Où en est l'affaire ? [ Blight & Elizabeth

Avril 2020,

La situation était compliquée pour Elizabeth. Elle devait rencontrer l’un des agents qui s’occupait d’elle, un de ceux dont Alexander avait une grande confiance. D’après ce que lui avait dit son avocat la dernière fois, ils avaient réussi à trouver des preuves accablantes de la culpabilité de Spencer et lui avec. Un soupir de soulagement avait quitté les lèvres d’Elizabeth avant qu’elle ne se rende compte que cela signifiait que tout ça était sûrement terminé à présent. Etait-elle libre ? Pouvait-elle faire ce qu’elle voulait ? Bien sûr que non. Le procès risquait de mettre plusieurs mois et à présent elle n’était plus seule, il y avait son fils, William, qu’il fallait protéger des dents acérées de son père. La blonde avait une peur bleue à l’idée de perdre son fils et elle faisait tout pour essayer de ne pas y penser. Seulement elle n’avait aucun doute quant au fait que s’il venait à lui arriver malheur, elle était incapable de savoir ce qu’elle ferait. Sûrement était-ce pour cette raison qu’ils avaient demandé à la voir. Si William venait à être récupérer par le gang, elle pourrait facilement faire un faux témoignage et toute l’enquête mènerait à un non-lieu. Spencer serait innocenté et elle serait enfermée pour faux témoignage. Dans tous les cas, elle ne cessait d’avoir des idées plus lubriques les unes que les autres.

Alors quand elle arriva au siège de la police et qu’elle se présenta, on l’emmena directement dans un bureau elle et son fils, comme pour les cacher aux yeux du monde. Elizabeth ne savait pas comment tout cela allait se terminer, si tout ce que son avocat avait dit était vrai à propos de la capture de son mari ou s’il ne s’agissait que de rumeur. Un soupir quitta ses lèvres alors qu’elle se concentrait sur son fils qui se trouvait dans ses bras. Jamais elle ne l’aurait laissé à quelqu’un. Peut-être aurait-elle assez confiance un jour pour le laisser à la garde d’Abel. Mais pour le moment, elle voulait simplement l’avoir avec elle. Cela la rassurait davantage. Alors quand l’agent Langston entra dans la pièce, elle se leva pour lui serrer la main. La première fois qu’elle avait vus cet homme c’était lorsqu’un homme avait été envoyé pour la tué dans la première maison qu’elle occupait avec Alexander. Autant dire qu’il devait être l’un des plus au courant de sa situation.

- « Bonjour agent Langston. » le salua-t-elle. « Est-ce que c’est vrai ? On m’a dit que Spencer avait été arrêté ? » demanda-t-elle sans passer par quatre chemins.

Avril 2020,

La situation avait beaucoup changé ces derniers mois. D’une part, Alex avait quitté Londres pour donner une seconde chance au couple qu’il formait avec Magda. Ayant vu dans quel état leur rupture le mettait, j’étais heureux de cette décision. Magda et moi n’étions pas très proches, mais si elle pouvait rendre mon ami heureux, cela me convenait. Alex partit, le poste lié à sa mission de protection de témoins se retrouva vacante et sans grande surprise, on me le proposa. Après tout, quoi de plus logique ? Je connaissais parfaitement cette affaire, et tout le monde à Interpole savait qu’Alex m’avait fait part de pas mal d’informations sur Elisabeth Steele.

Pourtant, j’hésitais quelques temps avant d’accepter l’offre. En devenant le protecteur d’Elisabeth, je me retrouverais encore plus tiraillé entre ma loyauté envers Interpole et cette espèce de relation à la fois amicale et toxique que j’entretenais avec Spencer. Mais finalement lorsque l’Irlandais fut arrêté par mes collègues et que Bonnie, l’un de ses bires parvint à me faire comprendre que leur parrain ne me tenait absolument pas comme responsable de la situation, je finis par accepter l’offre de mon employeur.
Le jour de notre première rencontre, ou plutôt, de notre première rencontre en tant que témoin et protecteur, il me fallut dix bonnes minutes à méditer dans les sanitaires de l’agence avant de me sentir prêt à l’affronter. J’allais probablement devoir la regarder dans les yeux en omettant le fait qu’elle avait faillit y passer à cause des informations que je diffusais à son mari. C’est donc d’un air sûre de moi, mais avec un profond malaise que je finis par rejoindre mon bureau où la blonde se tenait déjà.

« Bonjour Madame, la saluais-je en retour. Prenez place. »

Pour ma part, je fis le tour de mon bureau pour m’assoir à ma chaise. Ainsi éloigné d’elle, lui parler me paraissait plus aisé.

« En effet, votre époux a été arrêté. »

J’attrapais le dossier concernant l’affaire, il était au-dessus d’une pile de dossiers plus ou moins bien rangés.

« Les charges qui pèsent sur lui sont très lourdes. Néanmoins, ses avocats ont la réputation d’avoir fait libérer des hommes comme lui. Vous et votre fils n’êtes donc pas à l’abris. D’autant plus que si nous l’avons arrêté c’est en partie grâce à un témoignage anonyme, et nous savons de source sûre que certain de ses hommes pense vous êtes ce témoin. »