Il m'avait promis une soirée lors de sa première semaine d'infiltration, c'était la condition pour ne pas avoir à signer les papiers du divorce. Il le savait, c'était sa dernière chance. Je ne lui donnerais pas un sursis supplémentaire. Je fondais tous mes espoirs sur cette soirée, qu'il me montre enfin que je compte pour lui. Pour l'occasion, je lui avais préparé son repas favoris et dressé une belle table pour l'occasion. S'il était le seul à devoir faire des efforts, je voulais lui montrer qu'il n'était pas seul, que je l'aiderais s'il le fallait.
Depuis le début de la semaine, j'ai eu que peu de ses nouvelles. J'avais l'habitude de n'avoir que très peu de nouvelles lorsqu'il était en mission. A force, je m'y suis habituée, mais au début j'étais d'une humeur massacrante et mes élèves savaient qu'ils devaient être comparable à des anges sinon ma fureur légendaire allait s'abattre sur eux.
Notre dispute de la semaine dernière avait marqué un tournant dans notre couple, nous dévoilant sa fragilité malgré l'amour que l'on se portait l'un à l'autre. Toute la haine que j'avais accumulé depuis des mois avait surgi, je n'arrivais pas à m'arrêter, cela devait sortir. Avec le recul, j'ai été trop agressive dès le début, je ne lui ai pas laisser l'occasion de s'exprimer, qu'il m'expose aussi ses griefs. J'avais encore surréagi, sans avoir réussi à me contrôler. Un problème qui pesait, qui m'empêchait de pouvoir avoir des discussions calmes quand il le faut. Je travaillais dessus pour ne plus piquer des crises comme je l'ai fait, mais le voir faire ses valises pour une nouvelle mission sans que je sois au courant m'avait mis hors de moi. Je lui avais jeté presque toutes nos assiettes, sans avoir réellement l'intention de le blesser, mais juste pour lui extérioriser la colère que je contenais.
20h. Il ne devrait pas tarder. J'attendais dans mon bureau, profitant de ces dernières minutes avant son arrivée pour préparer mes cours de la semaine prochaine. Je prenais un peu d'avance pour pouvoir profiter de mes soirées et penser à sortir à boire un coup avec Dexter. Cela faisait longtemps que nous ne sommes pas sortis, raconter les derniers ragots et savoir comment l'autre va. Bref, ce n'était pas le moment de penser à lui, je devais me concentrer sur Alexander uniquement. Pour marquer le coup, j'avais voulu m'apprêter pour lui faire plaisir. Après un combat acharné contre mon dressing, j'avais réussi à trouver cette magnifique robe rouge. Elle serrait ma taille, moulait très légèrement le début de mes hanches pour partir ensuite en évasé. Cette robe lui faisait un certain effet, c'est pour cela que je voulais la mettre. J'étais sûre qu'avec cette robe sur moi, je passerais une bonne soirée, une très bonne soirée même.
L'heure passée, mais toujours aucun signe d'Alexander. Mon cerveau commençait à bouillonner. Il n'avait pas tenu sa promesses, encore une fois. J'éteignis mon ordinateur, n'arrivant plus à me concentrer. Je faisais les cents pas dans toute la maison, un moyen plus ou moins efficace pour me calmer. 20H30, il n'était toujours pas là. Trop tard, il ne viendrait plus. Il n'a même pas eu la décence de m'envoyer un sms pour me prévenir. Tant pis pour lui, je l'avais prévenu, c'était sa dernière chance et il n'a pas su la saisir. Je me fichais de l'excuse qu'il me servirait, il m'avait fait une promesse et n'a pas su la tenir, voilà ce que je retiendrais de la soirée, témoin à sauver ou pas. Je rangeais la table lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. Il était là. Mon visage se détendit, un demi sourire commençait à se former sur mes lèvres. Il a tenu sa promesse. Je posais délicatement les assiettes sur le plan de travail.
« T'es venu. » Je courrais pour atterrir dans ses bras, le serrer aussi fort que possible et enroules mes jambes autour de lui. Je pensais qu'il ne tiendrait pas sa parole, qu'il serait pris encore une fois dans son boulot et n'aurait pas su se libérer pour moi. Sans lui laisser le temps de sortir un mot, je l'embrassais avec fougue, montrant cette joie de le voir, qu'il a su prouver qu'il savait tenir une promesse. Posant mon front contre le sien, je plongeais mes yeux dans les siens.
« Je t'aime Alexander Harrigton et tu ne peux pas savoir à quel point tu me rends heureuse, là maintenant. »AVENGEDINCHAINS