et moi je suis tombée en esclavage de ce sourire, de ce visage ...

Ma vie a débuté ici même à Londres un second jour de Mars il y a trente ans de cela. J’ai grandi loin des foules et de l’effervescence du centre londonien, le nom de mon quartier ? Chiswick qui se situe à l’ouest de Londres centre. Nous ne vivions pas dans le luxe mais, jamais je n’ai manqué de rien que cela soit en matière de nourriture ou encore d’un tas d’autres choses. Oh je n’avais pas le dernier cartable Cartier ou Vuiton à la mode mais, tout était à chaque fois neuf pour la rentrée. Cela ne m’a jamais dérangé, bien au contraire. Cette modestie parentale ne m’a jamais empêchée d’avoir un rêve assez grand : avoir ma propre galerie d’arts. Déterminée à accomplir mon rêve, je me suis mise à travailler avec plus d’ardeur à l’école, je savais que je pouvais le faire, mes professeurs m’encourageaient eux aussi. Les encouragements ont continué au lycée, les bonnes notes aussi d’ailleurs. J’ai eu mes examens haut la main, mon diplôme également. Sans me vanter, j’ai suscité l’admiration de mes professeurs, j’avais des lettres de recommandations de leur part pour la fac que j’avais visé. Une bourse d’étude m’a été octroyée, un soulagement pour mes parents qui ne pouvaient me financer une telle fac que University of the Arts London (UAL) l’une des références mondiales dans ce domaine. Pour arriver à mes fins, j’ai de nombreux sacrifices, j’avais mis les garçons, les sorties et toute sorte de distractions de côté. Mes seules sorties étaient pour faire les courses afin de manger, les sorties dans les musées ou les galeries pour le travail. J’ai pu mettre des sous de côté, l’argent et le travail me manquent, j’officie dans des petites galeries durant de nombreux mois avant que Hauser & Wirth ne m’offre un poste et un contrat assez alléchant sur quelques années ou je suis devenue directrice. Je m’y fais ma place, je travaille comme une acharnée. Entre temps, je me suis mariée, un homme évidemment. Une jolie cérémonie dans le quartier de Whitechapel d’où mon bien aimé est originaire. Ma belle famille est assez riche, ils détiennent une équipe sportive et ne s’intéressent nullement à l’art. Paul est de deux ans mon ainé, il travaille comme réalisateur pour une chaine télévisuelle. Il n’a pas voulu suivre le travail de ses parents, il a laissé ça à son cadet qui n’a pas demandé mieux. Paul n’aspirait qu’une chose : fonder sa propre famille chose que je n’ai jamais pu lui donner. Oh au tout début nous étions heureux, il faut dire que c’est seulement trois mois après notre rencontre que nous nous sommes mariés … très vite, nous avons déchanté, nos disputes n’ont fait que s’accumuler : souvent pour la même chose : mon refus d’avoir un enfant. Une autre chose clochait entre nous et qui déclenchaient des hurlements : le sexe ! Je n’avais plus envie de mon mari, je le refoulais constamment pour me soulager devant des vidéos d’un certain type sur certains sites assez connu et qui sont exclusivement destinés à un public majeur.

Ce qui devait arriver, arriva : Paul et moi avons divorcé près de deux ans après notre mariage. Nous sommes restés bons amis et moi, j’ai fait le point sur moi-même. Je me suis découverte une bisexualité que je ne soupçonnais pas et cela a cause d’une femme, une de mes employées pour être précise. Une jeune et belle blonde américaine qui venait d’arriver à Londres m’a fait craquer. Dès que mes iris se sont posées sur elle, je l’ai trouvée attachante et un peu plus même. Je le gardais pour moi, je me disais que cela n’était peut-être qu’un petit fantasme de rien du tout. Je me trompais royalement, la relation n’avait rien de platonique, je me rapprochais d’elle plus que je ne le pensais.

Un soir alors que nous travaillons tard juste toutes les deux, nous nous sommes servie un verre de vin, nous avons discuté et bien ri également. De fil en aiguille, nous nous sommes rapprochées physiquement toujours un peu plus, nos lèvres ont fini par se toucher, ma main libre vient se poser sur son visage d’ange avant que nos bouches s’entre-ouvrent que nos langues ne se mettent à valser de commun accord. Jamais, je n’avais ressenti une telle chose pour une femme et pourtant j’ai aimé l’embrasser. Jamais, je n’avais pensé même éprouver un tel désir pour une personne de mon sexe et pourtant j’étais là à en redemander à sentir mon cœur battre comme jamais. Au fond de moi, je le sentais, je savais que j’étais amoureuse de Maia alors oui j’en profitais. Ce moment entre nous a été unique jusqu’à présent, je pensais que j’aurais honte d’avoir fait ce que j’ai fait mais non … j’ai encore du mal à mettre un mot sur ce que je suis mais à la vue de la réaction de mon palpitant, je dirais homosexuelle.

Nous n’avons pas encore reparlé de tout cela avec Maia mais, il va falloir que nous ayons une explication car dès que je ferme les yeux c’est ma jolie blonde que je vois, dès que je fais un certain type de rêve c’est elle qui apparait dans toutes les situations possibles allant de la plus romantique à la plus charnelle. Mes lèvres n’ont qu’une envie : gouter à nouveau celle de la belle originaire de l’Iowa et qui sait bien plus …