Hope is the only thing stronger than fear | LIbre

Hope is the only thing stronger than fear

Elizabeth & Libre

Fin Août 2019, Londres,

Cela faisait plus d’un mois à présent. Un mois que tout se passait « bien ». L’agent Harrigton et moi-même nous adressions à peine la parole, juste histoire de savoir si j’allais bien par rapport à ma grossesse. Le reste était de simples banalités Il me laissait seule quand j’en avais besoin et un verrou avait été ajouté à ma fenêtre pour que je ne puisse plus me faire la malle. Je passais le plus clair de mon temps dans ma chambre, à ressasser le passé, à penser à Spencer, me demandant ce qu’il faisait, si la police avait fini par l’arrêter. Les rumeurs allaient bien train et certaines s’avéraient vraies. Une enquête policière de grande ampleur avait lieu. Une enquête dont j’étais la seule responsable et dont personne ne pourrait jamais le savoir. Enfin si, il le savait. Spencer avait sûrement compris à présent que c’était moi qui l’avait trahi, pour le meilleur et pour le pire.

Ce matin-là, le matériel de sécurité était arrivé. J’allais enfin pouvoir sortir, pouvoir sortir et penser à moi sans me prendre la tête. Bien sûr on avait changé la garde-robe pour aider à la transformation. Je devais porter de fausse lunettes de vues équipées d’une caméra, une perruque de la couleur de mon choix, des lentilles de contact et une montre comportant un traceur et une espèce de bouton qui alertaient n’importe quelle station de police d’un problème si jamais je m’en servais.

Alors cet après-midi, je sortais. Seule cette fois et sans me faire engueuler quand j’allais rentrer. Je suivis toutes les précautions, optant pour une perruque rousse. Je savais parfaitement que le brun n’approuverait pas vraiment, préférant le brun pour vraiment passé inaperçue, mais ce n’était pas lui qui avait une cible dans le dos. C’était moi.

Mon petit sac à main avec mes faux papiers et une bombe de self défense et je quittais enfin cette maison de malheur pour retourner dans la Capitale de Londres. Cette fois, je décidais de me rendre du côté de Westminster et la célèbre horloge londonienne. J’avais l’impression d’être une véritable touriste, mais peu importe j’avais grand besoin de cette sortie. Je pris place sur un banc de l’autre côté du pont, n’ayant que la Tamise entre le parlement britannique et mon banc où je m’étais assise pour profiter de l’air frais et de ce rare sentiment de liberté.

Hope is the only thing stronger than fear

Elizabeth & Magda

Personne n'était au courant de ma situation, pas même Alexander ou Dexter. Je n'osais en parler à qui que ce soit, surtout pas à Alexander. Il m'aurait supplié d'annuler la procédure de divorce, qu'il serait présent pour cet enfant. Hors, je ne voulais pas qu'il se sente obligé de rester pour cet enfant, enfin cet amas de cellule pour l'instant. Il ne désirait pas d'enfant parce que son métier était trop dangereux ? Eh bien ça tombe bien, nous étions en train de divorcer et s'il n'est pas au courant, il ne se sentira jamais obligé. Au moins un problème de réglé. J'allais faire cet enfant seul et l'assumerait de A à Z. J'avais bien assez d'argent pour subvenir à ses futurs besoins, puis s'il le fallait, je rentrerais à la maison. Il n'y aura plus l'impératif Alexander, donc libre à moi de partir où bon me semble. Et cela serait beaucoup plus simple pour cacher cette grossesse et l'enfant. Plus de contrainte et au moins, je serais auprès des miens et ne raterait plus aucun anniversaire ou noël.

N'ayant pas une réunion de pré-rentrée ou la préparation des cours pour l'année, je me suis octroyée une après-midi shopping dans Londres. Un moyen pour décompresser et me changer les idées. Je n'arrivais pas à rester enfermée dans la maison qui renfermait trop de souvenir, heureux comme non. Si je restais devant la télévision ou mon ordinateur, je ruminerais toute seule, à ce divorce qui prenait toute mon énergie, à l'avenir de cet enfant que je portais. Autant profiter de mon temps libre pour faire les magasins et m'empiffrer de cupcakes énormes.

J'avais mes adresses fétiches, là où j'étais sûre de trouver mon bonheur. Dépenser de l'argent pour oublier mes soucis actuels, voilà une bonne résolution. Je déambulais dans la rue commerçante, faisant du lèche-vitrine, sans tomber sur la perle rare. Il fallut que je marche quelques pas de plus pour tomber sur un magasin qui proposer une magnifique robe. Style année 50 avec des animaux de la jungle, tout pour me plaire. Sans réfléchir, je fonçais dans la boutique pour l'essayer et l'acheter. Je ne pensais pas à la crevette qui grandissait dans mon ventre, à tout ce qui m'était interdit pour son bien être. Je continuais ma promenade, contente de mon achat. Je ne réfléchissais plus à un plan pour qu'Alexander ne découvre pas mon état et à la procédure du divorce.

Passant devant un magasin de puériculture, je me suis surprise à ralentir pour observer chaque article en vitrine. A l'intérieur, il y avait tout ce qu'il fallait pour accueillir correctement un nourrisson. Je m'étais arrêtée au niveau des vêtements pour les premiers mois, devant un de ces pyjamas tout doux qui pouvait tout aussi bien convenir pour un garçon que pour une fille. Sans réfléchir, encore une fois, je pris un de couleur grise avec un mouton dessus. Mon premier achat bébé, cela me faisait quelque chose. L'habit était si petit et si doux, mon bébé allait être si petit que ça à la naissance ? Cela faisait seulement une semaine que j'avais fait le test et pourtant, les choses se retrouvaient toutes chamboulées. Cependant, j'étais prête à affronter cette nouvelle vie, seule.


Après avoir dépensé une partie de mon salaire pour des vêtements, une paire d'escarpins pour moi, un pyjama et un doudou pour mon mini alien, je me suis octroyée une pause goûter. Je me rendis dans l'un des salons de thé les plus réputés de Londres, pour prendre un immense cupcake remplis de crème et un thé à emporter pour faire passer le tout. Pour déguster correctement mes victuailles, il fallait aller au bord de la Tamise, non loin du Parlement. Selon moi, la vue y était magnifique, tous les bâtiments importants de Londres se retrouvaient concentrés dans cette zone. Presque tous les bancs étaient pris, sauf un où il y avait seulement une jeune femme. Tant pis, j'allais m'asseoir là.  « Bonjour, est-ce possible de me poser ici ? Tous les bancs sont occupés et j'ai absolument besoin de poser mes fesses quelque part. Je vous promets que je ne prendrais pas beaucoup de place ! » Mes bras étaient remplis de sacs assez lourd et je ne pouvais attendre plus longtemps avant de dévorer mon cupcake.

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Elizabeth & Magda

La blonde restait assise sur le banc, regardant un peu malgré elle autour de son banc histoire de ne pas être repéré par qui que ce soit. Elle ne pouvait supporter l’idée de passer sa vie enfermer, mais elle avait l’impression de devenir complètement folle à vivre dehors. Elle ne voulait pas qu’on la prenne pour une folle, c’était pour ça qu’elle avait opté pour des lunettes de soleil. Cependant elle se doutait qu’elle ne devait pas sembler très nette aux yeux des autres. Elizabeth n’aimait pas ce sentiment d’être observée et elle ne pouvait le retenir. Elle avait l’impression que quelqu’un était posté dans un coin à la regarder à vérifier ce qu’elle pouvait faire, ce qu’elle pouvait dire.

La future maman hésita un instant à se lever pour rentrer mais autant dire que l’idée de passer encore plus de temps avec l’agent Harrigton était loin de lui plaire pour le moment, bien au contraire. Un soupir quitta ses lèvres. Sa vie devenait un véritable enfer et finalement elle se demandait si elle n’aurait pas mieux fait de rester avec Spencer au lieu de fuir le gang. Sa main se posa inconsciemment sur son ventre comme pour lui rappeler la raison primaire de son départ.

Le regard d’Eli se porta sur le magnifique bâtiment qu’était le parlement britannique. Elle pourrait rester là des heures juste pour admirer l’architecture du bâtiment, juste pour l’apprécier. La médecine avait beau être sa voie, l’histoire était quelque chose qui l’avait toujours passionné. Un sourire se dessina sur ses à l’idée de peut-être pouvoir visiter de tels bâtiments un jour.
Elle tourna la tête quand une brune lui demanda si elle pouvait s’asseoir. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle acquiesça.

- « Bien sûr, je vous en prie. » fit-elle simplement avant de reporter son regard sur tous les sacs qu’elle avait.

Jamais Elizabeth n’avait fait les boutiques, pas à ce point en tout cas.

- « Bon appétit. » fit-elle en voyant le cupcake.

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Elizabeth & Magda

Cette après-midi était censée me faire du bien, me faire oublier toutes les merdes qui se sont passées en un laps de temps réduit. Je ne savais toujours pas comment j'allais faire pour cet enfant, lui dire ou non, m'enfuir ou non. Je ne savais plus. Il fallait déjà que je prenne rendez-vous pour savoir à quel stade en suis-je et rencontrer mon mini-moi pour la première fois. Et cacher les premiers achats bébés pour qu'il ne se doute de rien, bien que cela sera facile car il se pourrait que j'ai changé les serrures. Radical mais il comprend enfin que je ne plaisante pas pour la procédure de divorce, il n'avait qu'à tenir sa promesse.

Après avoir reçu l'approbation de la jeune femme du banc, j'assis mon fessier et posais mes sacs à mes pieds.  « Merci ! Et mes jambes vous remercient aussi ! » dis-je dans un grand sourire. Mes jambes me disent merci pour ce répit et je pourrais enfin déguster ce cupcake qui me fait les yeux doux depuis que je l'ai acheté. Mon réconfort après cette dure après-midi. Mon dernier bol d'air avant de plonger dans une nouvelle année scolaire et de commencer les démarches pour l'arrivée de l'alien. Personne n'était au courant, pas même Dexter. Il fallait bien que je lui en parle, il se doute de quelque chose, je ne pourrais donc lui cacher plus longtemps. Lui seul pourrait m'aider à traverser cette très mauvaise situation. Mais pour l'instant, je n'en suis pas là et je veux simplement profiter de mon cupcake.  « Oh merci. C'est une tradition quand je viens dans le centre ville, il faut absolument que je me prenne un de ces énormes cupcakes. Justement, je pense que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre, vous en voulez un bout ? Bien que je dois manger pour deux, je ne pense pas tout engloutir. Vous allez voir, ce sont les meilleurs cupcakes de toute la capitale ! » Je coupais tant bien que mal le gâteau en deux parts égales pour le proposer à ma voisine de banc.


On me donnait comme défaut le fait de parler un peu trop aux personnes que je ne connaissais pas. Pour ma défense, j'engageais la conversation seulement avec les personnes qui me paraissait normale. Tant que je ne parle pas de philosophie, cela peut passer, du moins de mon point de vue.  « Oh dites le si je vous embête ! Je ne le prendrais pas mal du tout ! J'ai la mauvaise habitude de parler un peu trop... On me l'a souvent dit, j'ai essayé de faire des efforts, mais c'est plus compliqué que prévu. » Dis-je avec un sourire coupable et avant de prendre une grosse bouchée de ma moitié de cupcake.