New life, I hope - Eliott

La ville de Londres est très imposante et c'est pourtant ici que tu es né dans un très bon hôpital. Les circonstances de ta naissance personne ne les connaît. On sait simplement que ta mère était trop stone pour se rappeler de quoi que ce soit au moment de ta naissance. Ta mère c'était une droguée et une prostituée. Avant d'accoucher elle avait pris beaucoup de drogues pour ne pas trop souffrir à cause de l'accouchement. Autant dire simplement que tu n'étais pas désiré. Enfant d'un de ses client elle n'a jamais su qui était ton père.

Elle t'a donc élevée seule et autant prévenir tout de suite que c'est ton plus grand malheur. Naître comme étant l'enfant d'une putain camée ça n'a pas de prix et tu en as fais les frais tout au long de ta vie. Tu l'as vue pendant longtemps se piquer, sniffer des trucs ou fumer des substances qui ne sentaient pas très bon. Tu as vu plusieurs fois, tous les jours en fait, des hommes défiler chez toi dans votre petit appartement. Chaque jour c'était un homme différent, parfois ils étaient sympas avec toi et t'accordaient un sourire, quelques fois encore un ou deux petits mots. Et parfois ils te scrutaient méchamment et engueulaient ta mère de laisser trainer un gamin dans le coin. Comme si elle était responsable.

Oui ta mère était indigne de te faire subir tout ça. Sa drogue comme ses clients mais tu faisais avec, tu ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. Tu étais beaucoup trop petit pour comprendre ce qu'il se passait vraiment.

Pourtant voilà tout a changé lorsqu'à l'âge de huit ans en pleine nuit tu as entendu ta mère tomber et commencer à gémir fortement. Tu t'es levé de ton lit d'enfant et tu l'as trouvée étendue dans le salon en train de convulser, tu pleurais, demandant à ta mère ce que tu voulais faire. Une bouillie blanche répugnante sortait de sa bouche, elle avait les yeux explosés et du sang lui coulait du nez. Tu ne comprenais pas, tu hurlais, tes larmes coulaient tant et plus puis finalement elle a arrêté de bouger. Tu croyais à tort que ça allait mieux, tu lui parlais, tentant de la réveiller sauf qu'elle ne dormait pas. Pendant toute la nuit tu es resté là penché au-dessus du cadavre de ta mère, tu étais décontenancé et bouleversé et c'est finalement au petit matin que tu as trouvé enfin le courage d'appeler les pompiers dont tu connaissais le numéro par cœur vu qu'elle t'avait fait apprendre le numéro.

Quand les pompiers sont arrivés ils l'ont déclarée morte et ils t'ont emmené avec eux. C'est un peu plus tard que tu as été placé dans un foyer portant le doux nom d'orphelinat. Ce fut dur, très dur. Là-bas tu étais juste un numéro, encore un petit malheureux parmi tant d'autres. Tu dormais dans un grand dortoir avec pleins d'autres garçons mais tu ne t'entendais pas avec eux, tu ne leur parlais pas. Tu les ignorais et ils t'ignoraient en retour. C'était le début de ta descente aux Enfers.

Pendant un temps tu as vu un pédopsychiatre qui t'aidaient un petit peu quant à tes traumatismes qui remontaient à plusieurs années. Tu étais un jeune de seulement huit ans et tu étais autant bouleversé qu'un soldat qui a fait la guerre... C'était affreux pour tout le personnel de cet endroit de voir un si petit bout souffrir autant. Mais toi tu ne comprenais pas vraiment, la seule chose que tu avais réussi à assimilé c'est que tu avais perdu ta maman et qu'elle te manquait.

Et l'adolescence est arrivée et les problèmes ont continués. Tu as toujours été un gamin discret qui ne parlait à personne. Tu entendais souvent les autres dans le dortoir pour garçons qui parlaient de sexe et de différents sujets. Ils échangeaient leurs propres expériences et te snobaient complètement. Tu étais seul dans ta bulle, tu avais le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal pour être autant mis de côté. Parfois ils te lançaient des regards méchants pour te faire comprendre que tu n'avais pas ta place parmi leur groupe.

Puis les insultes et moqueries ont commencées, ils te faisaient payer ton manque de socialisme. Tu étais tellement à l'écart qu'ils t'en faisaient baver mais ces imbéciles ne réalisaient pas vraiment que si tu étais comme ça c'était en partie à cause d'eux et en grande partie aussi à cause de ton passé. Ils ignoraient tout de toi et te jugeaient, t'humiliaient, tu souffrais le martyr. Tu rêvais de les faire payer mais tu rêvais aussi de te barrer d'ici et de ne plus avoir à subir tout ceci.

A l'école tu étais bon élève, il n'y avait rien à redire, tu faisais ton travail en classe, tu avais de bonnes notes, tu étais sans aucun doute promis à un grand avenir si tu continuais comme ça mais toi tu as toujours manqué d'ambition. Tu ne te sentais pas destiné à faire de grandes choses.

L'école terminée et ta majorité atteinte tu as quitté l'orphelinat. Tu as trouvé un poste de surveillant dans le lycée dans lequel tu étudiais, à défaut de faire de grandes études toi tu voulais rester ici dans cet établissement où tu te sentais à ta place avec tes profs et les autres surveillants que tu connaissais déjà. Pendant un temps tu as vécu chez l'un des surveillants, ton collègue, après avoir quitté l'orphelinat et tu as cherché une colocation en ville vu que ton salaire ne te permettait pas de vivre seul.

Quelle ne fut pas ta surprise en trouvant une recherche de colocation d'un type de ton âge. Vous vous êtes rencontrés et ce fut un coup de foudre immédiat entre vous. D'abord surpris de te trouver des affinités avec quelqu'un et encore plus surpris de voir qu'un mec comme Preston aussi avenant et sympathique puisse t'apprécier toi tu as finalement été rassuré de voir le courant passait suffisamment pour entamer une colocation.

Et quelle colocation ! Tout se passait pour le mieux entre toi et ton meilleur ami, vous étiez heureux ensemble. Tu te sentais bien avec lui, il te comprenait, ne te forçait pas à faire des choses que tu ne voulais pas faire, il était très agréable avec toi. Tu te sentais revivre avec un mec comme ça. Même vivre tout court parce qu'en fin de compte tu n'as jamais réellement vécu.

Il y a environ quinze ans tu as commencé à jouer sur tout un tas de jeux vidéos en tout genre. Mario, Pokémon, Tomb Raider... Tu évacuais ton stress ainsi que ton passé par le gaming, c'était devenu une obsession pour toi. Tu passais ta vie sur les jeux vidéo quand tu n'étais pas au boulot ou que tu ne dormais plus. Petit à petit tu as commencé à délaisser Preston qui n'appréciait pas trop que tu le laisses tomber comme tu le faisais.

Puis finalement c'est en 2009 que ta vie a pris un tournant différent. Le jeu League of Legends est sortit et tu as commencé à y jouer. Une véritable passion ce fut pour toi. Tu es tombé raide dingue de ce jeu et tu y passais ta vie dessus. Et finalement c'est après un moment que tu es devenu fièrement un joueur professionnel sur ce jeu plus précisément ce que l'on appelle en terme geek un Challenger. C'était une surprise pour toi mais tu étais fier de toi pour la première fois de ta vie.

Tu participais à des compétitions de coupe avec les membres de ta team, vous alliez aux quatre coins du monde participer a de grands tournois au cours desquels vous gagniez pas mal d'argent et potentiellement une coupe du monde.

Mais voilà il y a huit ans Preston a quitté expressément votre appartement pour s'installer avec son mec de l'époque. Tu t'étais habitué à sa présence et tu te sentais abandonné. Tu avais le sentiment d'en avoir trop fait avec tes jeux et tu culpabilisais beaucoup. Pourtant tu n'as pas pu t'empêcher de mettre volontairement de la distance avec ton meilleur ami. Tu lui en voulais de t'avoir fais un sale coup comme celui-ci. Tu étais prêt à tout pour le récupérer mais ça semblait impossible donc tu mettais une barrière entre toi et lui pour ne pas souffrir davantage.

Au bout de quatre ans Preston est revenu suite à sa rupture avec son mec et pleins de problèmes qu'il a pu avoir à ce moment-là. Tu lui en voulais toujours autant si ce n'est plus d'être partit pour ce sale type et tu lui montrais mais après un moment tu as fini par baisser les armes et arrêter de le bouder. La colocation a donc recommencée en douceur.

Avec le temps Preston a guérit de sa rupture sentimentale avec son ex et s'est tout naturellement tourné vers toi. D'abord surpris de voir ses petites actions à ton égard, ses petits gestes affectifs, ses câlins à répétition et on en passe des meilleures tu as malgré tout fini par t'y habituer.

Aujourd'hui il te fait souvent du rentre dedans, il est très clairement amoureux de toi mais toi tu es paumé, tu n'es pas sûr d'être capable de lui donner une relation amoureuse ou même physique. Tu as peur de l'échec et tu as encore plus peur de le perdre.

Donc pour ainsi dire tu as un peu le cul entre deux chaises...