The rightful heir to the throne - Magda

Le test est apparu clairement positif. "Merde, merde et putain de merde !" Cela ne pouvait pas être possible. C'était le plus mauvais moment pour qu'un mini moi vienne se loger confortablement dans mon ventre. J'ai demandé le divorce et j'évite le plus possible de parler à Alexander. Donc, cet enfant n'est pas le bienvenu. Mais pourquoi cela doit tomber sur moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une merde pareille ?!  

Machinalement, ma main se posait sur mon ventre encore plat. Je portais enfin la vie, chose que je ne pensais plus possible. Mais quoi faire ? Le divorce est en cours et les relations avec le père sont quasiment au point mort. Ce n'est pas ce que j'ai prévu pour cet enfant, il devait avoir un père et une mère qui s'aimaient et une tripotée de frères et sœurs. Alexander et son métier en ont décidé autrement. Il ne voulait pas d'enfants à cause des dangers, mais cela pouvait aussi déguisé son envie de ne pas avoir d'enfants, enfin je ne sais pas. En tout cas, je ne pouvais rester indéfiniment assise sur les toilettes, je devais assurer un cours. Je sèche rapidement mes larmes, cache le test dans une poche et sort en direction de la salle des enseignants. Là se trouvait son meilleur ami de toujours, celui qui m'a suivi en Angleterre pour retrouver sa famille mais aussi pour ne pas la laisser seule, il remarqua que quelque chose n'allait pas, qu'il y avait quelque chose qui me tracassait. "ça va pas Mag' ? T'as eu des nouvelles d'Alexander ?" - "Ne t'inquiètes pas, tout va bien. Non, il n'est pas revenu à la charge, je suis simplement fatiguée."

A quoi ressemblerait l'avenir de cet enfant avec un père et une mère qui se déchire ? Surtout avec un père qui risque sa peau à chaque seconde lorsqu'il est en mission. Impossible. Je ne pourrais subir une deuxième fois cela, maman a beaucoup trop souffert quand papa partait dans un pays lointain où la guerre séparait des familles. Beaucoup trop de temps à avoir peur, beaucoup trop de temps à s'imaginer une vie sans père, un vide dans le cœur et une vie brisée à cause de conflits qui les dépasse. J'avais pris ma décision, garder l'enfant et ne pas le dire à Alexander. M'éloigner le plus loin possible de lui et ne plus avoir à m'inquiéter tout le temps et pouvoir pleinement profiter de cet enfant désiré depuis des années. Cela est un comportement de lâche, mais c'est beaucoup mieux pour nous deux. Lui ne veut pas d'enfants, j'en veux. Il n'aura pas à se sentir obligé d'être investi dans la vie de ce bébé, il n'aura qu'à signer les papiers du divorce et il n'entendra plus parler de moi. 

Alexander... L'homme que je pensais être mon âme sœur. Je pensais pouvoir vieillir à ses côtés dans notre belle maison remplie de petits-enfants. Il était ce que j'avais de plus précieux, mon univers mais son obstination a eu raison de notre couple. Il ne voulait pas quitter Interpol pour une vie plus rangée et moins risquée, je n pouvais pas supporter cela une deuxième fois. Il avait tout pour être l'homme parfait, mais son obstination à garder son métier était l'un de ses plus grands défauts. Je lui avais fait la pire des choses en lui balançant les papiers du divorce avant qu'il ne reparte pour une nouvelle mission. J'aurais pu choisir un autre moment, rendre la chose plus douce à avaler, mais j'avais accumulé beaucoup trop d'amertume que je ne pouvais faire autrement. Il devait être pied au mur, la seule façon de le faire réagir et de lui montrer ce qu'il perdait en continuant à être borné. Mais l'enfant n'était pas prévu dans l'équation, ce qui changeait tout.

C'est à ce moment que je repensais au moment où les compagnons d'armes de papa sont venus annoncé son décès. Elle s'est effondrée par terre, on venait de lui arracher l'homme de sa vie soit disant mort pour sa patrie. Cette scène m'est restée dans la tête et m'avait confirmé dans le choix de trouver un homme avec un métier beaucoup moins dangereux. Car cet événement avait détruit à jamais ma famille et maman n'a plus jamais été la même.
Cependant, je devais me concentrer. Les élèves n'allaient pas tarder à débarquer pour venir dormir sur les tables et non écouter mon cours. Je devais à présent me concentrer sur mon enfant, sur ce qui était mieux pour lui et à moi. Dexter était là pour moi, à écouter mes problèmes sans broncher et toujours avoir ce mot pour me réconforter. Un brouhaha m'a sorti de mes pensées, les lycéens s'assirent à leur place et le cours put enfin commencer. "Bonjour à tous. Aujourd'hui, nous allons étudier les passions."