all i want is her back in my arms. ft. jon. (flashback)

le monde s'écroule, son myocarde coule. les mains tremblantes sur le volant, il conduit à vive allure, la respiration rapide, brisée par toutes ces blessures. ses pensées ravagées, son âme déchirée, il vole aussi vite que le vent le lui permet. ce coup de téléphone qui assomme son esprit, déjà bien trop endolori. comme une balle en pleine poitrine, un poison qui s'installe et prend racine. " lya est morte. " ces mots qui le blessent, qui ne font qu'accentuer sa détresse. alors il roule, jesse, anéanti. se pressant pour rejoindre son ami. jon, qui se meurt sur les grains de sable de cette plage maudite. les yeux rouges, d'avoir trop pleuré. le cœur lourd, de n'avoir pas su la protéger. lya, la petite sœur qu'il n'a jamais eu. lya, cet être rayonnant pour qui il aurait pu décrocher la lune. lya, la voix angélique qui masquait sa tristesse, qui lui redonnait le sourire avec toutes ses promesses. " tes paroles sont magnifiques. tu joues divinement bien, je suis sûre que le groupe aura du succès. " alors que lui même n'y croyait plus, alors que toutes les difficultés semblaient insurmontables, elle fut cette lueur d'espoir alimentant son ambition. cette étoile, première fan de ses chansons. non, il ne pouvait pas y croire. pas elle. pas maintenant. pas comme ça. jesse, il ne comprend plus rien. c'est bien trop douloureux. ça fait trop mal. sensation de vide intérieur. sans le vouloir, les souvenirs réapparaissent. les souvenirs dans les moindres détails. ces foutus détails qui transpercent son cœur à nouveau. jesse, mutilé à coup de couteau, comme un enragé. ses rêves, saignés jusqu'à la dernière goutte de sang dont il disposait. " putain ! " hurle-t-il, une fois arrivé sur les lieux de sa triste destinée. le squelette de jon qui repose sur la plage dorée, habituellement merveilleuse, lorsque le soleil se levait. mais ce matin, les rayons qui transperçaient le ciel lui donnaient envie de pleurer. jesse, la mâchoire crispée. jesse, l'appréhension qui l'immobilisait. il regardait jon, de loin, son corps à la dérive. d'un pas hésitant, il le rejoignait lentement, le cœur suffocant. " dis-moi qu'c'est pas vrai. " gronde-t-il, tandis qu'il s'approche de cette statue de marbre. jon, silencieux, jon, l'espérance montée vers les cieux. " c'est un putain de mensonge jon. t'étais avec elle. ici. hier soir. " murmure-t-il, la voix brisée, le myocarde explosé. jesse, il ne comprend pas. il ne veut pas comprendre. sa main qui s'agite, qui balaie ses cheveux, avant de venir relever le corps imposant de son ami, empoignant son col pour tenter de le faire réagir. " tu mens, pas vrai ?? " cris qui résonnent jusqu'à son âme meurtrie. son visage près du sien, le souffle haletant, tandis que les larmes brûlent son palpitant.

@Jon Marx

jesse subissait le réveil le plus douloureux. le plus laborieux, qu'il ai connu de toutes ses nuits d'insomnies. la nouvelle qui claque dans l'air. abominable, insurmontable. il sait qu'il ne la reverra plus jamais, elle, la douceur qui berçait son corps agité. il tremble, il se lamente. les larmes prêtes à surgir à la moindre parole, son cœur qui rugit, rien qui ne le console. il n'entendra plus sa voix mélodieuse, à jamais étouffée par cette mer capricieuse. jesse, l'esprit qui divague, qui ne parvient à se calmer, ni à se raisonner. il en veut à la terre entière, il aimerait tant revenir en arrière. prêt à vendre son âme au diable, si seulement il pouvait changer l'impensable. être là pour la protéger, afin éviter ce drame qui lui avait arrachée. lya, cette entité céleste qui le tempérait. cette délicatesse, qui soignait son être malmené. il marche sur la plage, les grains de sable qui se retournent dans son sillage. elle lui manque déjà, elle, et tous ses souvenirs éternels. il l'imagine la veille, dansant sur les dunes dorées. admirant le crépuscule, profitant de la vie tant qu’elle le pouvait. ces pensées qui le torturent, le déchirant plus fort qu'une morsure. la plaie à vif, qui saigne comme jamais. son âme qui brûle, incapable d'être soignée. jesse, les secondes qui paraissent une éternité, tandis qu'il s'avance vers sa silhouette brisée. son corps agenouillé, les yeux gonflés d'avoir trop pleuré. malgré la compassion qu'il éprouve pour son ami, il ne peut se résigner à le laisser s'en tirer. lui, censé la protéger. lui, qui n'avait pas su la garder. " il s'est passé quoi putain ? " hurle-t-il, la brûlure de leur contact accentuant la douleur de l'impact. sa peau contre la sienne, son regard sombre sondant ses prunelles azuréennes. " t'as trop bu ou quoi ? t'as pris de la drogue ?... qu'est-ce qui a bien pu lui arriver pour que tu sois pas foutu d'la surveiller ? " gronde-t-il avec ardeur, remuant ce couteau qui lui crevait le cœur. jesse, il voulait comprendre. récolter toutes les informations qui lui permettraient d'assimiler la situation. alors il ne faiblit pas, secouant son ami, haussant le ton, crachant ses mots avec mépris. " qui lui a fait du mal ? dis-le moi que j'le crève sur le champ. " crie-t-il, tel un forcené. il était comme une bête sauvage, incapable d'être domptée. jesse, possédé. le corps tremblant, qui menaçait de céder. la patience, qu'il ne parvenait plus à trouver. il n'arrivait plus à se raisonner, il perdait pied. balayant toutes ses croyances, effacées par la souffrance. ses doigts puissants agrippaient fermement son encolure, la douleur perdurant, au creux de ses blessures.

les mots arrivent jusqu'à ses oreilles, mais il refuse de les assimiler. toutes les excuses, les prétextes, n'auraient pas servis à calmer son âme déchirée. même le regard de jon, noyé dans le chagrin, ne pouvait apaiser cette souffrance qui s'était infiltrée. dans son sang, dans son cœur, dans sa tête. l'envie de tout arrêter. d'abandonner tous ses projets. d'abandonner sa vie, puisqu'elle était brisée. leurs pupilles décimées qui se bousculent, qui se scrutent dans un mélange de haine et de tristesse. ses mains qui ne parviennent plus à relâcher son encolure. ses gestes qu'il ne peut plus contrôler avec justesse. l'envie de resserrer sa prise, de lui faire du mal pour chasser cette douleur maladive. " et j'aurais dû être là, quand je vois le résultat... " crache-il avec mépris, tandis que jon lui agrippait fermement les épaules pour le raisonner. mais jesse, il n'entend rien. ça glisse sur lui, comme toutes ces larmes de sang qui coulent sur son cœur. il serre les poings, et le dévisage, comme s'il avait le pouvoir de le détruire en un seul regard. le fauve, il ne veut plus parler. les sourcils froncés, l'air mauvais, sa mâchoire se déforme pour laisser place à un visage féroce. ses doigts, possédés par l'envie de réaliser un acte atroce. il soupire, sous les aveux de son ami. son corps tremble, lorsqu'il apprend comment la belle a perdu la vie. " elle est partie fâchée ? et... du coup elle s'est baignée toute seule ? " articule-t-il avec difficulté, se prenant une claque, à chaque fois qu'un mot s'échappait de ses lippes abîmées. puis jon le relâche finalement, après avoir dit toute la vérité. après avoir marché sur son corps déchiqueté. toutes ces paroles qui sonnent en lui comme un mauvais rêve. lui, qui donnerait tout pour la faire revenir des ténèbres. lya, le soleil qui lui avait fait prendre conscience que la vie était belle. lya, qui s'éclipsait telle une voleuse dans cette mer ombrageuse. " t'aurais jamais dû la laisser jon. tu sais comment elle est. et tu sais qu'c'est toi qui a merdé... " les mots qui blessent et qui veulent accentuer ses faiblesses. jesse, qui ne veut pas épargner cet homme ayant contribué à son extinction. jesse, les tremblements d'un corps dérangé qui ne demande qu'à finir en explosion. il ne sait plus ce qui est bien, ce qui est mal. incapable de trouver un juste milieu. incapable de réagir calmement, de réfléchir avant de reprendre ses propos déchirants. " c'est toi qui aurait dû mourir putain. c'est toi qui aurait dû te noyer... " gronde-t-il en attrapant sa tête entre ses mains, ne comptant aucunement épargner celui qui était responsable de son départ soudain. il soupire quelques secondes, souffle, pour tenter de chasser le démon. mais jesse, il n'y parvient pas. il perd la raison, submergé par l'émotion. par cette injustice qui lui revenait en pleine face. par cette image d'elle, qui se débattait dans une mer de glace. " j'ai même pas pu la revoir. ni lui dire au revoir. tu crois vraiment que quand j'regarderai ton visage, j'aurais pas envie d'te détruire ? " dit-il en plissant les yeux, tentant d'émettre de la distance entre leurs corps disgracieux. il ne savait pas combien de temps il pourrait l'éviter. combien de temps il pourrait retarder l'échéance, avant de se jeter sur lui et de le frapper. plus rien n'avait d'importance à ses yeux. plus rien ne pouvait colmater les blessures de cette déchirure.

@Jon Marx