A city always need to be protected | Lucas & Margaret

Décembre 2019, Gymnase multisports de Colindale,

Il s’agissait d’une inauguration importante pour la maire de la ville. Jamais elle n’avait eu autant d’évènements depuis qu’elle avait annoncé qu’elle se représentait pour la maire de Londres aux prochains élections. Margaret était une véritable working girl qui ne s’arrêtait jamais si bien qu’elle rentrait tard chez elle et plus tard encore quand il y avait des cérémonies ou des galas de charité. Mais c’était la vie qu’elle aimait mener, au détriment de sa vie de famille finalement. Malheureusement pour elle, son ex gardait les enfants chez lui et bien qu’elle mourrait d’envie de les récupérer, cela serait égoïste. Elle rentrait trop tard pour pouvoir affirmer qu’elle était une bonne mère. Enfin, elle se surmenait beaucoup aussi parce que justement elle avait l’impression que la seule chose dans laquelle elle était douée, c’était sa carrière politique. Sa vie de famille semblait beaucoup moins ornée de succès malgré l’amour qu’elle portait aussi bien à ses enfants qu’à son mari.

Cet après-midi, il s’agissait de l’ouverture d’un nouveau gymnase dont plusieurs entités sportives avaient besoin afin de pouvoir entraîner leur élève. S’il y a bien un sujet pour laquelle Maggie se bat, c’est l’accessibilité à toutes les structures quel que soit le revenu et c’est pour ça que la nouvelle structure se situe à Colindale et pas dans l’un des quartiers riches de Londres. Un sourire passa sur ses lèvres alors que l’inauguration se terminait. Deux heures de communication, un discours, quelques partis de jeux avec des enfants, tout ça sous haute surveillance. La maire de Londres avait pris l’habitude des hommes qui devaient la protéger, entre les deux gardes du corps de la société de son mari et les policiers quand il avait un risque plus grand, elle se sentait toujours en sécurité.

Seulement l’heure passait et bientôt elle devrait rentrer. Comme après chaque évènement de cette envergure, elle alla remercier un à un les policiers présents.

- « Merci encore pour votre présence aujourd’hui. » fit-elle en s’approchant de l’un d’eux. « J’espère que cela n’a pas été trop long. » fit-elle avec un sourire.

ça n'était pas du tout le genre de mission qu'il m'intéressait vraiment, mais ça faisait parti de mes fonctions. Alors que j'avais réussi à me débarrasser des heures de patrouille, les supérieurs ayant accepté que je délaisse cette fonction afin de me concentrer sur d'autres missions plus importantes, la surveillance d'évènements comme celui qui s'était déroulé aujourd'hui, était toujours dans mes nombreuses casquettes.
Encadré les collègues sur ce genre de réunions n'était pas compliqué, nous devions faire des tours de salle, en silence en prêtant attention aux moindres gestes. Sans oublier de vérifier les personnes qui entraient dans la salle, l'air trop déterminé ou le regard louche, fuyant... Cependant, ce jour-là, il n'y avait rien eu à signaler.

L'inauguration s'était passée sereinement, alors quand la maire s'est mise à saluer tous les forces de l'ordre et qu'elle eut fini par s'arrêter devant moi en m'adressant la parole, j'ai répondu, un sourire léger aux lèvres. « C'est préférable ainsi, non? » Après tout, il valait mieux perdre notre temps, que de devoir gérer des débordements à n'en plus finir.

A coté de ça, j'étais au courant des commérages sur la maire, mais contrairement aux autres collègues, je n'en avais que faire. Je prenais la femme qu'il y avait en face de moi, pour ce qu'elle était... ma supérieure.
« Permettez-moi de vous demander ,mais ça n'est pas trop compliqué de prendre la parole devant autant de monde parfois... surtout que... soyons clair, parfois la plupart des personnes présentes sont là uniquement par obligations et sont parfois... dissipés. » On ne pouvait pas être attentif des heures, c'était biologique. Pourtant, certaines personnes avaient quand même la décence par égard pour l'intervenant, d'écouter, même d'une oreille distraite... ça n'était pas le cas tout le temps et il était toujours possible, comme ce jour-là, de tomber sur des personnes mal polie, en proie à leurs pulsions désagréables.

J'avais beau remettre de l'ordre dans les rangs des invités afin de les calmer, tous n'était pas à l'écoute de mes arguments. Peut être que Miss Johnson avait remarqué quelques fauteurs de troubles.

Décembre 2019, Gymnase multisports de Colindale,

Etre maire avait bien des avantages mais surtout des inconvénients. La vie ne s’arrêtait jamais. la casquette de maire ne la quittait jamais, même pas dans sa chambre lorsqu’elle allait se coucher. Son téléphone toujours allumé en cas de problème. Ce n’était pas simple tous les jours mais elle savait que c’était ce qu’il fallait faire. Un bon maire était quelqu’un de marier à sa ville pendant plusieurs mois. Elle n’avait pas peur de ça. Elle n’avait pas peur de dire que son rôle n’était pas toujours simple. Mais en politique, on ne révélait pas ses faiblesses, on ne se plaignait pas, on ne cherchait pas à attirer les regards sur soi. C’était l’une des règles les plus importantes et elle comptait bien les respecter de A à Z.

Un sourire franc se dessina sur ses lèvres à la remarque de l’agent de police. Il est vrai que c’était préférable, mais elle savait aussi que certaines n’étaient là que parce que leur supérieur le leur avait demandé et sûrement que certains étaient complètement opposé à ses idées et ne pouvaient pas supporter de l’écouter déblatérer un simple discours.

- « Vous avez raison. C’est mieux ainsi. » confirma-t-elle avec un sourire.

Seulement elle ne s’était pas attendue à ce que l’homme en face d’elle ne lui pose des questions sur ce qu’elle ressentait. Elle était étonnée. Ce n’était pas souvent qu’on lui demandait ce que cela pouvait faire de parler dans le vide. Mais c’était ça la politique. Des beaux discours devant des gens qui ne comprenait pas toujours un traite mot ou bien des gens complètement contre vos paroles mais qui faisait acte de présence parce qu’il le fallait pour l’image.

- « C’est la politique. » répondit-elle simplement avec un sourire comme si cela expliquait tout. « Tout est une question d’image. Même si cela me dérange, je ne peux pas le montrer et malheureusement, beaucoup sont là pour l’image et pas réellement pour montrer leur engagement auprès des associations sportives du quartier. » avoua-t-elle. « J’imagine que vous n’êtes pas souvent sur la surveillance de tels événements si vous me posez la question. » demanda-t-elle avec un sourire.

Je n'aurai peut être pas dû la retarder, j'aurai peut être dû me taire, mais au fond de moi, j'avais senti qu'elle avait aussi besoin qu'on lui prête l'oreille. Si ce n'est deux minutes, mais parler un peu pouvait soulager, libérer et même si nous étions de parfaits inconnus... Je pouvais peut être lui être utile et faire en sorte qu'elle sentes que des personnes se soucient encore des autres, pour une fois.
« En effet. » Avais-je répondu dans un haussement d'épaules, une moue sur les lèvres, brève mais perceptible. « Je préférerai être ailleurs, clairement. Mais je n'ai pas mon mot à dire, c'est aussi ça le métier. » Et je le faisais bien, toujours parce que je l'adorais ce métier, mais j'aspirai à d'autres responsabilités. Il aurait été mal vu de demander un coup de pouce de la maire pour me faire accéder à une nouvelle formation, alors je me suis tut. De plus, je n'étais pas ainsi, je ne le serai jamais, mais il était certain que d'autres ne se serait pas gêné pour lui demander des faveurs.
« J'espère pour vous que vous n'avez pas à faire ça à longueur de journée... » A moins qu'elle aime ça au final, mais je savais déjà bien que la Maire n'avait pas que ça à faire, en revanche ça pouvait appuyer le coté lassant de la chose : déblatérer un discours qui n'en finit plus, tout ça pour des personnes qui ne vous écoutent jamais.

Décembre 2019, Gymnase multisports de Colindale,

La maire ne s’était pas attendue à tout ça. Mais voir que d’autre personnes pouvaient penser comme elle, ressentir la même frustration en voyant qu’une majeure partie n’était là que pour l’image… Cela lui faisait du bien de voir qu’elle n’était pas seulement dans un jeu de rôle. Margaret avait besoin de tout ça. Elle avait besoin de croire en un monde meilleur, qu’il y avait encore des personnes honnêtes dans ce monde de tourments. A l’origine, elle ne pensait pas que se serait un policier qui viendrait lui en parler. La plupart des membres de la police qui venait surveiller ce genre d’évènements n’étaient pas là de gaieté de cœur, parce qu’ils avaient toujours un reproche à faire au pouvoir en place.
Un sourire compréhensif se dessina sur les lèvres de la blonde alors qu’il avouait sans honte ne pas avoir demander être ici. Elle respectait son honnêteté. Cela changeait de toujours parler avec des hypocrites ou des personnes qui pouvaient lui dire quoi faire pour faire taire les rumeurs.

- « Votre honnêteté vous honore. » répondit-elle simplement.

Elle sentait que son bureau attendait qu’elle termine. Certains verraient cette conversation d’un bout œil, comme étant un moyen de prendre le temps avec les membres de la police, d’autres n’hésiteraient pas à utiliser cela contre elle pour faire passer cette conversation pour des plaintes de sa part. Mais pour une fois, elle s’en contrefichait.

- « Non heureusement. Mon travail est pour la ville pas pour les opportunistes. » avoua-t-elle avec un sourire. « C’est juste une partie désagréable de mon travail, mais je pense que chaque boulot à sa part désagréable. » expliqua-t-elle.

Margaret commençait à sentir les personnes derrière elle s’impatienter. Son agenda chargé ne semblait pas lui permettre de discuter plus longtemps avec l’agent de police. Cela la gênait de couper court à leur conversation.

- « Je suis désolée, mon travail m’attend. Puis-je connaître votre nom ? » demanda-t-elle poliement.