La nouvelle était tombé un petit peut plus tôt dans la matinée. Une femme avait débarqué au poste d'Interpol de Londres pour donner tout un tas d'informations sur un énorme trafiquant fiché un peut partout dans le royaume-unis et qui pourrait même posséder des activités extérieures. Alex étant un des agents avec le plus d'expérience, ce serai lui qui serai chargé de protéger cette femme, cette Elizabeth Steele. Autant dire que sa dernière couverture remontant à quelques mois à peine, il savait déjà ce qui l'attendait en rentrant à la maison. Il angoissait, parce qu'il savait parfaitement que Magda était à bout, qu'elle voulait qu'il quitte son travail, elle voulait un enfant. Mais le travail d'Alex, c'était toute sa vie. Il se retrouvait à devoir choisir entre les deux amours de sa vie et il se pourrait bien que tôt ou tard il finisse forcément par en perdre un des deux. Être simple inspecteur, ou policier de base ne l'intéressait pas. Il voulait aider et non passer ses journées devant un ordinateur à bouffer des donuts. Oui le cliché était assez énorme, mais c'est comme ça qu'il voyait les autres branches de la police. Choisir entre son métier ou il est épanoui et une vie de famille bien rangé qui le frustrerai .. Bien sur qu'il aurait aimé pouvoir avoir des enfants avec Magda mais pas dans ces conditions. Alors pour l'instant il prenait toujours le temps de la réflexion, ne se doutant pas qu'il pourrait perdre sa femme à tout instant. Pour lui elle l'aimait autant que lui peut l'aimer, il ne voit pas la lassitude extrême que peut ressentir sa compagne.
Il est environ 17 heures quand il rentre chez lui. Magda n'est pas encore rentré et il en profite pour monter dans la chambre préparer son sac. La couverture commencerait demain, aux alentours de neuf heure du matin pour que les voisins les voient emménager et éviter tout soupçon. Il n'entendis pas sa femme rentrer tout de suite et donc ne put voir qu'elle se trouvait dans l'encadrure de la porte de leur chambre que lorsqu'il referma son sac, prêt à descendre celui-ci. Il la vit faire demi-tour, prête à descendre en trombe. Il lâcha tout ce qu'il était en train de faire pour la suivre à toute allure dans les escaliers.«Attends.» Lui lança t-il alors qu'il la poursuivait jusque dans la cuisine. Mais rien à faire, elle ne s'arrêta pas tout de suite. Quand il arriva à son tour, il la trouva fixant son arrivée. Un regard à la fois de colère, de tristesse et de lassitude. Il tenta d'approcher pour venir la prendre dans ses bras, mais il se montrait prudent, il connaissait le tempérament furieux de Magda alors que lui était plutôt du genre calme et patient.«S'il te plait .. ne te met pas dans cet état ..» Murmurai t-il sans prendre conscience de la gravité de la situation. Pour lui c'était simplement la tristesse habituelle de son départ, il ne comprenait pas qu'ils étaient peut-être sous le même toit pour la dernière fois.
La journée a été longue et éreintante. Les élèves étaient insupportables et n'écoutaient absolument rien de mon court. Ils étaient si horribles que j'ai dû balancer ma trousse à travers la classe pour avoir un peu d'ordre. Tout ce qu'elle voulait à présent était de s'affaler dans son canapé et être dans les bras de l'être aimé, puis manger beaucoup de sushis. Pour une fois, je voulais enterrer la hache de guerre, ne pas lui en vouloir et passer une soirée avec lui. Les papiers du divorce attendait sagement dans mon sac, mais après tout, cela peut attendre encore. Je voulais lui donner ces papiers, lui montrer que je n'en pouvais plus de cette situation, le faire réagir pour que les choses changent. Il ne se rend pas compte que mon horloge biologique tourne et que bientôt je ne pourrais plus enfanter. Mais il ne le comprenait pas, il ne se rend pas compte qu'un couple se forme avec deux personnes, que je ne devais pas être la seule à faire des sacrifices, sauf que son métier est bien trop important. Voire beaucoup plus important que moi. Après avoir corrigé quelques copies, je quittais la salle des enseignants, disant au revoir à Dexter au passage. Je me suis arrêtée sur la route pour prendre le repas de ce soir, une surprise pour Alexander et un moyen de lui montrer que je ne voulais pas de disputes pour ce soir.
La voiture d'Alexander était dans l'allée, ce qui signifiait qu'il était rentré plus tôt du travail. Avait-il moins de boulot ou était-ce l'annonciation d'un nouveau départ en mission. Je ne voulais pas croire à la deuxième option, il savait que notre relation était tendue et n'aurait pas pu se risquer à accepter une autre mission. Mais à peine dans la maison, je sentais que quelque chose n'était pas comme d'habitude. Je ne le trouvais pas au rez-de-chaussée, je décidais donc de monter en entendant du bruit. Il était dans la chambre à préparer sa valise. Non, impossible qu'il me fasse cela maintenant, je lui avais demandé de ralentir les fréquences de ses missions, d'être plus présent à la maison et de penser encore une fois à ce projet d'enfants. C'en était trop.
Nos regards se croisèrent, il a compris que je ne plaisantais plus, que je ne supporterais plus un autre de ses départs à durée non précisée. Demi tour et direction la cuisine où mon sac gisait sur le plan de travail. Je ne voulais pas utiliser l'ultime menace, mais il ne m'en laisse pas le choix. Je sortis les papiers, les posais sans délicatesse sur le plan de travail et l'attendait fermement. La colère montait rapidement, je n'arrivais pas à la contrôler, cette mission est la goutte de trop. Il venait d'arriver avec cette attitude de désolation, comme s'il ne comprenait pas la gravité de la situation. "Que je me calme ?! Mais putain Alexander, tu ne te rends pas compte ?! Tu m'avais promis de ralentir sur la fréquence de tes missions, de réfléchir plus sérieusement au fait d'avoir des enfants , tu m'avais promis de penser moins à ton métier de merde !" Je n'arrivais pas à me lancer, tout sortait. Tout ce que j'avais accumulé au fil de ses dernières années ressortent maintenant. "J'ai sacrifié tellement de choses pour toi ! Je suis partie loin de ma famille pour toi alors qu'ils étaient ce qu'il y avait de plus important. J'ai accepté de reporter le projet bébé pour toi ! Et qu'est-ce que tu me fais ? Tu pars pour je ne sais combien de temps. Je serais encore sous pression à chaque minute de peur qu'il t'arrive quelque chose, je n'en peux plus de cette vie et ça tu ne le comprends pas ! Il n'y a qu'Interpol qui compte pour toi !" Mes mots s'accompagnèrent de quelque assiettes qui volaient dans les airs Une réaction disproportionnée, il le savait pourtant que je réagissais exagérément, que je ressentais les choses plus que les autres personnes.
Je marquais une pause dans mon monologue enragé. Les larmes coulaient en nombre sur mon visage, le maquillage ravagé par ma tristesse. Je baissais mes yeux vers les papiers de divorce. Ce n'était pas prévu pour ce soir, cela devait attendre encore un peu. Cependant, je n'avais plus le choix. Je les pris et les balançais vers sa direction. "Je veux divorcer. Mon ton était froid, d'une dureté que je ne me connaissais pas. Au moins il comprendra que je ne plaisante pas et qu'il a abusé de ma patience.
Il le savait. Depuis le départ il savait ce qu'engendrerai cette nouvelle couverture quand il rentrerait ou plutôt quand elle rentrerait et qu'elle découvrirait qu'il partirait de nouveau. Magda était au bout de ce qu'elle pouvait accepter et lui était persuadé que tous leurs problèmes allaient finir par s'arranger. Après tout, agent d'Interpol il l'a toujours été et tout ça ne date pas d'hier. Cela fait presque quinze ans qu'il fait ce métier et dix passés avec Magda donc quand elle à quitté sa vie pour rejoindre la sienne, elle savait à quoi s'en tenir. Mais lui ne comprends pas que les envies de Magda ont évolués, parce que pour lui, leur vie à toujours été ainsi. Il n'avait pas eu son mot à dire concernant cette nouvelle couverture. Après tout il n'était pas le superviseur d'Interpol, bien au chaud dans son bureau, qui décide ou et quand les agents partent. Et il ne voudrait pas l'être, que ce doit être long et ennuyeux. Lui aime le feu de l'action, les bureaux c'est pour les fainéants qui se plaisent derrière leurs ordinateurs à jouer à plouf plouf pour savoir qui sera le prochain. La pression de ce genre de poste est énorme qui plus est, car Interpol à beau être un service policier c'est comme une entreprise, il faut du rendement et de l'efficacité. Bref il avait beau avoir essayé d'expliquer à son chef que sa dernière couverture ne remontait qu'à quatre mois, ce dernier n'avait rien voulu savoir et lui avait bien fait comprendre qu'il n'avait guère le choix.
Alors quand Magda rentra enfin chez eux, l'angoisse monta d'un cran. Il savait comment cette nouvelle mission allait faire tourné vinaigre sa relation avec sa femme. Il savait qu'elle pèterai les plombs et enverrais tout voler. Tous les efforts qu'ils avaient fait pour améliorer la situation de leur couple allaient être réduits à néant en l'espace d'une seconde. Alex le savait et il angoissait. Il avait beau avoir son caractère au niveau du travail, il était plutôt du genre à être très calme quand il s'agissait de sa femme. Il savait qu'elle était à prendre avec des pincettes encore plus lorsqu'elle était en colère.«Je n'ai pas eu le choix cette fois. Crois moi j'ai essayer de les convaincre de me laisser un peu de temps mais je suis celui qui à le plus terrain. Ce témoin est trop important pour qu'ils y mettent quelqu'un d'autre je n'ai rien put faire. Si j'avais put faire quoi que ce soit je l'aurais fait. » Il essayait d'argumenter, mais clairement il savait que cela ne suffirait pas à convaincre Magda. Elle était furieuse et encore plus que d'habitude. Pourtant il voulait vraiment sauver son couple, il était même en train de réfléchir sérieusement à cette idée d'enfant, quitte à aller contre ses convictions qui sont qu'il pratique un métier bien trop dangereux pour enfanter.«Qu'est ce que tu crois, que tout ceci ne représente rien pour moi ? Celle-ci se trouve à Londres, je vais trouver des moments pour me libérer, j'ai négocier pour avoir un agent qui me remplace dans les prochains jours pour que l'on puisse avoir une soirée de temps en temps, mais je ne peux pas faire mieux. Je ne suis pas le décisionnaire sur ce coup-là.» Esquivant une assiette au passage, il savait que c'était mal barré. Quand Magda commençait à balancer des choses c'était signe de tempête et il ne s'y trompait pas.
Mais le divorce. Non ça il ne s'y attendait pas. Il fixa les papiers qu'elle jeta sur le comptoir, accompagné de ces paroles qui le figèrent sur place. Elle avait prononcé ces mots. Elle avait formulé cette requête. Les yeux perdues dans sa contemplation des papiers qui jonchaient sur la table, il n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. Comment après tous les efforts qu'ils avaient put faire, elle avait put en arriver à vouloir demander le divorce quand même. D'autant plus que si ces papiers se trouvent ici c'est qu'elle y songe depuis quelques temps tout de même. Cela voulait-il dire que tous les efforts qu'il faisait depuis des mois n'avaient servit à rien ? Qu'elle songeait tout de même à divorcer alors que lui fait tout pour sauver ce mariage ? «S'il te plait Magda ne fait pas ça ..» Dans un supplice qui lui venait du fond du coeur, il exprimait son désaccord quant à cette demande de divorce. Il ne voulait pas le croire, il ne voulait pas l'entendre. Magda était la femme de sa vie, son épouse, sa moitié. Celle qui serait là lors de son derniers souffle étant donné qu'il est plus âgé qu'elle. Mais il était inconcevable pour lui de divorcer de cette femme. Il l'aimait bien de trop pour pouvoir accepter ça.
Je le voyais désarçonné face à ma colère titanesque, il ne savait plus comment réagir, ni comment me calmer. Avant, il savait trouver les mots pour faire descendre le feu qui me consumait. Cependant, là il était à l'origine de mon état, il ne pouvait rien faire.
"Oh.. Donc le témoin est plus important que ta femme que tu délaisses depuis un moment déjà ? Excuse moi de me prendre pour le centre de l'univers ! De demander un peu d'attention de ta part ! D'être aussi égoïste." Un autre lancer d'assiette pour accompagner ma fureur. Je sais que je dois me calmer sur ce point, ce n'est en aucun cas une solution pour régler la situation et apaiser les tensions. Au contraire, je les attise. Le voir ne pas réagir avec autant de passion que moi me met fait encore plus enragé. A ce moment-là, je pensais qu'il ne s'investissait pas autant que moi dans notre relation, qu'il ne m'aimait pas autant que je l'aimais, alors que je savais pertinemment le contraire. Il m'aimait comme un fou, mais la rage était telle que je n'arrivais plus à me contrôler. J'en avais marre de subir ses départs précipités sans aucun détails, sans même savoir où il allait parfois et le niveau de danger auquel il serait exposé. Il ne peut pas comprendre ce que c'est d'être la famille d'un militaire ou d'un agent qui met sa vie en danger pour les autres. Il ne sait pas ce que cela fait de voir ses collèges venir annoncer sa mort, le vide que cela créé et la destruction d'une famille à cause de cela. Il ne se rend pas compte du stress que cela implique, cette peur que le pire arrive. Il ne le comprend pas. "Te rends-tu compte au moins de ce que je vis quand tu es parti ? De l'inquiétude qui est là tout le temps, qui me quitte seulement quand tu franchis cette putain de porte d'entrée ? Tu le savais que je ne supporterais pas une autre de tes missions. Je ne veux pas revivre ça une deuxième fois..." Je repensais à cette scène qui avait brisé ma famille, à mon père que je reverrais dans un cercueil et ce vide qui est toujours présent malgré les années. Les larmes coulèrent plus vite, j'imaginais un de ses collègues venir m'annoncer le pire, qu'une de ses missions avaient mal tournée. "Une soirée de temps en temps ? Tu crois que c'est suffisant après tout ce que j'ai supporté ? Tu crois que c'est censé me calmer ? Alexander voyons..."
Lui balancer les papiers du divorce avait calmer mon envie de lui jeter les dernières assiettes qui restaient. Je l'avais mis pied au mur, le surprenant en annonçant mon intention de divorcer. Peut être que ça le fera réagir, qu'il verra enfin la nécessité de changer, de changer l'ordre de ses priorités. "Tu ne me laisses pas le choix..." Je le regardais, désolée d'en arriver à cette extrémité. "Soit c'est un compromis avec ton travail, soit c'est le divorce..". Je ne devais plus me contenter de paroles en l'air, j'en ai eu ma dose. Mes deux mains étaient posées sur le plan de travail, signe que plus rien n'allait volé à travers la pièce. Je tentais de me calmer, de ne plus réagir comme une furie. Je tentais de contrôler mes larmes, de ne plus les faire couler.
Alexander, même s'il ne se faisait plus d'illusions avait eu un tout petit espoir que cette soirée ne se passe pas comme ça. Qu'ils pourraient profiter l'un de l'autre avant de devoir partir demain matin au lieu de se déchirer à cause de cette énième couverture. Il n'en pouvait plus de ces disputes à répétitions lui qui pensait qu'elle étaient en train de se calmer. Mais visiblement, sa première intuition était la bonne et il en était désolé. Il ne savait plus comment calmer Magda. Il n'essayai d'ailleurs pas plus que ça parce qu'en réalité il savait qu'elle avait raison. Il savait qu'il avait promit de faire des efforts et qu'à la final il partais encore plus vite cette fois-ci.«Mais pas du tout ma puce mais tu mélanges tout ! C'est mon travail et je n'y peut rien. Si il n'y a personne pour faire ce que je fais dans quel monde vivra t-on ?» Il essayait de faire appel à sa raison, à son sens de la justice qui était identique au siens et qui l'avait tant séduit chez elle. Mais sacrifier sa vie pour sauver celle des autres n'était pas le combat que tout le monde pouvait mener et visiblement elle était au bout de ce qu'elle pouvait supporter. Il ne savait plus comment faire pour essayer de trouver un compromis entre sa vie de couple et son travail. Il aimait tant les deux et ne voulait faire aucune concession pour l'un comme pour l'autre. Sa vie avait fonctionné ainsi depuis dix ans, il était heureux comme ça même si bien sur lui aussi voudrait passer un peu plus de temps avec sa femme mais, cette vie lui convenait. C'était trop dur pour lui de devoir choisir. Il ne comprenait même pas qu'elle lui demande de choisir. Quelle que soit l'issue de tout ceci, il finirait par perdre une partie trop importante de sa vie.
Si il n'arrivait pas à choisir entre sa femme et son travail, il ne voulait pas compliqué l'équation en y ajoutant un enfant. De plus, il savait que Magda avait perdu son père lors d'une intervention. Il pensait qu'elle comprendrait mieux que personne ce qu'il pouvait ressentir. Mais au lieu de cela, elle voulait à tout prix avoir un enfant. Il y réfléchissait, par amour pour elle. Il savait la douleur qu'elle avait put ressentir et qui régissait sa vie encore aujourd'hui par rapport à cette disparition et pourtant, il partait de plus en plus souvent. Comme si son chef avait décidé de ruiné son mariage et qu'il ne pouvait rien y faire pour le contrôler.«Et alors quoi ? J'aurais du faire quoi ? Balancer ma démission pour avoir gain de cause ?! Tu sais très bien que je ne pourrais me contenter d'un boulot derrière un bureau, ce métier c'est ce que je suis. » La voir pleurer ainsi lui faisait mal au coeur, mais malheureusement il n'était pas suicidaire au point de vouloir tenter une approche pour la calmer. Les assiettes qui jonchaient sur le sol lui rappelait qu'il était peu prudent de s'approcher plus d'elle qu'il ne l'était déjà. En plus elle était encore bien trop énervé pour qu'il se risque à venir l'amadouer avec ces bras. Il n'était de toute façon pas sur que cela suffirait cette fois-ci. Il ne répondit rien quand elle lui demanda si une soirée de temps en temps était censé la calmer. Il savait pertinemment qu'elle avait raison, de toute façon il ne pouvait plus répondre, cela ne ferai que surenchérir la dispute et il n'en avait vraiment pas le courage ce soir.
Encore moins après qu'elle ai osé lui balancer le divorce en pleine tête. Alex était terriblement sous le choc au point qu'il ne savait pas vraiment quoi dire. Ils y étaient. Elle avait posé un ultimatum. La gorgée serrée, il ne trouva pour ravaler ses larmes que le réconfort d'une cigarette. Attrapant son paquet qui trainait dans la cuisine, il en sortit une afin de l'allumer. Il s'asseya sur le tabouret se trouvant prêt du comptoir et ferma les yeux un court instant, priant pour être dans un cauchemars et se réveiller rapidement. «Assieds toi s'il te plait. Écoutes ça va beaucoup trop loin là posons nous. Discutons-en et réfléchissons ensemble. On est pas obligé d'en arriver là pas nous. C'est pas comme si on ne s'aimait plus quoi ..» Il était clairement en état de choc et si elle avait voulu lui tirer la sonnette d'alarme elle avait assez bien réussis son coup. Il voudrait bien trouver un compromis, à condition que celui-ci ne lui impose pas de choix trop drastique. Attirant le cendrier à lui, il tapota sur sa cigarette, jetant un oeil au papier du divorce, déjà pré-rempli .. Ravalant la boule qu'il avait au fond de la gorge, il attendait que la douleur passe, mais rien n'y faisait.
Ma diatribe aurait pu continuer encore longtemps, la liste des reproches étaient encore longues. Mais il fallait que je m'arrête, que je lui laisse l'opportunité de se défendre, de parler et de me dire le contraire, qu'il ferait plus attention la prochaine fois et que ce n'est pas des paroles en l'air. Je savais que son métier avait une grande importance pour lui, qu'il était fou de son boulot et aimerait en faire beaucoup plus si je n'étais pas là pour m'interposer. Je peux comprendre que quelqu'un puisse être aussi passionné par son métier, papa l'était. C'est plus fort qu'eux, ils se sentent eux même lorsqu'ils sont sur le terrain, face aux dangers. Ils aiment la sensation que cela leur procure, cette adrénaline qui leur monte à la tête, comme un drogué qui a besoin de sa dose. Je n'étais rien face à l'amour qu'il portait pour Interpol et ses missions, malheureusement je ne faisais pas le poids et c'est ce qui me désolait. Il avait plus d'affection pour les malfaiteurs en libertés que pour moi, enfin de cette envie de les attraper. J'aurais pu lui balancer autant d'assiettes que je voulais, il n'aurait pas changé d'avis.
Il tentait de m'apaiser, de tenter une discussion pour éviter ce que je venais de lui balancer. Avant, j'aurais pu changer tout de suite d'avis et lui dire ô combien j'étais désolée d'avoir réagi comme une hystérique et n'avoir pas su contrôler mes émotions. Ce temps est révolu, j'ai trop accepté des promesses en l'air, des promesses qui paraissaient si belles qu'elles en étaient imaginaires. Je devais me montrer ferme et lui montrer que le temps où j'acceptais tout était révolu. Même si je l'aimais plus que je ne m'aimais, je n'accepterais plus de passer loin derrière son job.
Je l'écoutais d'une oreille, la colère étant encore trop présente pour m'apaiser. Mes mains s'accrochaient plus fermement au plan de travail pour lutter contre cette envie de jeter toute la vaisselle de la cuisine. Elle savait qu'il serait malheureux avec un boulot où il doit rester le cul collé sur une chaise, mais elle ne pouvait pas non plus le laisser mettre sa vie en danger non plus. Une situation où l'un de nous deux se trouvera désavantagé par rapport à l'autre, alors quoi faire ? Car aucun de nous deux n'était prêt à céder sur ses positions. Je m'assis comme il me l'avait demandé. Le plus gros de ma colère était partie, j'étais un peu près en état de lui parler. Je vis à son regard que je venais de toucher un point sensible avec la demande de divorce. Mon cœur se serrait à le voir comme ça et ma colère s'évanouissait aussi vite qu'elle est venue. Je voulais le prendre dans mes bras et lui dire que c'était un cauchemar, mais non. Je devais m'en tenir au plan et ne montrer aucune faille. "Je t'écoute." J'étais assise, les bras posés, le regard blessé et décidé à ne plus me laisser faire. "Tu veux que l'on parle de quoi ? Tu m'as déjà fait plusieurs promesses que tu n'as pas su tenir, alors comment je peux savoir que cette fois tu le feras ?..." Les larmes avaient cessés de perler sur mes joues pour faire la place à des reniflements pas très glamour. J'attendais ce qu'il avait à me dire, ce qu'il allait faire pour sauver notre mariage. Je lui avais balancé cette demande de divorce en espérant ne pas arriver jusqu'à la finalisation de celui-ci, s'il te plait Alexander, ne me déçois. "Au contraire Alex... Je t'aime plus que je ne pensais aimer mais je ne peux plus supporter de passer derrière ton travail et mettre toutes mes envies de côté pour que tu puisses t'épanouir... J'ai besoin que tu penses à moi pour une fois..." Je lui pris une cigarette de son paquet et l'alluma, j'en avais besoin aussi. Je pris une taffe avant de reprendre la parole. "J'ai l'impression que tu préfères sauver tes témoins que sauver ton mariage..."
Le monde d'Alexander était en train de s'effondrer. Elle voulait divorcer et c'était tout ce qu'il avait retenu de cette foutue soirée. Il ne pensait pas qu'un jour elle pourrait lui faire autant de mal, lui qui l'aimait de toutes ces forces même si il n'était pas toujours là. C'était comme ça qu'ils avaient vécus la majeur partie de leur vie de couple, même leur premier rendez-vous à été une catastrophe. Il ne comprends pas qu'elle puisse autant révulser cette vie aujourd'hui. Il avait deux passions dans la vie et l'une d'elle était en train de foutre le camp. Se massant les tempes, il commençait à avoir les yeux brulants et la gorge terriblement nouée. Il se leva un instant pour aller chercher un verre pour lui et un pour sa femme malgré tout. Lui aurait besoin de whisky, elle il ne sait pas. Attrapant la bouteille au passage il s'en servit un verre, tout ceci dans le silence, il avait besoin de faire le point, d'avaler ce qu'elle venait de lui balancer et surtout trouver une issue à ce merdier. Il se rassied alors, tirant sur son mégot, et repositionnant ses pouces sur ses tempes pour maintenir sa conscience qui était en train de lui jouer des tours. «Je sais pas Magda, c'est justement ça le problème. Quelle est la solution ? Tu sais comme moi que je ne décide pas toujours du moment ou je dois partir. Essayons de voir comment vas se passer celle-ci s'il te plait. J'aurais du temps pour toi plus que d'habitude. » Il attrapa son verre pour en prendre une gorgée. Il avait beau réfléchir il ne voyait pas comment il pourrait calmer les ardeurs de sa femme. Lui faire un enfant était bien trop pour lui. Il en avait envie bien sur, mais pas dans ces conditions.«Alors explique moi pourquoi ? Le fait qu'on s'aime n'est-il pas ce qu'il y a de plus important ? Tu sais très bien que ce divorce nous détruirait tous les deux, bien plus que mon travail.» Si elle ne croyait pas avoir autant sinon plus d'importance que son métier, elle se fourvoyait. Bien sur que sa femme était ce qu'il y avait de plus important dans sa vie mais avec ce métier il avait l'impression de faire le bien. D'être utile. S'il venait à faire un métier ou il se sentirait inutile, sa vie n'aurait plus de sens et son mariage échouerait de la même manière. Il ne voyait pas ou était la solution.
Contemplant le brun de son verre comme si toutes les réponses s'y trouvaient, il tira à nouveau une bouffée sur sa cigarette avant de l'écraser. Il était déchiré à cet instant et le fait de ne pas trouver d'issue l'angoissait encore plus.«Dit pas n'importe quoi. Tu sais très bien que notre mariage est une des choses les plus importantes dans ma vie. Mais si je ne fait pas ce que l'on attends de moi au travail et que quelqu'un le paie de sa vie, comment pourrais-je me regarder dans une glace ? » Se levant du tabouret, il commençait à faire les cents pas, son verre à la main. Tout ça allait beaucoup trop loin, beaucoup trop vite et il avait l'impression de perdre le contrôle total sur sa vie. Finalement il vint se calmer en se postant aux côtés de Magda. Il avait presque envie de la supplier de ne pas faire ça. Il vint se positionné tout contre elle, prenant ses mains dans les siennes, posant son front contre le siens.Il ferma les yeux, comme si c'était la dernière fois qu'il la sentait contre lui et qu'il voulait à tout prix se souvenir de ce moment à jamais. «Je t'en prie ne gâche pas cette soirée. Demain matin je pars et j'ai envie de profiter au maximum de toi, de nous. Faisons nous un petit diner, un film ce que tu veux. Laisse moi encore une semaine. Je te promet que je suis en train de réfléchir à cette histoire d'enfant. Si dans une semaine je ne t'ai pas accordé la moindre soirée, je signerai tes papiers. Mais ne fiche pas notre amour en l'air ..» Passant l'une de ses mains sur le visage de sa femme il avait besoin d'un peu de tendresse, de contact. Il souffrait terriblement et ne pouvait pas la laisser tout gâcher ainsi, ne se rendant même pas compte que c'était lui qui était en train de tout gâcher.
La solution ? Je l'avais déjà, qu'il change pour un poste où sa vie n'est pas mise en danger à chaque seconde. Sauf qu'il ne l'accepterait jamais. Il est hors de question qu'il quitte son travail comme il est hors de question que je renonce à mon envie d'avoir un enfant. Ce qui nous amène à une impasse. Que faire dans ce cas ? Malheureusement je n'ai pas la réponse et la seule que j'ai trouvé ne me convient pas.. Il était injuste que l'un de nous deux soient punis pour la volonté de l'autre et pourtant c'est ce qu'il se passait depuis le début de notre relation. J'entendais ce qu'il me disait mais j'avais cette rancune envers lui qui avait doucement fait sa place au fil des mois, cette impression que lui seul et son métier comptait dans notre couple. "Je peux te comprendre dans un certain sens... Mais explique moi pourquoi depuis le début de notre relation, c'est à moi de sacrifier mes envies pour que les tiennes passent en priorité ? J'en ai plus qu'assez de passer au second plan et j'aimerais pour une fois, que tu m'écoutes et que tu exauces ce que moi, je veux. J'ai sacrifié le fait d'être au près de ma famille pour te suivre. Je rate tous les moments importants, je ne serais pas à leurs côtés pour les soutenir s'ils tombent gravement malade, pour être à tes côtés. J'ai... sacrifié mon envie d'enfants parce que tu jugeais cela inconscient au vu de ton métier. Mais tu n'as même pas essayé de l'envisager, tu ne m'as pas laissé le choix d'argumenter et de te prouver qu'une vie de famille était compatible avec ton métier. Tout n'a tourné autour que toi, alors je demande pour une fois, que je sois au centre de nos attentions."
Je n'osais pas le regarder, le voir détruit par ce que je lui sortais, je ne pouvais le supporter. Je savais que si je le regardais, toutes mes convictions allaient s'envoler et je lui donnerais encore ce qu'il voulait. Mon regard se fixait sur le liquide ambré dans mon verre. Je savais que son métier avait beaucoup de contraintes, qu'il avait entre les mains la vie de personnes plus ou moins innocentes. Un métier où l'on te demande de mettre corps et âmes pour réussir et garder une paix mondiale relative. Je bus une grosse gorgée et finit de tirer sur la cigarette tout en le laissant s'approcher de moi. Je me laissais faire, le laisser poser son front contre le mien, prendre mes mains. Il n'était qu'à quelques millimètres de moi, son odeur enivrant mon nez, il était à deux doigts de me faire chavirer, encore une fois. Cela faisait longtemps que nous n'avons pas eu cette intimité, cet instant de douceur où l'amour prend le dessus sur tous les problèmes. "A la base, je voulais qu'on passe une soirée à deux. J'ai ramené des sushis et des autres plats que tu aimes. Mais j'ai entendu des bruits en haut et je t'ai vu faire ton sac et... ça était la goutte de trop." Je laissais mes derniers en suspens, réfléchissant à sa proposition. Nous étions encore front contre front et les mains liées. "Je t'accorde une semaine, pas plus. Après, il sera trop tard." J'ouvrais les yeux pour voir qu'il allait réellement faire des efforts cette fois, qu'il allait tout faire pour réparer ses erreurs. Je n'arrivais plus à lui résister, je le serrais aussi fort que possible, ne voulant pas qu'il s'en aille loin de moi.
C'est vrai que Magda sacrifiait beaucoup. En fait elle s'était jeté corps et âme dans leur relation, laissant ses envies personnelles au placard pendant près de dix ans. Alexander lui ne voyait pas tous les sacrifices qu'elle avait put faire. Il ne pensait pas à tout ce qu'elle avait abandonné pour avoir une vie avec lui, sauf que ce qu'ils avaient aujourd'hui était loin d'en être une. Vivre six mois sur douze avec quelqu'un n'est pas digne d'une vie maritale et pourtant jusqu'ici elle avait tout supporté. Lui se concentrait beaucoup trop sur son travail. Il n'était pas un mauvais époux loin de là, mais encore fallait-il qu'il soit présent. «Quand tu m'as suivie, je pensais que tu savais ce dans quoi tu t'engageais. Je pensais que notre vie t'allais puisque tu as accepté de devenir ma femme. Alors dit moi pourquoi tout à changé ? Je t'écoutes. Donne moi tes arguments. SI tu flippes autant de ne pas me voir rentrer, faire cet enfant ne fera qu'envenimer ce sentiment. »Il n'y avait rien à faire, il ne comprenait rien à rien. Pour lui leur vie était celle qu'ils avaient toujours voulus. Celle qu'ils avaient accepté en s'unifiant l'un à l'autre. Après tout, cette vie à toujours été comme ça et il ne comprenait pas pourquoi depuis quelques années elle à changé de directions subitement. «Laisse nous une chance. Je peux .. poser quelques semaines en revenant de cette mission et on part tous les deux. Rien ne comptera à part toi je te le promet. On pourrait même aller voir ta famille si tu en ressent le besoin.» Il essayait de trouver des solutions malgré tout pour sauver son mariage. Mais c'était des solutions à court terme, qui ne dureraient pas une éternité. Il ne se rendait pas vraiment compte que le désir d'enfant de sa femme prenait le pas sur beaucoup de choses et qu'aujourd'hui s'en était trop.
Ils n'étaient même pas encore en train de divorcer qu'ils étaient déjà en train de se détruire mutuellement. Il aurait fallut être aveugle pour ne pas voir la déchirure que cette soirée, cette vie et cette demande de divorce leur infligeait à tous les deux. Si Magda avait déjà craqué, Alex lui était au bord, ne demandant qu'à laisser des larmes couler qu'il ravalait par fierté. Il aurait voulu que cette soirée n'arrive jamais, que ses envies n'arrivent jamais. Qu'ils soient heureux comme au premier jour parce que lui l'était malgré qu'elle ne cesse d'avoir des crises depuis quelque temps. Il avait besoin de laisser retomber la pression. C'était trop dur à supporter pour lui et il n'en avait vraiment pas le coeur. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle soit dans ses bras, qu'elle lui dise d'oublier cette histoire de divorce et qu'ils passent une soirée tranquille tous les deux.«On peut encore la faire cette soirée. Mon amour tu veux que je ne consacre du temps rien qu'à toi et c'est ce que je souhaites faire ce soir et tous les instants ou je suis présent. Je fais mon possible pour être le meilleur des maris quand je suis auprès de toi. Est-ce qu'au moins ce soir ça pourrait suffire ..» Il ne voulait pas partir sur une dispute. Il savait qu'il angoisserait une fois séparer d'elle, qu'il ruminerai sur cette histoire de divorce. Caressant le dos de sa main avec ses pouces, il essayait de lui faire entendre raison, de la calmer et de la convaincre d'oublier tout ce qu'ils ont bien put se balancer. Il ne voulait pas la perdre, pour rien au monde. «Je serais là. Une soirée consacré rien qu'à toi. C'est promis.» A cet instant, il ne sait pas qu'il ne pourra pas tenir sa promesse et que cela ruinerait son mariage définitivement. Se plaçant entre ses jambes, il passa délicatement ses doigts dans la chevelure de Magda, cherchant presque l'autorisation de l'embrasser, pour être certain que la crise était passé.
Il ne comprenait pas ce que je ressentais, j'avais eu beau le menacer du divorce, il reste dans son obstination qu'il ait raison sur tout. Il ne voyait pas le mal qu'il faisait, il n'arrivait pas à se mettre à ma place, de comprendre ce que je peux ressentir et cela commençait à m'agacer. La discussion était stérile, il n'arrivait pas à se remettre en cause et à tenter de me comprendre, de réaliser tout ce que j'ai pu faire pour lui. "J'ai mûri depuis notre première rencontre, comme toi. Mes envies ont changé et je sens que mon horloge biologique tourne, qu'il ne me reste plus que quelques années avant d'avoir ce que je veux, ce qui pourrait me rendre encore plus heureuse. Cet enfant, je le vois comme une preuve de notre amour, quelque chose qui sera là après nous, qui sera le témoin de cette affection que l'on se porte." Mon cœur parlait, mon envie tenace d'enfant parlait aussi. Je devais lui faire comprendre qu'il avait tort de penser qu'aux côtés négatifs. "Je ne sais que trop bien ce que c'est de ne plus avoir son père et ce stress de ne plus voir l'être aimé ne plus franchir la porte de la maison. Mais si on s'arrête à toutes nos peurs, à quoi bon sortir de chez nous ? A quoi bon faire des projets pour ne pas les voir se concrétiser parce que l'on a peur de telle ou telle chose ? C'est nous priver d'un possible bonheur..." Mes yeux trahissaient mon espoir un peu trop grand qu'il comprenne ce que je ressentais. J'avais tellement d'espoir que cette discussion allait se concrétiser sur quelque chose, que je ne m'étais pas énervée pour rien qu'il se bougerait finalement les fesses pour me garder et que je n'aurais pas à signer ces fichus papiers. "Tu me promets qu'on va vraiment le faire ? Que ce ne sont pas des paroles en l'air juste pour me faire plaisir ?" J'avais tellement besoin de le croire sincère, de sentir qu'il ne se fichait pas de moi cette fois.
L'ambiance s'apaisait petit à petit, sans pour autant avoir enlevé les dernières traces de nos tensions. Mais quelque chose s'était cassé, devoir en arriver là était le signe que quelque chose ne pouvait être réparé. Je préférais nier cela que de l'assumer, il était encore trop tôt pour dire que notre mariage n'était plus bon à sauver, encore un peu d'espoir. Je posais mon doigt sur ses lèvres pour qu'il n'aille pas plus loin dans ses paroles, qu'il n'essaye pas de me faire changer d'avis, je devais me montrer forte et ne pas déroger à ma ligne de conduite. "Cela ne sert à rien de parlementer. Tu m'as fait la promesse de me consacrer au moins une soirée la semaine prochaine pour sauver notre mariage, alors prouve le moi que tu tiens à nous deux. Prends le comme une mission à réussir avec succès." Je recherchais dans ses yeux son approbation, qu'il l'acceptait et qu'il espérait encore à un futur qui s'écrirait avec un nous. C'était son dernier espoir pour me garder auprès de lui. "Tu me laisseras choisir le film ? Même si tu le détestes ?" Je voulais effacer ma rage d'avant. J'en avais honte d'avoir agi comme je l'ai fait, avec trop de passions. Ce que je désirais ? Passer cette soirée avec lui, manger ses sushis et le sentir près de moi, prêt à être là et me protéger. Ses mains dans mes cheveux, le sentir près de moi, il n'y a pas meilleur sensation au monde. Le doigt toujours sur ses lèvres, j'en dessinais le contour, comme pour me rappeler leur forme et ne pas l'oublier. Puis, mon doigt laissa place à mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec tendresse, avec amour. J'en avais terriblement besoin de ce baiser, qu'il me prouve cet amour qu'il me clame. Mes mains se posèrent délicatement autours de sa nuque, comme si je voulais le garder avec moi.
Cette conversation était en train de l'agacer, tout comme elle l'avait toujours été. Mais surtout il n'en revenait pas qu'elle ai osé lui demander le divorce. Lui qui pensait avoir toujours tout fait pour devenir un mari exemplaire, voilà qu'il se prenait tout un tas de reproches en pleine tête. Il était dépité, déprimé. Sa vie était en train de voler en éclat et il avait l'impression de ne pas pouvoir faire grand chose pour l'arrêter. Devrait-il aller contre ses principes et lui faire un enfant pour la garder auprès de lui ? Supporterai t-il de partir à nouveau en sachant qu'en plus d'une femme il laisse un enfant à la maison sans pour autant pouvoir être sur d'y revenir. Il ne voulait pas s'infliger cette épreuve et ça elle avait du mal à le comprendre. « As t-on réellement besoin d'un enfant pour se prouver qu'on s'aime ? Doutes tu de moi au point d'avoir besoin d'un enfant pour en avoir la preuve ? »Il ne comprenait pas ce qu'était le besoin pour une femme de devenir mère. Lui avait tiré un trait sur cette idée depuis longtemps, sa vie n'était pas compatible avec une vie de père. Il ne serait plus jamais le même après ça. Il réfléchirait à tout ce qu'il fait sur le terrain de peur de laisser un enfant orphelin de son père.«Mais est-ce que cela suffira Magda ? Cela te contentera quelques années mais tu finiras par ne plus vouloir de ce travail. Et moi je me retrouverai à voir mon enfant avec encore plus d'intermittences parce que cela ne t'auras pas suffit et qu'un jour je passerai cette porte et tu seras partie. » Rien que d'y penser, cela lui brisait le coeur. Magda avait toujours fait partie intégrante de sa vie. Elle était son grand amour, celle qui était la quand il rentrait, celle qui lui préparait de bons petits plats, celle qui était toujours pleine de tendresse et se contentait de le réconforter en gardant le silence quand il revenait d'une mission trop difficile, celle qui égayait sa vie depuis toujours et dont il n'imaginait pas la vie sans elle. Celle qu'il aimait plus que tout et qu'il n'était pas prêt à perdre.«Je te le promet. Après toute cette histoire on part tous les deux. Je poserai toutes mes vacances que j'ai en retard, on devrait pouvoir partir un mois ou deux. » Il avait réellement l'intention de le faire, plus que de faire un enfant en tout cas enfin à ce moment là.
Enfin l'ambiance était redescendu d'un cran. Si bien qu'il était presque sur que cette histoire de divorce n'était que menaces, pour lui faire comprendre qu'elle en avait ras le bol tout simplement. Il en était presque soulagé, mais du coup il ne prenait pas peur plus que cela. Il ne se rendit pas compte que si il ne venait vraiment pas ce soir là s'en serait finit de son mariage. Il ne comprit pas vraiment la gravité de la situation, parce qu'à nouveau elle était la douce et tendre épouse qu'il avait toujours connus. Il lui sourit en guise de réponse plongeant son regard dans le siens. Il se devait de tenir cette promesse, normalement les planques sont plus ou moins calme. Il faudrait qu'il soit maudit pour qu'il se passe quelque chose ce soir là. Il rit alors qu'elle parlait de choisir le film de la soirée.«Choisit le film que tu veux. Surtout si je le déteste. C'est toi soirée après tout.» Il ferma les yeux au contact de ses doigts sur ses lèvres. Cette sensation était toujours agréable et signe d’apaisement pour eux. Cela fait des semaines qu'ils n'ont pas échangés de moment aussi proche après tout elle avait besoin de faire le point. Mais la sensation des lèvres de sa femme qui se posait sur les siennes, il ne pouvait avoir meilleur douceur. L'entourant de ses bras, il prolongea le baiser qu'elle lui offrait. Descendant ses mains au niveau de ses hanches pour la rapprocher un peu plus de lui et sentir son corps tout en entier comme pour s'assurer de sa présence. «Je t'aime Magda Harrigton.» Murmura t-il entre deux baisers, intenses. Il avait l'impression qu'il n'avait pas goûté à ses lèvres depuis des lustres et s'était juré de ne plus jamais avoir cette sensation là. Il devait prendre les choses en main et sauver ce foutu mariage.
Ses mots étaient durs à entendre et à digérer. Il ne comprenait donc pas mon envie, il faisait passer ses idées avant les miennes sans même tenter d'y réfléchir. A quoi bon continuer à argumenter s'il reste sourd à ce que je lui dis. J'avais décidé de me taire pour ne pas envenimer la situation qui était déjà tendue et profiter du peu de temps qui me restait avec mon époux. Mon cœur se serrait, avec tout ce qu'il venait de dire, j'avais l'impression qu'une énorme porte se refermait devant moi. Il ne serait pas capable de me donner ce que je désirais plus que tout au monde. J'allais devoir faire une croix sur le fait d'avoir un enfant avec lui, de concrétiser notre amour. Encore un rêve à sacrifier pour lui. Il y a des choses où je pouvais faire une croix, mais pas sur celle-là et malheureusement, il n'arrivait pas à le comprendre. « Je ne doute ni de toi ni de notre amour, mais cet enfant... pourrait le renforcer.. Mais je vois que tu n'as pas la même vision que moi sur cela, donc autant arrêter d'en parler pour ne pas gâcher la soirée... Et c'est quoi cette façon de me voir comme une gamine capricieuse ? Bref, arrêtons d'en parler parce que tu as déjà pris la décision pour nous deux... » Je n'osais plus le regarder en face, il venait de briser mon dernier espoir. Il pensait que les vacances allait tout effacer, comme si cela effacerait mon envie d'avoir un enfant. Mais je devais faire bonne figure, lui montrer que j'appréciais ces propositions d'efforts car rien n'était encore fait. Il pourrait très bien ne pas venir la semaine prochaine, me servir l'excuse du problème avec le témoin et s'en sortir indemne comme les dernières fois, sauf que là non. Lui seul a le futur de notre mariage entre les mains. « On verra ça en temps voulu. Honore déjà ta promesse de m'octroyer une soirée la semaine prochaine et on reparlera de ses vacances. » Je devenais plus sceptique à force qu'il me répondait et qu'il me promettait des choses bien trop belles pour être vraie ou ne me laissait pas le choix de le convaincre.
Je me laissais emporter dans ses bras, être le plus proche de lui, le sentir contre moi était une maigre consolation face à tous les reproches que j'avais contre lui. Mais sur le moment présent, cela me suffisait. Je me cachais dans ses bras, comme pour me protéger de la tempête qui venait de déferler sur nous. « J'ai vraiment très envie de regarder une nouvelle fois Jurassic Park. Le premier film parce que les autres ne sont pas terribles. » J'aurais pu lui sortir le pire des films à l'eau de rose pour me venger, mais non. Je ne voulais pas d'une situation qui pourrait être similaire à la notre. Il fallait quelque chose où le cerveau n'a pas besoin de fonctionner, juste se changer les idées et tenter de passer une bonne soirée. J'avais besoin de ce baiser, qu'il me prouve qu'il m'aimait, qu'il y avait une infime chance pour qu'il m'écoute réellement parce qu'il ne voulait que mon bonheur. Après tout ce qu'il a fait pour moi, son comportement avec moi et le fait qu'il subissait mon comportement horrible sans rien dire, prouvait que je ne pouvais pas douter de son amour. Et malgré mes allures de tyran et mes reproches incessants envers lui, il ne devait pas douter de mon amour, même si celui-ci commençait à attendre ses limites. Non pas que je l'aime moins qu'avant, mais les promesses qu'ils ne tient plus et le fait qu'il ne s'ouvre pas à une discussion pour certains projets me freinent, je n'arrive pas à avoir la même fougue qu'avant. C'est pour cela que l'idée du divorce a pointé son nez, un moyen de le confronter à ce qui ne va pas et le forcer à m'écouter et le faire réagir.
Cependant, il avait réussi à m'apaiser en partie pour ce soir, je ne voulais plus en discuter et profiter de ce moment de répit avant son départ. "Je t'aime plus que tout Alexander Harrigton." Je lui offris un dernier baiser avant de me reculer de son étreinte. "Va mettre le film en route. Je m'occupe de ramener les sushis et à boire. Oh et n'oublie pas la couverte pour que je puisse me poser sur toi." Une tradition lorsqu'on regardait la télévision ensemble, enfin je lui ai imposé le fait que je m'enroule dans une couverture et que je me love dans ses bras. Il se mettait de temps en temps dans la couverture, ce qui amenait à quelques dérapages dans la soirée. Le bon vieux temps où tout allait bien entre nous. "Prêt ? J'espère que tu as faim parce que j'ai prévu beaucoup" J'avais mis les sushis sur un plateau avec les sauces et les baguettes, une belle présentation pour notre dernière soirée ensemble avant un moment.
Alex était vraiment le genre de type maladroit dans ses paroles. En fait c'était un mec tout simplement, il ne se rendait pas forcément compte de la gravité de la situation et de la dureté que pouvait avoir ses mots sur sa femme. Lui ne voyait pas le mal, il cherchait simplement à comprendre et à être sur que son mariage n'irait pas quand-même droit dans le mur si il acceptait de lui faire cet enfant, bien qu'il devait y réfléchir. C'était un homme trop honnête pour mesurer le poids de ses mots, il se contentait de dire ce qui lui passait par la tête, ses interrogations, ses doutes. Il ne croyait pas non plus que cette histoire de divorce était sérieuse. Il pensait qu'il s'agissait simplement d'une mauvaise passe. Que Magda voulait lui faire peur et jusqu'ici il avait raison. Cependant, peut-être que par le futur, ce ne serait pas que des menaces et ça il n'en avait pas conscience. « Attends je vois pas ce que j'ai dis de mal. J'ai le droit de me poser certaines questions. Tu me dis que tu m'aimes mais tu veux divorcer. Comme si un enfant pouvait tout arranger. Avoue que j'ai de quoi me demander si cela va suffire Magda ..»S'il ne l'avait pas encore vus, il pouvait désormais constater que leur discussion ne ferait qu’enchérir s'il ne s'arrêtait pas là. Pourtant il n'était pas du genre à faire du mal loin de là. Alexander était le genre d'homme à vouloir toujours le meilleur pour sa femme, à se surpasser, du moins quand il était disponible. Il n'avait jamais fauté, son seul défaut était de trop travailler et de ne pas vouloir d'enfant et il était loin de ce douté que ces deux défauts allaient lui coûter son mariage. Pour lui tout ce qui importait était le fait qu'ils s'aiment et ça devrait suffire à tout surpasser. Ce qui n'est visiblement pas le cas. A présent, elle était à nouveau froide avec lui. Il ne se rendait même pas compte à quel point sa promesse était absurde. Jamais Interpol ne le laisserait partir deux mois et elle le savait. Lui le voulait vraiment pourtant. Son agence lui devait bien ça après tout ce qu'il a donné pour son travail. Il aquiessa donc à sa remarque sans rien ajouté de plus. Il ne voulait pas surenchérir sur cette dispute qui n'en finissait plus.
La tempête étant passé, il s'octroyer désormais un peu de tendresse. Pour se rassurer. Il en avait clairement besoin. Entendre Magda parler de divorce l'avait sérieusement secoué. Lui était un Anglais, un pur. Il ne supporterai pas l'idée d'un divorce, pas avec toutes ces convictions et d'ailleurs le surmonter sera terrible pour lui.«Ça va, tu aurais put me réclamer pire.» Oui parce que les Jurassic Park ils les aimait bien mine de rien. Pour lui le plus dur était passé. Il faisait presque comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu mais ce n'était qu'apparence parce qu'elle lui trottait bel et bien dans la tête. Lui aimait toujours sa femme comme au premier jour et ne se voyait pas finir sa vie sans elle. Elle serait celle qui serait à ses côtés jusqu'à la fin. Qui l'accompagnerait dans son dernier souffle. Celle avec qui il aurait des disputes comme dans ces scènes de ménages que l'on peut voir à la télé, mais qu'il aimera toujours aussi profondément sinon plus tout au long de sa vie. En bref, il ne voulait pas croire qu'un jour il ne pourrait même plus passer sa propre porte. Alors même si cette histoire de divorce l'avait meurtrie au plus haut point, il voulait dors et déjà passer à autre chose et ce baiser l'y avait grandement aider. Si bien que quand elle rompit celui-ci pour mettre en place le diner, il eu l'impression de ne pas en avoir assez. A vrai dire, il y a des mois qu'ils n'avaient pas échangé un pareil moment d'amour. En fait, ils ne partageaient plus grand choses ces temps-ci, même plus leur lit. «Bien madame.» Répondit-il d'un ton tout à fait ironique accompagné d'un sourire.
La laissant passer, il prit tout de même le temps d'aller chercher le balais pour ramasser toutes les assiettes que sa femme avait lancé à travers la pièce et qu'il avait évité de justesse. Les mettant à la poubelle, il rangea le balais avant de se diriger vers le salon et d'aller chercher le dvd. Ouvrant le clic-clac il en sortit le plaid qui lui servait de couvertures ces derniers temps. Il le posa sur le canapé et alluma la télé attendant bien sagement que Magda arrive avec leur plat. Il sourit en voyant la présentation. «J'ai pas eu le temps de manger ce midi alors je meurs de faim.» Il sourit et lança le film avant de commencer à manger. Le repas se fit dans le silence puisqu'ils étaient occupés à manger tout en regardant le film. Même s'ils l'avaient vus des milliers de fois, celui-ci était désormais comme un refuge pour que l'un comme l'autre puisse voguer à leurs pensées. La soirée n'avait pas été simple. L'estomac désormais bien rempli, Alex se laissa aller contre le dossier du canapé avant d'attraper le plaid et de le déplier.«Viens.» Murmura t-il à l'intention de sa femme tout en laissant la place pour qu'elle vienne se lover contre lui. Comme à son habitude, il était un mari tendre et affectueux. Il n'avait plus envie de se prendre la tête, juste profiter du moment. Un moment qu'il espérait de réconciliation sans pour autant avoir les idées mal placées. Tout ce qu'il souhaitait c'était que sa vie reste comme elle est.
Je ne préférais pas surenchérir sinon la soirée serait foutue et le reste de la vaisselle y serait passé. Il ne voulait rien savoir et tenter de lui faire entendre raison ou simplement qu'il m'écoute réellement, relevait de la pure fiction. Il ne voulait pas voir plus loin que ses opinions, tant pis, il ne se rend pas compte qu'il me perd petit à petit. Mais je préfère tout mettre de côté pour ce soir et profiter de lui avant qu'il ne parte pour une durée indéterminée. "Stop Alex... Arrêtons la discussion pour ce soir, il y a déjà eu pas mal de casse comme ça." Je ne pouvais plus entendre ses paroles, bafouant tout l'amour que je lui portais. Comment pouvait-il penser que je doutais de mes sentiments à tel point que je lui réclamais un enfant ? Cela me faisait mal d'entendre tout ce qu'il venait de déverser. Je devais y faire abstraction pour tenter de passer une bonne soirée.
"J'en ai pris pour un régiment alors fais toi plaisir" J'avais surtout pensé à mon estomac qui criait famine depuis le début de l'après-midi. Cependant, j'allais lui laisser une petite partie de ce que je pensais prendre pour moi. Il le faisait souvent, de ne pas manger le midi. Chose que je soulignais à chaque fois et je le pressais de prendre un temps pour manger, même si ce n'est que 5 minutes. Pour l'inciter à ne pas sauter le repas du midi, je lui disais qu'il pouvait se faire repérer à cause des gargouillis de son estomac qui atteignaient un niveau sonore au delà du normal, ce qui me faisait rire à chaque fois. Bien que je venais de lui déverser toute ma haine, je ne pouvais pas lui résister quand il me proposa de venir contre lui. C'est bien cela le problème, je l'aimais tellement que je n'arrivais pas à tenir mes volontés longtemps. Sauf que pour la menace du divorce était réelle et il ne s'en rendait pas encore compte. Cependant, je me blottis dans ses bras, dans cette chaleur familière et rassurante. J'aimais être dans ses bras, me savoir aimé par celui qui avait bien voulu m'épouser il y a 10 ans. Mes bras venaient se coller à lui, comme pour l'avoir au plus près de moi. Il était mon tout, me complétait et savait comment me calmer. Sauf que depuis un certain temps, plus rien ne se passait comme avant. Une fracture s'était créée entre nous deux, nos envies avaient pris un chemin différent et c'était ce qu'il coinçait. Soit on travaillait sur cela et on reprend de plus belle cette histoire qui s'écrit depuis près de dix ans, soit on en écrit la fin. Ce n'est pas seulement à lui de décider de la fin de notre histoire, c'est à moi aussi d'y prendre part et de tout faire pour continuer à l'écrire.
Le film fini, je restais dans ses bras, ne voulant pas briser ce moment d'intimité entre nous. "Si on restait encore un peu ici ? Je sais que tu dois partir tôt demain, mais je veux profiter de toi au maximum" Mes grands yeux de biche pour qu'il accepte et me revoilà lover dans ses bras comme un animal sans défense. Mes doigts jouaient sur ses avant-bras, faire des allers-retours avec le bout de mes doigts, doucement, tendrement. Je me réappropriais son corps, pour ne pas l'oublier, pour le sentir auprès de moi quand il ne sera plus là.
Un mec, qui ne comprenait pas l'appel au secours qu'était en train de lui faire sa femme et qui ne comprenait pas que la menace était sérieuse, que son mariage pouvait à tout moment partir en fumée. Pour lui, c'était absolument inconcevable. Il ne voyait pas ou était le mal pourtant, il voyait qu'elle prenait mal ce qu'il était en train de lui dire, juste, il ne le comprenait pas. Pourtant, la voir souffrir ainsi lui faisait mal également. Il aimait Magda plus que tout et c'était difficile pour lui de se dire qu'il était la cause de son mal être alors qu'il à toujours tout fait pour être un mari parfait. «Ok, ok. » Répondit-il t-il simplement quand elle lui demanda d'arrêter les frais immédiatement. La il remarquait qu'elle souffrait en tout cas. Il n'aimait pas être la cause de son chagrin et voudrait tellement améliorer la situation. Il se devait d'être présent la semaine prochaine, il le comprenait ça aussi. Sauver son mariage devrait être sa priorité désormais, mais il sait aussi qu'il ne peut pas décider de tout. Il dépend d'Interpol. Son mariage dépend d'Interpol. Pourvus que tout se passe bien ..
Il acquiesça de la tête quand elle lui dit de se faire plaisir avec la nourriture. Alex était un estomac sur pattes alors quand il ne mangeait pas à son travail c'est que vraiment, il y avait quelque chose d'important. Et en effet la journée n'avait pas été de tout repos. Cette femme qui avait débarqué en annonçant qu'elle avait des infos sur cet énorme Cartel avait retourné tout Interpol. En plus, il avait passé un moment dans le bureau de son chef à essayer de le dissuader de l'envoyer lui pour cette couverture. Il savait que cette décision allait faire des dégâts chez lui, même s'il n'avait pas imaginé qu'ils seraient aussi importants. Regardant le film en silence, en mangeant, il avait même fait une place à Magda contre lui. Le regard plongé dans le film n'était qu'une facette, en fait il était en train de cogiter terriblement. Sa demande de divorce avait fait des ravages et il avait du mal à s'en remettre. Désormais il commençait à avoir peur. C'est Magda qui le sortit de ses pensées, réclamant de passer plus de temps avec lui.«Pourquoi ai-je l'impression que tu es en train de me dire adieu Magda .. ? » Il avait ce foutu pressentiment que cette soirée allait être leur dernière. Et il ne pouvait pas supporter cette idée. Il était à la fois songeur et triste, mais profitait des caresses qu'était en train de lui faire sa femme. La serrant un peu plus contre lui, comme si il avait peur qu'elle s'en aille là tout de suite, il passa sa main dans les cheveux de Magda, observant se visage sous toutes ses coutures, au cas ou elle le laisserait, il ne voudrait oublier aucun détail. «Je voudrais que cette nuit ne s'arrête jamais. » Dit-il avant de poser ses lèvres sur son front, fermant les yeux au contact de sa peau contre sa bouche. Le chagrin l'envahissait autant que la douleur et il n'arrivait pas à se faire à l'idée que cette soirée était peut-être la dernière. Elle ne pouvait pas, pas en démontrant qu'ils étaient autant dépendant l'un de l'autre que ça. Il ne voulait plus réfléchir, cela lui faisait trop mal et pourtant, il ne pouvait s'en empêcher. Passant le bout de ses doigts dans le dos de son épouse avec une douceur infinie, il tentait de chasser ses pensées les plus sombres et voulu les faire taire définitivement en venant celer ses lèvres à celles de Magda, cherchant du réconfort, il était le mari sur le point de perdre sa femme.
J'appréciais ce moment dans les moindres détails. J'aimais sentir son odeur, sentir son corps contre le mien, le savoir présent pour moi et non loin à risquer sa vie pour des personnes qui n'en valent pas forcément le coup. A chaque début de planque, je ne dormais pas pendant quelques jours, de peur de recevoir la fameuse visite qui lui briserait sa vie. Mais ça, je n'ai jamais osé lui avouer, c'était mon secret. De toute façon, lui dire n'aurait rien changé à la situation. Il n'aurait pas ralenti pour autant la fréquence de ses missions ou m'aurait rassuré sur ce qu'il faisait. Il se serait comporté comme d'habitude, me laissant dans le flou complet, sans rien faire pour me rassurer.
Je le regardais, ne comprenant pas pourquoi il me disait ça. Vraiment, un adieu ? Si cela était vraiment le cas, jamais je ne serais dans ses bras à tenter de le garder désespérément contre moi. "Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qu'il te fait dire cela ?" Je me suis relevée, mise sur mes genoux et je pris sa tête dans mes mains pour que je puisse le regarder dans les yeux. "Alexander... Ok je n'en peux plus de certaines choses, ma patience commence à atteindre ses limites, mais tu dois être sûr d'une chose. Je t'aime et cela n'a pas changé depuis dix ans. Tu es celui qui m'a fait découvrir le sens d'aimer et d'être aimé. Je n'aurais jamais cru autant aimer quelqu'un. Tu es mon mari, mon meilleur ami, mon amant, mon âme sœur. Je sais que notre dispute est contradictoire avec ce que je viens te dire, mais s'il te plait, crois moi quand je te dis que je t'aime plus que je m'aime. Je ne veux pas te perdre, je veux vieillir à tes côtés, te voir tout friper et râler sur le livreur de journaux qui jette le journal trop loin du porche. Tout cela, je le désire réellement." Une larme coulait sur ma joue droite. Dans les mots que je venais de lui dire, j'y avais tout mon amour, toute ma force, toute mon âme pour qu'il ne puisse pas en douter une seconde de plus. Je ne voulais plus qu'il doute, lui donner cette force, cette envie de m'octroyer cette fichue soirée, de sauver notre couple à la dérive.
"Moi aussi..." dis-je dans un chuchotement. Je voulais que le temps s'arrête, qu'il nous laisse ce répit de douceur, qu'il coud nos blessures et qu'il répare cette relation bancale. Je lui rendis son baiser, espérant le faire durer une éternité. Je me plongeais de nouveau dans ses bras, ne voulant pas le laisser s'en aller encore une fois. Il pourrait se faire porter malade, inventer un bobard pour que l'on puisse rester ensemble et retrouver cette complicité qui nous caractérisait. A ce moment-là, je ne savais pas que c'était nos derniers moments de tendresse, qu'il n'allait pas tenir sa promesse. Mais ça, j'allais le découvrir plus tard.
"Promets moi que tu seras là la semaine prochaine et que l'on pourra oublier ce début de soirée." J'avais besoin de l'entendre, de me rassurer et de m'assurer qu'il tenait à nous et qu'on passait simplement une mauvaise passe, que ça n'allait pas durer plus longtemps.
Alex avait un mauvais pressentiment. Même si il ne la croyait pas capable d'aller jusqu'au divorce, persuadé de l'amour qu'elle lui porte et réciproquement d'ailleurs, il avait le sentiment que rien de bon ne sortirait de cet après soirée. Qu'une fois qu'il aurait franchit le seuil de cette maison, plus rien ne serait comme avant. Alors oui il pouvait parler, mais quand il s'agit de ses propres états d'âmes et de sa souffrance, il en est incapable. Il est du genre à se refermer comme une huitre. Alexander s'exprimait beaucoup par la regard dans ces moments là. Autant il pouvait être assez enfermé, autant un simple regard suffisait à ce que sa femme lise en lui comme dans un livre ouvert, ce qui avait le dons de l'agacer d'ailleurs.
Alors voilà, ce soir il avait envie que ce soit différent. Il avait envie de parler de tout ça, de la peur qu'il avait de la perdre. Mais si il avait lancé le sujet il était difficile pour lui de continuer. Il avait peur de perdre sa femme et lui en parler lui faisait trop de mal.«Je sais pas. J'ai un mauvais pressentiment. » Baissant le regard, ne voulant pas affronter le siens, Magda ne le laissa cependant pas s'en tirer à si bon compte. Se mettant sur ses genoux et tenant sa tête entre ses mains, il se retrouva forcé d'affronter le regard de sa femme qui même si elle alertait Alexander de toutes ses forces, lui expliquait tout l'amour qu'elle lui portait. Mais tout ça il le savait déjà, alors pourquoi lui avoir parler de ce fichu divorce ? Cette idée lui brisait littéralement le coeur et il n'arrivait pas à se l’ôter de la tête. Il tentait tout de même de détourner le regard de temps à autre pour cacher sa souffrance, mais elle insistait toujours plus pour qu'il la regarde. Et puis, il vit qu'elle souffrait tout autant que lui. Une larme coulant le long de sa joue. Cette image lui brisa presque plus le coeur que toute cette histoire de divorce. Il rit cependant quand elle évoqua le fait de le voir devenir tout fripé, cette image était assez glauque même pour lui. « Moi aussi j'ai envie de tout ça et tu le sais. Je n'ai jamais cessé de t'aimer.» Passant son pouce sur la joue de sa femme, il voulait effacer ses larmes bien qu'elles coulent presque pour deux. Les grandes tirades ce n'était pas vraiment son truc, mais dire qu'il aime sa femme et le montrer ça il sait faire. En tout cas quand il est présent. Et pourtant, ils n'avaient pas échangés de tels moments depuis des mois. Ils faisaient même chambre à part désormais et il en souffrait énormément. Il était comme tous ces mecs qu'on doit mettre devant le fait accompli pour qu'il réagisse.
Pas pour autant rassuré, il se laissa aller à échanger ce baiser avec Magda qu'il espérait plus être un signe de réconciliation que d'un adieu. Il ne pouvait pas croire qu'elle le laisserai, pas après tout ce qu'elle venait de lui dire et tout ce que lui à réussit à dire, ce qui en soit est déjà un véritable miracle. Ce n'était pas possible dans sa tête que leur histoire s'arrête alors qu'ils s'aiment encore comme au premier jour si ce n'est plus encore. Il mit tout son amour dans ce tendre baiser sans savoir que celui-ci serait un des derniers, malheureusement le sujet de la semaine prochaine revenait sur le tapis. Encore une fois, il voulait promettre, il ne le pouvais pas. Se redressant et prenant le visage de sa femme entre ses mains il lui répondit: «Je vais faire tout ce que je peux Magda. » En fait, il ne voulait pas lui faire une promesse qu'il ne pourrait peut-être pas tenir, pas une de plus. Cependant il ne voulait pas non plus d'une nouvelle dispute, il ne voulait pas relancer le sujet, il était las de tout ça. Il serra alors sa femme tout contre lui, nichant sa tête par dessus son épaule, s'enivrant de toutes ses odeurs comme si c'était la dernière fois. Il embrassa alors son cou tendrement, à plusieurs reprises, enfouissant à nouveau ses états d'âmes avec lui.
"Tu ne dois pas douter de moi. C'est juste qu'en ce moment... je ressens un ras-le-bol général, mais cela ne change en rien mes sentiments envers toi. N'aie pas peur, je t'aiderais aussi à sauver notre couple et.. ne pas aller jusqu'au divorce, je te le promets." Je sentais qu'il était dans ses pensées, que quelque chose le tracassait. Depuis que je lui avais balancé la demande de divorce, son visage avait pris une autre expression, voilà peut être ce qu'il l'avait chamboulé. Il était tellement sûr de notre couple, comme si mon amour envers lui était acquis et n'avait plus besoin d'être entretenu, que le divorce était impensable. Mais si, je suis arrivée au point de non retour, il fallait que ça change, je ne pouvais continuer ainsi.
Cette soirée prenait un ton différent que je ne le voulais. Un sentiment bizarre faisait doucement sa place, laissant un goût amer comme si nous étions en train de vivre nos derniers moments d'intimité et d'amour, comme s'il n'y aurait plus d'après. Il était impossible que j'y adhère une seule seconde à cette pensée morose. Je devais lui montrer que je voulais croire à la longévité de notre couple, à nous, même s'il ne veut pas me donner ce qui me rendrait heureuse. Je le laissais faire, enfouir sa tête dans le creux de mon cou. Nous avons besoin tous les deux de ses retrouvailles, de retrouver le corps de l'autre et de se promettre cet amour qui nous unit depuis une décennie. "Je te crois Alexander." Il fallait que j'arrête de remettre cela sur le tapis, faire comme si nous ne nous sommes pas disputés sur le sujet et passer ces dernières ensembles comme si rien ne s'était passé pendant des mois. Je posais ma main dans ses cheveux, je jouais avec pour le sentir près de moi, être en communion avec lui. "Oublions tout ça pour la soirée et concentrons-nous sur nous. C'est tout ce que je veux pour l'instant." Je continuais à caresser son avant-bras, savourer la douceur de sa peau et son odeur. Je ne voulais pas qu'il parte demain matin, cependant, je n'ai pas le choix que de le laisser s'en aller à un endroit que je ne connaissais pas et avec une personne dont je ne sais absolument rien.
Je ne désirais pas bouger, je pourrais passer toute la nuit sur ce canapé, lové dans ses bras et ne pas dormir. Profiter des derniers instants calmes avant la tempête qui allait s'abattre sur nous. Il était empreint d'une certaine mélancolie, comme si nous vivions nos derniers instants d'amour alors que l'on pouvait en vivre pleins d'autres, s'il tient sa promesse.
Alex avait sourit et avait eu espoir de sauver son mariage puisqu'elle s'engageait elle aussi à se battre pour ça. Mais elle ne devait pas être la seule à le faire et c'est ce qu'Alex n'avait pas encore totalement comprit. C'est ce qui amènera à la perte de sa femme sans qu'il ne puisse plus rien y faire. Ce n'est pas comme si elle ne l'avait pas mise en garde, mais il s'était entêté et n'avait rien voulu savoir. Pour ce soir, il voulait la retrouvé, elle sa femme, son amour, celle qui avait été tout pour lui et qu'il à laissé petit à petit s'éloigner de lui sans s'en rendre compte. Lui-même était différent de l'homme qu'il était. Meurtrie par son travail, il ne savait presque plus comment sourire, ses blagues se faisaient rares et même si il était dévoué à sa femme chaque jours qu'il puisse passer à ses côtés, ça ne suffisait peut-être plus.
Blottis contre sa femme, il profitait de ce moment d’accalmie. Les disputes il n'en pouvait plus. Ce poids sur sa poitrine quand il crut qu'elle lui demandait le divorce il ne voulait plus jamais le ressentir. Il voulait simplement profiter de cette soirée qu'ils avaient tous les deux avant de devoir repartir faire son devoir. Son devoir. A quel moment à t-il décidé que ça devait passer avant son mariage ? Depuis quand prenait-il le risque que cela détruise tout ce qu'ils avaient construit ensemble au profit des criminels. Je crois qu'il en a toujours été ainsi, seulement aujourd'hui, Magda ne le supporte plus. Elle à besoin de plus. Elle a besoin qu'il soit là 12 mois de l'année même si les horaires sont compliqués. Mais pas de vivre à mi-temps avec l'homme qu'elle aime. Et pourtant, il aimerait bien lui offrir ce qu'elle demande. Plus de présence, une vie de famille. Bien sur qu'il aimerait avoir des enfants, mais il le sait, il ne pourrait plus risquer sa vie comme avant s'il savait qu'un fils ou une fille l'attendait à la maison. «Ockay, toi et moi. C'est tout ce qui compte ce soir.» Passant une main délicate dans ses cheveux, il s'empara de ses lèvres, douces, tendres. L'entourant de ses bras protecteurs comme il à toujours sus le faire, il n'avait plus envie de s'en séparer, il avait simplement envie de profiter. S'il le fallait, il dormirait ici ce soir, du moment qu'elle dormait avec lui, plus rien n'avait d'importance, il avait passé trop de nuits seul, ne voulant plus de lui dans son lit depuis quelques temps.
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Sujet: Life's broken [ Flashback pv Magda] 
