God's gonna cut you down. (Reed) (délai jusqu’au 12/09)

(UN) Il est le premier d'une grande famille, une meute de loups qui se foutait parfois sur la tronche pour avoir le dernier gâteau qui traînait dans le placard et être le premier sous la douche. Chez les Bennett, c'était un somptueux bordel mais tout le monde s'y retrouvait. Tout le monde s'y retrouve toujours. Même si certains se sont faits la malle, que d'autres croupissent en taule, l'argent passe de mains en mains pour combler les trous. Personne ne se démerde vraiment tout seul.

(DEUX) Il a l'ego bien façonné, un héritage familial que tous les mâles de la fratrie se sont pris en pleine gueule et avec lequel ils essaient aujourd'hui de survivre. Dans certaines situations il peut être un bouclier comme une véritable vague d'acide dans d'autres cas. Le plus grand danger de Reed réside en lui-même ; il a toujours été un chien fou, un sale petit con sans cesse plongé dans les sales histoires pour tenter de se sortir de la rue. Il a pas compris qu'en étant une racaille, il finirait juste par s'enfoncer un peu plus.

(TROIS) La case taule, il l'a connu, deux fois au total. Ses sœurs venaient le voir chaque semaine, elles lui apportaient quelques nouvelles de dehors. En prison, il a rencontré le type qui le ferait plus tard entrer dans un club de motard où il ferait comme toutes les nouvelles recrues la mule. A cause de ça aussi qu'il retournera au trou quelques années plus tard. T'as beau te dire que les années te forgent à l'enfermement mais c'est qu'une foutue connerie. Reed était comme un lion en cage, partagé entre sa cellule, le regard de ses sœurs mais aussi ce type là, son ami de jeunesse avec qui il continuerait encore longtemps de faire les cent coups.

(QUATRE) Les liens du sang sont la chose la plus importante pour Reed mais l'amitié est aussi primordiale pour lui. Il s'est fait trop de fois déchirer par des types en qui il avait confiance. Le pire là-dedans, c'est qu'il lui a fallu une éternité pour accepter la leçon et refuser son corps au pardon. C'est tout un travail à faire sur soi de fermer quelques portes.

(CINQ) Bennett a eu deux longues relations. Une en pointillé auprès d'une nana avec qui il couchait et chez qui il allait parfois pioncer quelques nuits par semaine quand il avait plus de toit sur la tête. Ils s'entendaient bien mais se supportaient pas dés l'instant où ils tentaient d'être un couple normal. Il l'a mise enceinte, c'était pas voulu, il était pas assez dingue pour l'engrosser de son propre chef. Reed a pas su accueillir la nouvelle, il l'a rejeté avec une pointe de mépris et d'agressivité. Impossible pour lui d'accepter son rôle alors qu'il était même pas foutu de se tenir à flots lui-même. Elle avait les yeux plein de larmes alors il a bien tenté de venir la voir quelques fois après l'accouchement. La môme porte son nom de famille mais y avait rien, comme une relation à sens unique, il a préféré se barrer, couper le cordon tant qu'elle était assez jeune pour pas se souvenir de lui. Depuis, il s'attend à la voir toquer chez lui pour essayer de comprendre, lui cracher à la gueule ses rancoeurs et essayer de rattraper le temps perdu. Si elle savait comme il est mauvais avec son passé …

(SIX) La seconde femme de sa vie, il se voyait bien fonder une famille avec celle-ci mais il a pas compté qu'elle était déjà mariée et qu'elle le menait par le bout du nez. Au bout de presque sept ans, Reed a accepté de lâcher prise, ramassant avec lui son ego brisé et toute son amertume. Il a tellement bu ce soir là que ses amis l'ont porté à trois pour le sortir de ce bar. Même saoul, il s'y accrochait comme un désespéré. C'est qu'il pèse lourd l'animal, alors quand il se débat, même pas la peine d'y croire.

(SEPT) Il a pas su s'entourer des bonnes personnes. Il y avait cet homme qu'il considérait comme un frère, un visage présent depuis des années dans sa vie avec qui il s'est lancé dans ces conneries que sont les paris. A deux, ils ont su gagner une bonne somme mais l'autre a tout dépensé, le foutant dans la merde lui. Reed a pensé à lui tirer une balle dans la tête ou brûler sa baraque mais sa vengeance n'aurait pas eu la saveur qu'il désirait. Puis il s'est souvenu de sa gamine, Elea. Il l'a vu grandir mais cela n'a pas suffit à le dégoûter et l'exiger en échange de ses dettes. Bennett a épousé cette gosse pour éviter de crever dans sa rancoeur pour l'éternité.

(HUIT) Elea, elle n'a aucun saveur, si ce n'est celle de la colère et l'agressivité. Elle montre les griffes dés qu'il s'approche d'elle. Ils dorment parfois dans le même lit, dos à dos, dans le silence et l'incompréhension. Il essaie pas de se faire aimer par elle, il tente même pas … il est tellement fatigué Reed qu'il a pas l'âme de se foutre sur la gueule avec elle. Ils vivent en colocation et il est même pas certain qu'elle descende pas une nuit dans le salon pour l'égorger dans son sommeil.

(NEUF) Il est croque-mort depuis quelques mois parce qu'il fallait bien payer les factures et que les bikers ne sont pas une source de revenus régulière. Reed se verrait mal retourner en taule à son âge et laisser cette gosse chez lui. Il est persuadé qu'elle lui volerait tout et qu'en sortant il retrouverait tout juste les murs de sa maison.

(DIX) Reed n'est ni bon ni mauvais, c'est rien de plus qu'une vieille usure qui supporte plus grand chose. Une ombre massive que l'on sonde mais qui nous fait voir du vide. Il est insaisissable, imperturbable. On pourrait douter qu'il se trouve un cœur là-dessous.