avant de croiser ses bras, le laissant finir son discours. Elle ne comptait pas en rester là, bien au contraire. S’il pensait qu’il était le plus provocateur, il n’était pas au bout de ses peines. Un sourire sur ses lèvres, elle s’avança vers lui, avant d’enlever le T-shirt qu’elle lui avait piquer pour le lui lancer au visage. Elle reprit sa robe moulante pour l’enfiler devant lui sans le quitter des yeux.

- « Bon et bien contente d’avoir vus que tu allais bien. » lâcha-t-elle simplement avant de prendre son manteau. « Tu vas pouvoir aller te recoucher vus que tu as passé la nuit à discuter avec un américain. Cela doit être épuisant. » lâcha-t-elle avant de se diriger vers la porte et de sortir de l’appartement, se dirigeant petit à petit vers l’ascenseur.

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Appartement de Blight, automne 2019

Bien que j’essaye d’y sembler indifférent en ne l’observant que d’un œil discret, caché derrière mon programme télé, c’est avec un certain plaisir que je regardais Elsa enlever le T-Shirt que je lui avais prêté et enfiler sa robe moulante. A chaque fois que je les observais, j’aimais constater à quel point les courbes d’Elsa étaient divines. Elle avait le corps d’une mannequin sur un magasine de mode, et le visage d’une star du cinéma. J’étais certain qu’elle aurait pu faire carrière dans l’un de ces domaines si elle l’avait désiré.

« Une américaine, pas un ! précisais-je pour insister sur le fait que c’était une femme. »

Le physique d’Elsa n’était pas la seule chose que j’aimais chez elle. Loin de là. J’aimais la passion avec laquelle elle résolvait des enquêtes. J’aimais les discussions tantôt amusantes, tantôt sérieuses que nous partagions. J’aimais sa spontanéité et son culot. Comme celui avec lequel elle quitta l’appartement. Posant mon magasine, je souriais en regardant le plafond. Je restais quelques instants immobiles à me demander si je devais la rejoindre ou non. Qu’attendait-elle de moi ? J’avais beau avoir la cinquantaine, j’avais l’impression d’être un adolescent ne connaissant rien aux filles. Avec Sarah, tout avait été si fluide. Comme une évidence.

Finalement, je décidais de me lever pour rejoindre la blonde. Elle se tenait toujours dans le couloir, à attendre l’ascenseur. Lorsqu’un ding annonça qu’il arrivait à mon étage, je marchais vers elle et l’entrainait dans la cabine métallique. Les bras sur les parois, de part et d’autre de sa tête, je regardais la détective droit dans les yeux.

« Tu as oublié quelque chose je crois. »

Je baissais mes bras pour finalement encadrer le visage d’Elsa de mes mains. Là, après un dernier sourire, je l’embrassais avec une certaine passion. Puis, je reculais en humectant mes lèvres.

« Vous descendez ? »

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Appartement de Blight, automne 2019

La blonde n’avait aucune honte de le planter là. Bien au contraire. Leur relation avait commencé comme ça, à force de se provoquer. La jeune femme a tout fait pour l’avoir de son côté et de fil en aiguille, ils ont fini ensemble. Jamais elle ne pourrait oublier cette première nuit alors Blight. Mais à l’époque, Elsa pensait que ce serait juste une relation en pointillés, quelques plaisirs par-ci par-là pour pouvoir s’amuser. Mais force est de constater qu’à présent leur relation était bien plus évoluée et qu’Elsa faisait tout pour faire comme si cet appel à une américaine ne lui faisait rien. Seulement c’était totalement faux. La jalousie la rongeait alors qu’elle attendait l’ascenseur, essayant de ne pas perdre complètement la tête en essayant de comprendre qui était cette femme avec qui il avait pu discuter toute la nuit.

Le bruit de l’ascenseur arrivant à l’étage sonna et elle sentit un bras enserrer le sien pour l’entrainer dans la cage de métal. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand Blight la regarda dans les yeux. Quand ses lèvres se posèrent sur les siennes, Elsa passa ses bras autour de son cou, l’embrassant avec passion. La blonde éprouvait bien plus pour cet homme qu’une simple attirance mais elle ne savait pas comment faire pour aller plus loin. Elle ne voulait pas avoir de faux espoirs.

- « Et vous ? » répondit-elle simplement alors que les portes de l’ascenseur se refermaient.

Un sourire enjôleur se dessina sur ses lèvres alors qu’elle appuyait sur le bouton d’arrêt de l’ascenseur. La privée regarda son amant avant de se rapprocher lui, le détaillant du regard. Elle l’embrassa de nouveau avec fougue, laissant ses mains aller sous le haut de son petit amant. Ses lèvres allèrent ensuite à son cou puis son oreille avant qu’elle ne murmure à nouveau.

- « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Qu’on se regarde dans le blanc des yeux pendant que l’ascenseur ne descende ou que l’on retourne chez toi pour s’amuser un peu ? » souffla-t-elle avant de sourire d’une manière enjôleuse.

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Appartement de Blight, automne 2019

Un œil peu avertis ou innocent n’aurait sans doute pas remarqué la tension sexuelle qui s’était à présent installée dans cet ascenseur d’un simple immeuble de la City Londonienne. Pourtant, elle était bel et bien présente. On pouvait l’entendre à travers la respiration sonore sortant de nos nez et bouches respectifs. On pouvait la voir en remarquant le désir que dégageaient nos yeux ou même notre épiderme pour les plus observateurs. J’avais envie d’Elsa tout autant qu’elle avait envie de moi. Résister à mon souhait de lui faire l’amour, là maintenant, malgré la caméra soi-disant cachée installée dans un coin de l’ascenseur, relevait d’une véritable épreuve. Mais ma vie toute entière était une épreuve. Alors, malgré ce désir entre nous, je trouvais encore le moyen de plaisanter.

« Non, le blanc de tes yeux n’est pas ce que je préfère. En revanche…tes pupilles…Je ne dis pas non… »

Prenant un air faussement sérieux, je me penchais pour regarder avec intérêt le deux disques noirs au milieux de ses yeux. Mais c’était sans doute une mauvaise idée, car la regarder ainsi renforça encore davantage la tension. De nouveau, nous nous embrassâmes. Comme par automatisme, je finis par lever sa jambe gauche pour passer ma main sous sa robe moulante et caresser sa cuisse d’une main, pendant que l’autre maintenait sa nuque.

« Sortir, soufflais-je avec difficulté… Caméra… »

Non sans mal, je finis par la lâcher et appuyer sur les boutons qui permis à l’ascenseur de s’ouvrir à l’étage de mon appartement. Je marchais alors en reculant, tout en continuant à embrasser mon amante. Une fois à l’intérieur je continuais les préliminaires avec passion, tout en trifouillant dans un tiroir à l’aveugle, à la recherche de protections. Le mauvais tiroir. Et mes gestes étant maladroit sous cette pression, je fis tomber une partie de son contenu sur le sol. Contenu parmi lequel se trouvait une photo de famille. Sarah, Charly, Maia, Les arts dédiés et moi.

"Merde, soufflais-je."

Peut être ne l'avait-elle pas remarqué. Aussi tentais-je de cacher le cliché.

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Appartement de Blight, automne 2019

Elsa savait très bien qu’entre elle et Blight, tout était plus qu’une question d’attraction. Il lui suffisait de pas grand-chose pour le faire craquer et elle n’avait aucun scrupule à le faire. C’était toujours comme ça entre eux, la provocation était presque l’une des bases de leur relation. C’était comme ça qu’ils avaient succombé la première fois, à force de se provoquer mutuellement sans vraiment chercher une relation stable. Depuis ils ne s’étaient pas quitté, même si Elsa essayait de ne pas croire qu’une relation était possible entre eux. Bien sûr que c’était plus que du sexe au final, mais elle refusait de l’admettre. C’était bien trop compliqué à gérer pour elle. Une relation amoureuse stable cela demandait trop de confiance et elle n’arrivait pas à en donner assez pour ça.

Seulement quand Blight l’embrassa de plus belle en la gardant contre lui, jouant avec sa jambe, Elsa sentit qu’elle ne pouvait plus jouer. C’était physique, elle avait envie de lui. Alors quand il murmura qu’ils devaient sortir à cause de la caméra, elle sourit contre ses lèvres.

- « M. Langston ne veut pas se donner en spectacle ? » lâcha-t-elle avec un sourire pour le provoquer.

Pourtant, elle le suivit alors qu’ils quittaient tous les deux l’ascenseur, l’embrassant toujours. Une fois dans l’appartement, elle retira ses chaussures, laissa tomber sa robe ainsi que son manteau puis fit subir le même sort aux vêtements de son amant. La blonde continua de jouer avec son petit ami, attendant qu’une chose, qu’ils ne fassent qu’un. Pourtant un « merde » du brun changea la donne. Elle rit en se rendant compte qu’il avait laissé tomber un tiroir avant de remarquer avec quel empressement Blight rangeait son contenu. Elle crut voir une photo qu’elle n’avait jamais vus avant de le regarder un peu plus sérieusement.

- « Blight ? » demanda-t-elle. « Tout va bien ? » ajouta-t-elle en le regardant sérieusement, un peu inquiète devant sa réaction pour un incident sans gravité.

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Appartement de Blight, automne 2019

Ce n’est pas vraiment la photo qu’Elsa remarqua, mais plutôt ma réaction. Voir ainsi le cliché venait de stopper totalement mon élan. J’avais l’impression que si je continuais, mes enfants et ma femme allaient me regarder faire l’amour à ma maitresse. Le fantôme de Sarah m’avait déjà hanté lors des moments intimes que j’avais partagé avec la détective. Mais à chaque fois, je parvenais à la laisser de côté en me persuadant qu’où qu’elle soit, Sarah ne m’en voudrait pas de refaire ma vie. Pourtant, là, je ne continuais pas. Une photo n’est pas un fantôme. Elle est visible et physique.

Sans répondre à la blonde, je gardais mon regard posé sur la photos. Peut-être était-ce le moment ? Un signe du destin ? Si je comptais refaire ma vie avec Elsa, j’allais devoir lui parler un jour où l’autre de Maia et Seb après tout. Mais n’était-ce pas trop tard ? Ne pouvais-je pas encore profité ? Quelle excuse pourrais-je lui donner quant à mon mensonge ?

Je tentais de faire comme si de rien n’était, passant mon nez sur le haut de poitrine qui transpirait de désir et mes mains dans son dos. Du mieux que je le pouvais, je descendais la fermeture éclair de sa robe pour la libérer de cette entrave. En temps normal, je me serais alors délecté de la vue. Ses formes étaient parfaites. Mais rien n’y faisait. La photo, ma famille ne voulaient pas sortir de mon esprit. Après tout, Elsa était avant tout une amie. Elle me comprendrait….

« Elsa…je… »

Je reculais en détournant mon regard d’elle pour fixer un point au sol vers le reste de la pièce. Incapable de la regarder en face.

« Cette photos c’est….C’est ma famille. Ma femme décédée et nos deux enfants. Cette américaine à qui je parlais…C’est ma fille. »

Je soufflais. Voilà, je venais de le dire. Alors, je tentais de relever la tête pour croiser son regard.

« Je suis désolé. »

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Appartement de Blight, automne 2019

La blonde passa une main dans ses cheveux alors que son amant semblait perdu le temps de quelques secondes. Elle ne savait pas ce qu’il se passait dans son crâne. Elsa n’était pas le genre de personne à prendre la tête pour rien alors s’il n’en avait pas envie, ils pouvaient s’arrêter. Leur relation était clairement la meilleure chose qui ait put lui arriver alors elle ne voulait pas tout gâcher pour un détail. Un sourire rassurant passa sur ses lèvres alors qu’il revenait vers elle, l’embrassant doucement alors qu’il laissait ses doigts défaire l’ouverture de sa robe. Pourtant, malgré leur corps si proche de se joindre, malgré l’envie qu’elle avait de passé un moment intime avec lui, Elsa sentait que quelque chose n’allait pas. Seulement elle n’eut pas le temps de le demander ce qui se passait qu’il la relâchait en regardant le sol.

Mais la privée ne s’attendait pas aux paroles de son petit ami. Ce fut comme un coup de poignard qu’elle ressenti alors qu’il lui avait avoir eu une vie avant qu’ils ne se rencontrent. Cela ne l’avait jamais dérangé à vrai dire, Elsa avait beau être une femme qui savait ce qu’elle voulait, jamais elle ne pourrait lui en vouloir. Seulement, il lui mentait depuis des mois. Depuis qu’ils se connaissaient, il ne lui avait jamais fais allusion à une famille, à un mariage ou encore moins à des enfants. Son regard se leva vers le plafond alors qu’elle essayait de retenir des larmes. La déception pouvait se lire sur son visage alors qu’elle essayait de comprendre, mais rien ne lui venait.

- « Pourquoi tu ne m’as rien dis avant ? » souffla-t-elle finalement en reprenant sa robe pour cacher son corps.

Elsa n’avait jamais été pudique seulement elle se sentait à nue, vulnérable alors que la déception envahissait son cœur. Jamais elle n’avait eu de tels sentiments pour un homme et alors qu’elle avait espéré pouvoir imaginer plus qu’une simple relation d’amants amis, il lui révélait qu’il avait presque une double vie. Passant une main sur sa joue pour chasser une larme, elle regarda Blight un instant, perdue dans ses propres sentiments.

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Appartement de Blight, automne 2019

Ca y est, je l’avais dit. Il avait suffit que cette photo tombe sur le sol pour que vienne en moi la force d’avouer la vérité à Elsa. En soit, cela avait été plus facile à faire que je ne l’aurais cru. Combien de fois m’étais-je placé devant le miroir de ma salle de bain pour m’entrainer à parler de ma famille à Elsa et combien de fois avais-je conclu cette répétions par un « Je ne suis pas prêt. » ? Probablement autant. Engrangement, à présent je me sentais libéré d’un poids tout en sentant qu’un nouveau allait me heurter en pleine face. Le poids de la déception d’Elsa. Je la voyais déjà sur son visage. C’était ça le plus dure en soit.

Pourquoi ? demandait-elle. Pourquoi ? me demandais-je également. Je n’étais même pas capable de lui offrir une réponse ayant un minimum de pertinence. Je n’avais pas envie de lui répondre par un simple « Parce que » évasif ni par un autre mensonge. Elsa méritait bien plus que ça. Je m’étais imaginé refaire ma vie avec elle. Je m’imaginais encore la refaire malgré cette scène. Pourquoi avais-je attendu si longtemps pour lui parler de Sarah et mes enfants ?

« Parce que je suis un idiot, soufflais-je à mon tour hésitant. »

Je n’hésitais pas sur le fait que je sois un idiot. Mais plutôt sur le fait que cette réponse ne soit probablement pas suffisante.

« Toute la période qui a précédé la mort de ma femme a été très douloureuse pour moi. J’espérais peut-être que le fait de ne pas en parler m’aiderait à tourner la page. »

J’haussais mes épaules toujours pensif, regardant à peine la seule femme qui avait réussi à me montrer que je pouvais avoir une vie amoureuse après Sarah.

« Elsa…Je me suis tût naturellement, comme si toute ma personne était persuadée que c’était la chose à faire. Mais…Cela ne change rien aux sentiments que j’éprouve pour toi. »

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Appartement de Blight, automne 2019

La blonde était littéralement sous le choc. Elle ne pensait pas que Blight pourrait lui mentir à propos d’une vie passée. Elle ne pensait pas qu’il lui cacherait cela. Une chose pareille. Bien qu’elle ne s’était jamais vraiment étendu sur le meurtre de ses parents ou de ses relations avec ses frères avec le brun, il était au courant de tout. Elsa ne lui avait jamais caché ça. Mais au final elle s’était livrée à quelqu’un qui ne la considérait pas de la même manière qu’elle le considérait. Cela lui brisait le cœur. La seule chose qu’elle avait envie de faire était de partir lui de lui et de ne plus le voir. Pourquoi elle était incapable de bouger. Bloquer à écouter les « excuses » qu’il pourrait lui servir. Il faisait partie des rares personne de son entourage sur qui elle n’avait pas enquêter. Finalement elle aurait dût. La privée aurait sut a quoi s’en tenir. La trentenaire savait qu’il était en train de parler mais pourtant elle en n’écoutait pas. Elle l’entendait mais les paroles n’atteignaient pas sa matière grise. Fermant les yeux avant de se masser le front, elle finit par se lever.

- « Je… Je crois que je vais y aller… » souffla-t-elle sans même le regarder, perdu dans ses propres pensées.

Enfilant de nouveau sa robe, elle chercha ce qu’elle pouvait bien dire ou faire. Les paroles tournaient dans son crâne. Il avait une femme. Il avait des enfants. Quels âges avaient-ils ? Qu’est-ce qu’ils faisaient dans leur vie ? Qui étaient-ils ? Tellement de questions et pourtant Elsa n’était pas sûre de vouloir la réponse a tout ça.

- « Ne le dis pas. S’il te plait ne dis rien. » fit-elle en serrant ses bras autour de ses bras comme si elle avait froid. « Je vais rentrer chez moi. » ajouta-t-elle finalement en se passant la main sur les yeux comme pour essayer de se réveiller de cette situation irréaliste.