Outdoor /ft. Maia

Le gamin glissa sous la table du salon en se cachant, attendant patiemment que son père passe sans le voir, les deux mains sur sa petite bouche pour éviter de faire du bruit avec ses rires incontrôlables. Les deux pieds de son père apparurent dans son champ de vision, faisant mine de le chercher.

– Où est passé ce monstre ? Hm... Je devrais sortir sans lui, tant pis je profiterais de Tata tout seul !
– Nooooooon moi aussi je veux !

Nolan sortit de sous la table basse et Seb éclata de rire devant la mine boudeuse du garçon. Il lui ébouriffa les cheveux avant de le renvoyer dans sa chambre pour s’habiller. Il avait prévu une sortie au parc avec sa soeur qui voulait plus passer du temps avec son neveu qu’avec lui - il aurait fait pareil, il ne pouvait pas lui en vouloir. Nolan s’élança en courant vers sa chambre tandis que Seb s’asseyait dans le canapé pour mettre ses chaussures :

– Et sans courir Nono ! Tu vas te faire mal un jour demande-t-il au gamin qui n’en a rien à faire des demandes de son père.

Il avait un peu trop l’impression de le couver mais en même temps, il avait peur pour lui à chaque seconde. Ce gamin avait beaucoup trop d’énergie et même s’il avait la tête dure, Seb détestait l’entendre pleurer quand il se faisait mal. En général ça durait cinq secondes avant qu’il ne reparte jouer, mais c’était trop pour le papa poule qu’il était. Cinq secondes qui lui semblait toujours durer une éternité. Sa mère lui disait que c’était pas grave, qu’il apprenait et tant que les bobos n’étaient pas importants, Nolan ne risquait rien. Et Seb se retenait sérieusement de mettre de la mousse sur tous les coins de meubles.

– Papaaaaaa ! ‘Peux mettre le nouveau t-shirt ? demanda le plus jeune de la maison depuis sa chambre.

Seb alla voir où en était Nolan ; il avait mis une seule jambe de son pantalon  et une casquette, mais sans mettre de T-shirt. Avec un sourire attendri, son père l’aida rapidement à finir de s’habiller, sachant bien que Maia arriverait sous peu pour les récupérer. Nolan pu mettre le T-shirt qu’il voulait mais Sebastian le força à mettre une bonne veste pour éviter qu’il ne prenne froid ; avril est un mois vicieux !

– Tu prends ton sac mon chat ? Comme ça on met le goûter dedans ?

Le petit brun lui tendit son petit sac-à-dos Toy Story et Seb y glissa deux gateaux et une petite bouteille d’eau, plus au cas où que parce que Nolan réclamerait son goûter : il serait trop occupé avec sa tante de toute façon. Il referma le sac en veillant à faire dépasser la tête de Rusty, la peluche en forme de chat que Nolan emmenait partout dès qu’il sortait ; c’était son compagnon de voyage.

– On est prêt chef ? Paré pour le monde extérieur ?

Nolan hocha rapidement la tête en positive et Seb envoya un texto à sa soeur pour savoir si elle arrivait sous peu.  

Ce matin là je m'étais levée aux aurores, je voulais profiter de la journée pour avancer un peu des dossiers pour la galerie et faire quelques retouches sur les photos que j'avais pu prendre au musée. J'avais réservé mon après midi pour little Nolan et mon frère, ce qui me permettrait de décompresser de ce début de journée un peu chargée.

Mais avant tout cela, j'avais pris le temps de me lever, d'ouvrir mes volets et de respirer l'air frais. La journée s'annonçait radieuse, le soleil était là accompagné d'un beau ciel bleu. Une légère brise faisait onduler les feuilles des arbres. Mon studio n'était pas très grand, mais j'adorais son emplacement, il y avait un petit parc non loin, la verdure était toujours à porter de moi. Je respirais à nouveau un grand coup et me dirigeai vers la douche.

Une fois propre comme un sou neuf, une serviette autour de moi, je regagnais ma chambre pour prendre des vêtements. Alors...un jean noir, un débardeur blanc, et une chemise oversize bleu jean. Parfait, je me maquillai rapidement et entrepris de commencer à travailler. Je venais de lancer la machine à café histoire de ne pas débuter la journée sans ma dose minimum de caféine.

En ce moment nous avions de nombreuses demandes d'expositions, et il fallait un peu de temps pour tout examiner. En plus de cela Leïla souhaitait organiser une grosse expo regroupant plusieurs artistes autour d'un même thème, tous nos artistes avaient été très enthousiastes et nombre d'entre eux nous avaient déjà envoyé des esquisses. Il allait falloir faire une sélection.

Au milieu de la matinée j'avais bouclé les demandes et sélectionner les artistes pour l'expo. Je transmettrais les informations à Leïla lundi afin de pouvoir leur envoyer une confirmation. Je pris le temps de remettre tout en ordre sur mon bureau avant d'attaquer mes photos sur l'ordinateur. Avec tout ça j'en avais oublié mon café sur la table basse, que je but d'une traite, bien qu'il soit froid.

La matinée était passée à une allure folle, j'avais mangé un casse croûte rapidement, avant de reprendre mes photos. Je levais les yeux il était déjà 14h, et j'avais donné rendez vous à mon frère chez lui à 14h45. Sauvegardant ce que j'avais débuté, j'éteignis mon ordinateur, attrapa mon sac à main en jetant un léger coup d'oeil au miroir en partant. Ok, ça n'étais pas pire, mes cheveux étaient coiffés un peu à la va vite avec un crayon, ça resterait ainsi.

Je venais de me garer dans leur rue quand je reçu un texto de mon petit frère qui me demandait où j'en étais. Je souris, j'étais souvent tête en l'air, mais j'arrivais toujours à l'heure. J'éteignis le contact, pris mes clés et mon sac et claquai la porte. Je me dirigeai jusqu'à chez eux, et toquai à la porte.

– Ici Maïa Langston ! Est-ce que quelqu'un me reçoit ? 

Sebastian finit de lacer les chaussures de Nolan - avec difficulté, le gamin n’arrêtant pas de bouger les jambes - quand on frappa à la porte et que la voix de Maïa retentit dans le hall. Nolan sauta de sa chaise pour aller ouvrir et son père ne pu qu’aller l’aider : avec sa petite taille, il effleurait tout juste la poignée. A peine la porte fut ouverte que le bambin de quatre ans fondit sur sa tante, arrachant un sourire attendit à Seb qui demanda malgré tout à son fils de laisser passer Maïa. Nolan lui attrapa la main pour la tirer à l’intérieur et Seb déposa un bisou sur la joue de sa soeur.

– Comment tu vas ? Il avait hate de te voir dit-il en désignant l’enfant qui bientôt serait le problème de la photographe plutôt que le sien.

Il était étonnamment plus grand, même en étant le plus jeune, et dépassait sa soeur d’une dizaine de centimètres. Il attrapa sa propre veste, ayant déjà mis celle de Nolan sur le dos de son fils, et l’enfila en attrapant le sac.

– Nono, tu prends ton sac ? Ou c’est encore papa qui le porte ?
– Papa !
– Bah oui, forcément, pourquoi je demande ? fit-il avec une légère ironie, en direction de sa soeur.

Nolan était un petit prince, un enfant roi même si son père ne cédait pas à tout ses caprices. Il devait savoir qu’il était mignon à croquer, profitant d’une immunité pour ce qui était de porter son sac à dos. Résultat, Seb jeta sur son épaule le sac Toy Story, trahissant directement de son état de papa poule.

– Allez tout le monde dehors ! Zou ! Maïa, tu es notre chargé de destination, où va-t-on ?

Il les poussa tous les deux vers la sortie de l’appartement avant de fermer la porte à clé, les rangeant dans la poche de son jean par la suite.

Je m'étais à peine annoncé que j'entendais déjà une course effrénée jusqu'à la porte. Lorsqu'elle s'ouvrit une petite fusée jaillit jusqu'à mes pieds entourant mes jambes de ses petits bras, je lui fis un baiser sur la tête et lui souria à pleines dents. Seb l'avait suivi, et me déposa un bisou sur la joue, c'est fou comme mon petit frère n'était plus si petit que ça...Nolan me prit par la main m'intimant d'entrer.

– Et bien ça va plutôt bien, j'ai pu avancer mes projets ce matin donc je suis à votre entière disposition à présent messieurs ! Et vous comment allez vous ? Moi aussi j'avais hâte de voir ce petit ange ! 

J'avais lâché le mot "ange" que mon frère me regardait déjà un sourire en coin, l'air de dire que son fils n'était pas si calme que ça.

- Ce petit boulet de canon alors ?

Mon frère explosa rire, tandis que Nolan nous regardait tous les deux l'air de ne pas comprendre qu'on parlait de lui. Le regardant j'ajoutai :

- Il faudrait que je demande à ton papa aussi si il ne peut pas porter mon sac, après tous, les petits au pouvoir non ?

Je tirais la langue à mon frère alors que Nolan acquiesçait déjà. J'adorais le taquiner et ce que j'adorais encore plus c'est qu'il réagissait toujours au quart de tour avec moi.

- Ce sac Toy Story met vraiment ton teint en valeur Seb, il y a pas à dire ! Bon comme tu le disais on va décoller. C'est pas tout ça, mais il paraît que des petits elfes ont caché un trésor non loin d'ici et ils m'ont laissé une carte...Nolan, est-ce que je peux compter sur toi pour cette mission ?

Mon neveu avait déjà les yeux qui pétillaient, il sautait dans tous les sens.

- Lieutenant Seb, Capitaine Nolan, en voiture ! Direction le parc aux merveilles !

Dire que Nolan était plein d’énergie était un pléonasme : Seb n’avait jamais vu son fils fatigué. Il passait de la course au sommeil en un claquement de doigt, mais il ne l’avait jamais vu fatigué. Beaucoup trop d’énergie dans cet enfant pour un père célibataire mais heureusement que Seb avait de l’énergie à revendre lui aussi, sinon il ne survivrait pas à la tornade qu’était le gamin. Mais des fois, il ne disait pas non à laisser son fils à sa soeur ou même à le laisser aller chez des copains ; ça lui accordait des pauses dans sa vie.

– C’est cool si t’as pu avancer, même si on est dimanche... Tu fais partie de ces gens étranges qui travaillent le dimanche ! fait-il en marquant un temps d’arrêt quand sa soeur désigna Nolan d’ange.

Le terme de boulet de canon était plus exact, même si Nolan restait un gamin obéissant pour un enfant de quatre ans. Et Seb se félicitait de l’avoir, pour l’instant, bien élevé. Son fils était une pile électrique, certes, mais une pile électrique polie et sage. C’était déjà ça.

– Nous ça va, ce matin on a fait la grasse matinée puis on a mangé des céréales devant la télé, même si c’est pas bien.

Le dimanche était une routine : Nolan dormait avec son père le samedi soir, ils faisaient la grasse matinée jusqu’à dix heures et demi et ils mangeaient un immense bol de céréales. Après, l’après midi dépendait de ce qu’ils voulaient faire. Et cet après-midi là était consacré à Maïa. Quand la jeune femme souligna que Seb pourrait aussi porter son sac, son frère lui lança un regard lui déconseillant de s’engager sur ce terrain, malgré le sourire qui ornait ses lèvres.

– Lui dit pas qu’il peut prendre le pouvoir sinon je vais plus y arriver moi !

Il pinça la joue du petit qui avait déjà détourné son attention de lui pour se concentrer sur ce que sa soeur lui disait. Embarquant le siège auto, Sebastian écoutait l’annonce du jeu de l’après-midi. Une chasse au trésor ; parfait ! Nolan serait sans doute crevé après ça et il pourrait souffler ce soir en prévision de la reprise du boulot lundi. Le gamin sautait déjà partout, s’élançant vers la voiture de sa tante avant d’être rejoint par les deux adultes :

– J’espère que tu lui as vraiment trouvé un trésor sinon il va te harceler pour l’avoir, t’es prévenue.

Il fit un clin d’œil à son aînée avant d’ouvrir la portière arrière pour y installer le siège auto, puis attacher son fils. Il lui ébouriffe les cheveux avant de s’installer à l’avant, à la place passager. Même s’il a son permis et sa voiture, Seb n’a pas pris l’habitude de conduire en Angleterre, aussi il ne s’habitue pas à rouler à droite. Il sait que l’habitude viendra mais pour l’instant il laissait sa soeur les conduire.

– T’as quoi de neuf à me raconter un peu ? demande-t-il en attachant sa ceinture, posant le petit sac à coté de Nolan.

Seb' me charriait un peu sur le fait que je travaillais un dimanche, mais à vrai dire j'avais beaucoup de travail en retard et si je souhaitais avancer un peu dans mes projets il allait falloir que je me débloque un peu de temps. Comme j'essayais de reprendre doucement la photo, j'avais décidé d'emmener mon appareil cet après midi, comme mon nouveau projet incorporait des portraits j'espérais pouvoir prendre quelques clichés de Nolan et mon frère.

– Je le sais bien, mais j'ai l'impression de manquer de temps en ce moment et j'ai beaucoup délaissé mes projets personnels à cause de ça...Je me demandais, ça te dérangerait que je prenne quelques photos de vous deux cet après midi ? Je t'enverrais les clichés, j'aimerais voir ce que je peux tirer de différents portraits...J'ai également demandé à Elisa. J'ai envie d'un projet qui change un peu des paysages. 

J'avais oublié que pour mon frère le dimanche était une journée sacrée, en y réfléchissant, je me souvins que nous avions nous aussi nos rituels le dimanche matin à l'époque où nous étions enfants. Maman se levait tôt et préparait une tonne de pancakes, elle sortait des confitures, de la pâte à tartiner et du beurre de cacahuètes et plaçait le tout sur un énorme plateau, qu'elle emmenait sur la table basse du salon. Papa quant à lui préparait la table, et installait des coussins tout autour afin qu'on puisse prendre place. Une fois réveillés, nous nous blottissions sur le tapis un plaid autour de nous, accouder à la table pour déguster tous ces pancakes. Puis nous regardions des dessins animés tout le reste de la matinée. J'adorais cette période, mais...quand maman est morte, on ne l'a plus jamais fait. J'aurais dû prendre sa relève et faire perdurer tout ça...au lieu de ça, nous avions simplement clos ce chapitre, trop douloureux qui nous rappelaient sans cesse sa présence.

- Des céréales...je ne me souviens plus la dernière fois que j'en ai mangé, est-ce que c'est toujours aussi bon ?

Demandai-je à mon frère les yeux dans le vague, rêvant à des céréales de toutes sortes voguant dans du lait d'amande douce.

- Le pouvoir, quel pouvoir ?

Je fis un clin d'oeil à mon neveu, lui ébouriffant les cheveux au passage. Depuis que ce petit bonhomme avait vu le jour Seb le surprotégeai, mais ce n'était pas un mal, il adorait son fils et lorsque sa mère avait décidé de partir, il avait tout fait pour contrebalancer cette absence. Il ne voulait pas que Nolan manque de quoi que soit.

- Comment ça ? Tu n'as rien écouté de ce que j'ai dit ou quoi ? Ce sont des elfes qui ont caché ce trésor pas moi voyons ! Et d'après la légende, ce trésor scintille de mille et une couleurs, et n'a jamais été découvert par quiconque. À l'époque, un jeune elfe l'a dissimulé au sein de la forêt enchantée afin de cacher son immense pouvoir à un mage maléfique. Si le mage venait à découvrir le fameux endroit, il s'emparait des pouvoirs du trésor et ferait régner le mal sur le parc aux merveilles. Cependant si le trésor venait à être découvert par l'âme la plus pure du pays, là et seulement là, le mage serait vaincu et la paix ne pourrait plus jamais être menacée ! Est-ce que tu penses que nous connaissons une âme aussi pure que cela ?

Mon neveu était émerveillé et mon frère me regardait avec intérêt, à mon avis il ne s'attendait pas à ce que j'invente une telle histoire. Mais ils paraissaient tous deux très intrigués par ce trésor...Je grimpai dans la voiture, laissant mon frère installer mon neveu. Une fois prêt, je mis le contact et pris la direction du parc.

- Oh et bien...comme je te disais j'ai beaucoup de travail en ce moment. J'adore mon job à la galerie, mais j'ai l'impression que je m'éloigne de mon but premier qui était de faire de la photo. C'est pour ça, que j'essaye de reprendre le rythme et de me relancer dans des projets. Et puis...je crois que je craque sur quelqu'un mais c'est un peu compliqué comme situation. Déjà je ne sais pas si c'est réciproque, et ensuite...c'est quelqu'un du travail. Je ne sais pas si j'ai envie de mélanger ma vie pro et ma vie perso...Enfin et toi alors ? Racontes moi tout !!

Maia était une bonne photographe, mais Seb se demandait s’il était complètement objectif en étant son frère. Au moins par son boulot il pouvait avoir une certaine expertise. Elle avait laissé la photo de côté et même s’il avait toujours trouvé ça dommage, il s’était un peu creusé la tête pour essayer de lui faire remettre le pied à l’étrier dans le domaine.

– Fais toi plaisir écoute ! Ça me fera des photos de Nolan, j’en ai pas assez je trouve.

Avoir raconter sa matinée à Maia semblait l’avoir un peu emplie de nostalgie, dans leur passé. Peut-être que c’était ce souvenir de ses propres routines infantiles qui l’avait fait instauré ça avec son propre fils. Ça mériterait presque une analyse psychologique de son statut de père. Il tâchait de ne pas refaire les memes erreurs que son propre père mais veillait à conserver le bon de sa propre éducation. Tout n’était pas à jeter, sinon il n’en serait pas là.

– C’est toujours aussi bon, même si c’est beaucoup plus sucré qu’à l’époque. Et même ici j’ai l’impression qu’ils en rajoutent du sucre !

L’Angleterre était connue pour son overdose de sucre par rapport au produit américain. Si Nolan s’y était fait sans le moindre problème, son père avait eut plus de mal. Maia raconta son histoire au bambin qui la regardait avec des étoiles dans les yeux, tandis que Sebastian se demandait où elle était aller chercher pareille idée, et ça l’amusait de voir qu’elle jouait à ce point le jeu avec lui.

Dans la voiture, Seb écouta avec attention ce que sa soeur lui racontait, ne manquant pas d’intérêt. Nolan lui se contentait de regarder par la fenêtre, réclamant néanmoins le téléphone de son père pour s’occuper ; même s’il s’y opposait en général, Sebastian lui donna son portable avec un jeu ouvert pour pouvoir discuter avec Maïa. Il releva son envie de reprendre la photo et aussi ce crush qui semblait compliqué. Seb fit la moue : il n’aimait pas voir Maia dans des perturbations amoureuses. Il n’était pas protecteur qu’envers Nolan, mais aussi envers elle, surtout depuis sa maladie. Celui ou celle qui briserait le coeur de sa soeur ne s’en sortirait pas indemne.

– Oh bah rien de plus. Le boulot, Nolan, les soirées presses ennuyeuses, la routine quoi ! Il marqua une pause avant de proposer : Tu veux que je regarde si on recherche des photographes à GQ ? Pour les shootings tout ça, je suis sûr de pouvoir te trouver une place, ça te ferait une expérience et peut-être que tu pourrais imposer ton nom dans le milieu ?

De part sa position, il assistait aux shootings, notamment pour les couvertures. C’était lui qui avait son mot à dire pour l’aspect des couvertures et il se retrouvait parfois à tester une dizaine de maquette avant de valider son choix, c’était son job et ça lui allait. Il pourrait sans doute glisser le nom de Maia aux ressources humaines. Parfois il riait de voir qu’ils avaient tous les deux atterri dans le milieu artistique, à l’opposé de leurs parents qui étaient professeur et agent d’Interpol. Il afficha un sourire en coin :

– Et je veux tout savoir de ce crush compliqué, absolument tout, lui dit-il d’un ton qui laissait voir sa curiosité.

Nous venions d'arriver au parc, Seb' avait finalement accepté pour les photos, prétextant qu'il n'en avait jamais assez ! Dans la voiture nous avions discuté des dernières nouvelles, j'étais ravie qu'il ait trouvé un poste de ce type à Londres. Il m'avait même proposé de se renseigner pour un poste de photographe. Je lui avais dit que j'en serais ravie, après tout, je ne roulais pas sur l'or, et ça me permettrait de me faire un peu d'expérience en tant que pro à côté de mon boulot pour la galerie.

J'étais tellement heureuse qu'ils soient tous les deux à nouveau près de moi. Ces quelques mois sans eux avaient vraiment été compliqués, plus que ce que j'aurais pu penser. Certes je m'étais fait quelques amis, et papa était là, mais Seb' et Nolan.. Ils étaient bien trop importants pour moi, pour être aussi loin. J'espérais en secret que lui et mon père finirait un jour par se réconcilier. Je sais que mon père avait fait des choses peu recommandables et que ça l'avait éloigné de nous quand Seb' en avait le plus besoin. Mais je ne sais pas si Seb' savait tout ce que papa avait fait pour moi, et je ne sais pas si je serais encore là pour en parler s'il ne l'avait pas fait...

– Quand tu dis "tout", c'est genre vraiment "tout"? 

Je rigolais et enchaînait.

- Il va falloir que tu patientes un peu car nous sommes arrivé à destination, et je sens que capitaine Nolan meurre d'envie de se lancer à la recherche du trésor perdu !

Mon frère me fit un sourire en coin l'air de dire, tu seras bien obligé de me confier tout ça après en avoir dit si peu. Nous aidions Nolan à sortir de la voiture, prirent nos sacs, et nous dirigèrent vers le centre du parc. Le soleil resplendissait, j'étalai une couverture par terre en derpulant la carte.

- Alors où en étions nous ? Oui le trésor ! La première étape se trouve ici ! Dis-je en pointant la carte du doigt, nous devons trouver un arbre entouré de fleurs blanches et bleus.

Nolan était concentré comme jamais, à peine avais-je terminé ma phrase, qu'il scrutait déjà autour de nous des taches blanches et bleues.